Cancer du sein : une nouvelle génération d’implants biodégradables et imprimés en 3 DImage d'illustrationIstock
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En France, une femme sur huit est touchée par un cancer du sein. Ce qui en fait le plus fréquent chez cette catégorie de personnes. Bien que son incidence et sa mortalité diminuent chaque année, ses traitements restent lourds. L’un d’entre eux consiste en l’ablation totale du sein. Dans ce cas, la reconstruction peut être envisagée selon le souhait de la patiente. Cependant les poses d’implants en silicone ou de greffes de tissu graisseux sont parfois loin d’être satisfaisantes. Pour améliorer cette pratique, deux start-up françaises ont imaginé des prothèses imprimées en 3D et fabriquées à partir de cellules de la patiente.

En 2020, la start-up Healshape présidée par Sophie Brac de La Perrière, propose de concevoir une bioprothèse mammaire personnalisée, imprimée en 3D selon la morphologie de la patiente. Cette technique naturelle est fabriquée à partir d’une encre biologique constituée de biomatériaux naturels et régénératifs qui se résorbent tout en favorisant au contact des cellules la régénération des tissus. Elle permet donc à la femme de retrouver immédiatement le volume et la forme de son sein tels qu’ils étaient auparavant.

"Cette bioprothèse est aussi simple qu’une prothèse mammaire synthétique, mais la différence c’est que celle-ci est naturelle et transitoire pour un résultat définitif", souligne au média Ouest France en 2021, Sophie Brac de La Perrière. Une technique personnalisée grâce à l’impression 3D. "On peut lui donner la forme que l’on veut et l’adapter en fonction de la morphologie", précise-t-elle.

"Au final les femmes vont se retrouver avec leur propre sein. Tout cela reste à valider lors de nos essais cliniques"

Au moment de la chirurgie, la bioprothèse va ainsi guider les cellules de la patiente et leur permettre de fabriquer du tissu mammaire. En quelques mois, la femme retrouve son intégrité physique en toute sécurité et de manière pérenne grâce à une chirurgie simple. Au bout de six à huit mois, elle va se resorber pour ne laisser place qu’aux cellules de la femme. "Au final, les femmes vont se retrouver avec leur propre sein. Tout cela reste néanmoins à valider lors de nos essais cliniques", indique Sophie Brac de La Perrière à Ouest France.

Un implant aussi souple que la peau

Plus au nord, à Lille, un entrepreneur a inventé une prothèse appelée "Matisse". Celle-ci permet également de reconstruire un sein en six mois. "Le produit est implanté au niveau mammaire. Le chirurgien va venir chercher à proximité un lambeau graisseux qui va être mis à l'intérieur et il va avoir la capacité de régénérer le tissu à l'intérieur. Petit à petit, pendant six mois, le tissu colonise complètement l'intérieur de cet implant. Et lui, il va progressivement se résorber et disparaître", explique en octobre 2023, à France 3 Hauts de France Julien Payen, président et co-fondateur de Lattice Medical.

Une technologie Made in France encore en essai clinique, créée à base d’acide lactique naturel dans un laboratoire proche de Lille. "Au début, l'implant est relativement rigide, mais à 37°C il devient souple. Et au fur et à mesure il s’assouplit davantage. À six mois, il est aussi flexible que la peau. Et ensuite, il disparaît progressivement", souligne à France Télévision, Julien Payen.

Des prothèses faites sur mesures

Actuellement en phase d'essai clinique sur 50 patientes volontaires, les prothèses pourraient être commercialisées en 2026, sous réserve de résultats concluants.

Pour le moment cinq centres hospitaliers français participe à l’étude :

  • Centre Hospitalier Universitaire de Lille - Service de chirurgie plastique et reconstructive
  • Hôpitaux Universitaires de Strasbourg - Service de reconstruction mammaire
  • Hôpital Tenon AP-HP - Unité de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique
  • Institut Gustave Roussy - Service de chirurgie plastique oncologique et reconstructrice
  • La Clinique de l'Atlantique - Ramsay Santé

Un laboratoire qui s'engage pleinement auprès des femmes en s’associant à une société de lingerie lilloise. "Il faut que le soutien-gorge accompagne cette évolution. Il y a toute une recherche technique que l'on fait avec nos modélistes. Esthétiquement, ce soutien-gorge, il faut qu'il soit joli, fait en dentelle française et qu'il permette à la femme, quand elle se regarde, d'avoir un regard où la beauté de sa féminité est préservée", précise à France 3 Lille, Catherine Gallais, directrice générale de Rougegorge.

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