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Des saignements vaginaux, ce n'est pas normal !

Si vous présentez des saignements vaginaux (en dehors des règles), consultez un médecin. C’est peut-être le signe d’un cancer au niveau de l'utérus. ‘Il y a un processus inflammatoire qui fait que les vaisseaux sont mis à nus et saignent’, explique le Dr Joseph Monsonego, gynécologue-oncologue.

Description du symptôme : un saignement vaginal qui intervient en dehors des règles ne doit jamais être négligé. Et ce, quelque soit son abondance. ‘Après la ménopause, cela peut être un signe de cancer du corps de l’utérus (1)’, prévient le Dr Anne De La Rochefordière, radiothérapeute. ‘Quand ils interviennent avant ou après la ménopause, mais de manière provoqué comme lors d’un rapport sexuel, ils peuvent évoquer un cancer du col (2)’, poursuit notre interlocutrice.

A savoir : un saignement vaginal peut être la cause de nombreuses autres affections: fibrome, polype, kyste de l’ovaire, grossesse extra-utérine… Il doit toujours faire l’objet d’une consultation, et ce, même si le dernier frottis était normal.

(1) Cancer du corps de l’utérus (endomètre) : cancer se développant dans la partie supérieure de l’utérus, la plus large, celle communiquant avec les trompes et les ovaires, accueillant le fœtus lors de la grossesse. Le corps de l’utérus est composé de deux couches: une couche interne appelée ‘endomètre’ et une couche externe, ‘le myomètre’. Le cancer du corps de l’utérus débute presque toujours au niveau de l’endomètre et serait deux fois plus fréquent que celui du col de l’utérus (7 200 cas dépistés en 2012).

(2) Cancer du col de l’utérus : cancer se développant dans la partie inférieure de l’utérus, la plus étroite, s’ouvrant sur le vagin.

Pertes blanches : des signes de cancer de l’utérus ?

Pertes blanches : des signes de cancer de l’utérus ?© Istock‘Elles peuvent être associées à un cancer du col de l’utérus mais ce n’est pas un signe spécifique’, répond le Dr Joseph Monsenego, gynécologue-oncologue.

Description du symptôme : ‘Des pertes blanches associées à des brûlures, des démangeaisons peuvent faire penser à une infection’, poursuit le spécialiste. Il peut s’agir d’une simple mycose ou de plus grave s'il y a des saignements vaginaux. Il faut toujours consulter.

A savoir : des pertes blanches (ou 'leucorrhée') qui ne provoquent aucune irritation, aucune démangeaison, ne sont pas malodorantes et ne sont pas associées à des douleurs pendant l’acte sexuel ne doivent pas inquiéter. Elles sont physiologiques. Au moindre doute, demandez à votre médecin.

Des douleurs dans le bas du ventre

Des douleurs dans le bas du ventre© IstockDes douleurs dans le bas du ventre (en dehors des périodes de règles) peuvent traduire la présence d’un cancer à l’utérus (col ou corps). ‘C’est un signe très avancé de la maladie’, précise le Dr Joseph Monsenego, gynécologue-oncologue.

Description du symptôme : des douleurs persistantes dans le bas du ventre doivent amener à consulter.

A savoir : des douleurs pelviennes peuvent être liées à d’autres causes: infection, kyste à l’ovaire ou encore endométriose. En cas de doute, consulter.

Pas de symptôme : faîtes un frottis !

Pas de symptôme : faîtes un frottis !© IstockLe cancer du col de l’utérus n'entraîne pas systématiquement de symptômes. Il arrive qu'il soit découvert lors d'un frottis. Cet examen gynécologique permet aussi (et surtout!) de dépister les états précurseurs du cancer, d'où son extrême importance!


En quoi consiste le frottis ?
Après la mise en place d'un spéculum dans le vagin, le médecin prélève des cellules au niveau du vagin et du col de l’utérus grâce à une petite spatule en bois ou à une brossette.


Quand faire un frottis ?
Il est recommandé d’effectuer un frottis tous les trois ans entre 25 et 65 ans, si les deux premiers frottis réalisés à l’espace d’un an ont été normaux. Un médecin peut dans certains cas préconiser de le faire tous les deux ans, voire tous les ans. Le frottis reste nécessaire même après 50 ans, surtout sachant que le risque de cancer du col augmente à cet âge.


Le frottis est-il remboursé ?
Le frottis est pris en charge par l'Assurance maladie sur prescription médicale et remboursé, en général, à 70 % sur la base du tarif conventionnel.

Le chiffre d’alerte : Selon Santé publique France, en janvier 2017, 40 % des femmes n’avaient pas fait de frottis au cours des trois dernières années.

Des écoulements vaginaux

Des écoulements vaginaux© IstockConnaissez-vous l’hydrorrhée ? Non ? Quand elle s’associe à l’utérus, elle peut cacher un cancer (plus au niveau du corps de l’utérus (ou endomètre) que du col).

Description du symptôme : ‘Il s’agit d’un écoulement vaginal. La femme remarque la perte de liquide teinté de manière spontanée’, explique le Dr Joseph Monsenego, gynécologue-oncologue. C’est le signe que la muqueuse est enflammée. ‘Elle sécrète ce liquide qui est éliminé à l’extérieur’, indique notre interlocuteur.

A savoir : les hydrorrhées peuvent être associées à d’autres affections comme les fibromes utérins par exemple. Dans tous les cas, si vous présentez ce symptôme, consultez.

