À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février, l'association Foodwatch, l'application Yuka ainsi que la Ligue contre le cancer rappellent l’importance d’interdire les nitrites ajoutés dans notre alimentation.

Les trois organisations ont lancé une pétition en novembre dernier pour exiger l’interdiction des additifs E249, E250, E251 et E252, controversés pour leur effet sur la santé. "Près de de 180.000 citoyens l’ont déjà signée et demandent à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, d’agir", relaye Foodwatch.

"Chaque année, en France, jusqu’à 4.000 nouveaux cas de cancer de l’estomac ou du colon sont attribuables à la consommation de viande transformée par traitement à l’aide d’additifs nitrés; on ne peut plus se permettre de faire comme si on ne savait pas. Les industriels sont tout à fait capables de produire sans nitrites, comme on le voit dans les rayons des supermarchés. Il faut agir", clame l'association.

Ce n'est pas la première fois que la viande transformée est associée au risque de cancer. Dans une étude parue en octobre 2018, des chercheurs avaient établi un lien entre cet aliment et la survenu de cancer du sein. D'après leurs résultats, "les femmes ayant consommé de la viande transformée avaient plus de risques en plus de développer la maladie".

Les nitrites favorisent le développement de cancer colorectal et de l'estomac

"Les nitrites et nitrates ajoutés dans notre alimentation présentent un danger pour la santé. Lorsqu’on les ingère, ils peuvent contribuer à la formation de composés cancérogènes dans notre estomac : des nitrosamines. Ces substances sont classées cancérogènes probables pour l’humain (catégorie 2A) par le Centre international de la Recherche contre le Cancer (CIRC)", met en garde Foodwatch.

Ces substances favorisent l’apparition de cancer colorectal (le deuxième cancer le plus mortel après celui des poumons), et de cancer de l’estomac. Les nitrites peuvent aussi augmenter le risque d’apparition de maladie du sang, en particulier chez les personnes à risque.

Pourquoi ajouter des nitrites dans la viande ?

Ces conservateurs, qui permettent de donner la couleur rose à la viande transformée (surtout au jambon), sont ajoutés par les fabricants pour assurer la conservation des charcuteries et la sécurité sanitaire. Ces additifs chimiques sont pourtant soupçonnés d'être responsables de milliers de cancers chaque année.

Qu'appelle-t-on "viande transformée" ?

"Les produits carnés transformés (ou viande transformée) font référence à la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d'autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation", décrit l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Si la majorité des viandes transformées contiennent du porc ou du bœuf, elles peuvent également contenir de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang.

Parmi les viandes transformées, on cite les hot-dogs, le jambon, les saucisses, le corned-beef, les lanières de bœuf séché, de même que les viandes en conserve et les préparations et les sauces à base de viande.

Photo : rayon de viande transformée en supermarché

Photo : rayon de viande transformée en supermarché© Creative Commons

Crédit : Raysonho @ Open Grid Scheduler / Grid Engine, 5 septembre 2015 - CC - Licence : https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/deed.en

Viande transformée : le risque de cancer du sein augmente de 9 %

Une étude antérieure menée à Harvard (Etats-Unis) et rapportée le 2 octobre 2018, démontraient que la consommation de viande transformée, notamment via les hamburger et hot dog, augmentait les risques de cancer du sein chez les femmes.

Si le lien entre la viande transformée et la survenue de cancers digestifs était déjà avéré, cette étude était la première identifier les tumeurs au sein comme un potentiel risque.

D’après une méta-analyse, "les femmes ayant consommé la viande la plus transformée avaient 9% plus de risques de développer la maladie". Malgré la faible augmentation des risques, les chercheurs pensent qu’elle reste quand même significative.

Viande : à quelle dose se limiter ?

Il y a peu de données qui permettent de conclure à l'existence d'un niveau de sécurité. Néanmoins, la Société Canadienne du Cancer recommande de limiter la consommation de viande rouge à trois portions par semaine. "Une portion correspond à 85 grammes (3 onces) après cuisson – ce qui est plus petit qu’un jeu de cartes", rapportent leurs experts.

Quant à la viande transformée, il vaut mieux la bannir complètement de votre assiette.

Sources

Communiqué Foodwatch, 4 février 2020

Cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande transformée, OMS, octobre 2015

Pourquoi réduire votre consommation de viande rouge et éviter la viande transformée ?, Société Canadienne du Cancer

Eating burgers and hot dogs increases a woman's risk of breast cancer, Harvard study warns, Dailymail, 2 octobre 2018.

Consumption of red and processed meat and breast cancer incidence: A systematic review and meta‐analysis of prospective studies, Science Daily, 5 septembre 2018

mots-clés : viande rouge, femme
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