Cancer du col de l’utérus : des symptômes tardifs

Cancer du col de l’utérus : des symptômes tardifs© IstockDouleurs dans le bas du ventre, saignements… Quand ces symptômes se manifestent et relèvent de l’utérus, c’est que le cancer est déjà installé. Pourtant, depuis plusieurs années, il est possible de le contrer. Le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué en moyenne vers 51 ans (avec un pic de risque entre 48 et 55 ans). Or, les femmes qui en sont atteintes portent le virus responsable (appelé 'papillomavirus' ou HPV (Human PapillomaVirus)) depuis de nombreuses années. ‘Toutes ont été infectées par ce virus au début de l’activité sexuelle mais toutes ne font pas de cancer du col de l’utérus ‘, explique le Dr Isabelle Heard, gynécologue-obstétricienne et co-directeur du Centre national de référence des HPV à l'Institut Pasteur. Heureusement!

Le virus peut disparaître ou persister et entraîner un jour des lésions pré-cancéreuses qui, si elles ne sont pas diagnostiquées à temps, peuvent évoluer vers un cancer. Sinon, elles sont retirées par conisation (technique chirurgicale qui consiste en l'ablation d'un fragment du col).


A savoir:
seul le frottis permet de prendre à temps des lésions pré-cancéreuses, avant qu’elles n’évoluent vers un cancer. Il est recommandé d’en faire tous les trois ans.

Cancer de l’utérus : plus de risque après la ménopause ?

Cancer de l’utérus : plus de risque après la ménopause ?© IstockA la ménopause, les sécrétions hormonales des ovaires s’arrêtent (œstrogènes, progestérone). Ce bouleversement pourrait impacter sur le développement de cancers à l’utérus. Notamment, pour le cancer du corps de l’utérus. ‘Ce cancer est hormono-dépendant. Les modifications hormonales immédiates avant et après la ménopause peuvent l’influencer’, nous explique le Dr Joseph Monsenego, gynécologue-oncologue. Il se manifeste d’ailleurs le plus souvent après la ménopause. Quant au cancer du col de l’utérus, ‘la ménopause est une cause possible de la remultiplication du virus (papillomavirus) resté sagement dans une cellule pendant 20 ans’, indique le Dr Isabelle Heard, gynécologue-obstétricienne.

Le suivi gynécologique reste important même après la ménopause.

Trouble du transit, perte de poids, d’appétit : des signes invasifs

Trouble du transit, perte de poids, d’appétit : des signes invasifs© IstockA un stade avancé d'un cancer à l’utérus, d’autres symptômes peuvent se manifester. Ils marquent généralement le grossissement et/ou l’étendue de la tumeur à d’autres organes.

Description des symptômes : ‘Il peut y avoir des troubles du transit, de la miction pour les grosses tumeurs’, indique le Dr Anne de la Rochefordière, radiothérapeute. ‘Des crises de sciatiques inexpliquées sur le long terme et associées par exemple à des pertes de sang doivent amener à consulter immédiatement’, prévient notre interlocutrice. Il peut s’agir d’un cancer du corps de l’utérus. D’autres signes comme une importante perte de poids, perte d’appétit (voire anorexie), une anémie et un essoufflement ne doivent pas être négligés.

A noter : tous ces symptômes peuvent être associés à d’autres affections plus ou moins graves. Dans tous les cas, consultez.

Le stérilet favorise-t-il le cancer du col de l’utérus?

Le stérilet favorise-t-il le cancer du col de l’utérus?© IstockIl semblerait que non... au contraire! Selon une étude réalisée sur près de 20 000 femmes dans le monde (1), utiliser un stérilet diviserait par deux le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Des résultats qui ont été renforcés par la publication d’une nouvelle étude, regroupant toutes celles déjà menées, en décembre 2017 (2). Le stérilet, placé à l’intérieur de l’utérus réduirait le risque dès la première année d’utilisation et la protection se poursuivrait au-delà de dix ans. Parmi les hypothèses émises par les chercheurs, le processus d'insertion ou de retrait du dispositif détruirait les lésions pré-cancéreuses.

Attention : le port d’un stérilet n’annule en rien la nécessité de faire un frottis au moins tous les 3 ans et d’être suivie régulièrement sur le plan gynécologique, même après la ménopause.

(1)The Lancet Oncology 2011. Intrauterine device use, cervical human papillomavirus, and risk of cervical cancer: a pooled analysis of 26 epidemiological studies

(2) Obstetrics & Gynecology: December 2017, Intrauterine Device Use and Cervical Cancer Risk: A Systematic Review and Meta-analysis

Infection par Papillomavirus : n’ayez pas honte !

Infection par Papillomavirus : n’ayez pas honte !© IstockSuite à un frottis, on vous a dépisté une infection par Papillomavirus? Il ne faut pas avoir honte! ‘Nous avons toutes été infectées par ce virus au début de notre vie sexuelle, c’est un virus très contagieux’, explique le Dr Isabelle Heard, gynécologue-obstétricienne.

On le trouve partout: sur les rampes dans les transports en commun, dans les bureaux, sur le téléphone…’ poursuit-elle. Bref, ‘c’est une banalité totale que de l’avoir’ donc n’écoutez pas les 'on dit' ! Ne vous dîtes pas non plus: 'Mon mari m'a trompé'. Même si c’est une infection sexuellement transmissible, on peut la contracter très jeune et la développer que bien plus tard… donc avoir eu différents partenaires entre temps…

Sources

Remerciements aux Drs Isabelle Heard, Joseph Monsonego et Anne de la Rochefordière.

- Cancer du col de l'utérus, Ligue contre le cancer 
- Les cancers de l'utérus, ARC
- Association 1000 femmes, 1000 vies 
- Info-hpv.fr, Institut Pasteur
Guide pratique de gynécologie, Dr Henri Rozenbaum, Solar, 2003

Vidéo : Cancer du sein : quels sont les vrais symptômes ?

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