Cosmétiques : pourquoi ils peuvent être nocifs ?
Une grande partie des références de maquillage contiennent de nombreux produits chimiques, dont certains peuvent même sembler dangereux pour votre santé. Difficile de passer à côté des scandales qui ont révélé, il y a quelques années, la présence de plomb dans le rouge à lèvres, de pétrole dans les crèmes hydratantes ou de produits testés uniquement sur les animaux…
Ces substances nocives ne se trouvent pas que dans vos fards, fonds de teint et autres blush ; vous en trouverez aussi dans les shampoings, les crèmes et les huiles pour le corps et le visage, les masques de beauté, d’autres produits cosmétiques ou d’hygiène, ainsi que les parfums.
Certaines substances pénètrent la barrière cutanée et se propagent dans le corps
S’ils sont à redouter, c’est qu’ils peuvent pénétrer facilement la barrière cutanée et se propager dans notre corps. En effet, la racine des ongles, la peau, le cuir chevelu ou mêmes les gencives sont des portes d’entrée efficaces. Bien sûr, les effets ne se voient pas immédiatement, mais les dérèglements se font peu à peu sentir.
La fragilité de chacun dépend du capital génétique, de l’âge, mais aussi du sexe. Ainsi, les hormones féminines seraient plus facilement touchées par les effets des polluants, ou « perturbateurs endocriniens », comme les parabènes. Tout comme une adolescente en pleine puberté est plus touchée qu’une femme de 40 ans.
Maquillage : évitez ces 5 substances toxiques
Accumulés quotidiennement pendant des dizaines d’années, certains produits chimiques dans le maquillage interagissent avec notre peau. Voici la liste de cinq toxiques qui peuvent conduire à la sécheresse de la peau, à des réactions allergiques, et même avoir des conséquences sur l’apparition de cancers ou de maladies chroniques.
Les parabènes
Les parabènes sont des conservateurs de cosmétiques pour les crèmes, les masques et les aliments sous forme de méthyle et propyle. Également utilisés dans l’industrie comme conservateurs, dans des aliments comme les huiles et autres matières grasses, mais aussi dans les cirages et les colles. C’est ainsi que les esters de l’acide para-hydroxybenzoïque (esters de méthyle, éthyle, propyle, butyle ou benzyle) ou parabènes, sont utilisés dans des produits cosmétiques et dans plus de mille spécialités pharmaceutiques.
Les parabènes présentent une très faible toxicité générale, mais peuvent être la cause d’allergies : urticaire, dermatite. On les chasse de plus en plus de nos cosmétiques, car ils sont sérieusement soupçonnés d’être cancérigènes et allergéniques ; et pourraient surtout causer des cancers du sein ainsi que des dérèglements hormonaux importants.
Le pétrole
Une substance à base de pétrole est employée en industrie comme composant des graisses : le pétrolatum. Il s’agit d’une substance pâteuse obtenue par centrifugation de pétroles. Il présente des propriétés potentiellement agressives identiques à celles de l’huile minérale.
D’où l’importance de faire attention à la mention “huile minérale”, qui est en fait un dérivé du pétrole et non un actif nourrissant naturel. L’huile minérale forme un film gras sur la peau et maintient l’hydratation, mais piège aussi les toxines et les déchets, pouvant boucher les pores de la peau.
On en trouve souvent dans les crèmes hydratantes ou encore les baumes à lèvres. Si l’effet repulpant est immédiat, il ne s’agit que d’une substance qui masque la sécheresse, empoisonne peu à peu l’organisme et augmente le risque de développer un cancer.
Le polyéthylène
Employé dans une très large variété de produits de soins corporels tels que les gommages, les dentifrices ou les gels douche, on retrouve souvent ces petites billes de plastique en polyéthylène ou PEGs. Elles seraient responsables d’une augmentation du risque d’avoir un carcinome cutané, c’est-à-dire une tumeur maligne de la peau. De plus, ces billes de plastique se retrouvent ensuite dans l’océan et le polluent énormément.
BHA
L’hydroxyanisole butylé est un anti-oxydant de synthèse que l’on identifie beaucoup dans les cosmétiques et l’industrie alimentaire. Testé sur les animaux, ce produit est responsable de tumeurs et lésions dans la région du foie et de l’estomac.
Le sodium lauryl sulfate (SLS)
Utilisé dans les savons et shampoings afin de les faire mousser, c’est un composé particulièrement redouté. Plus le produit en contient, plus celui-ci est agressif et irrite la peau, les muqueuses et les cheveux, car il est rapidement absorbé et retrouvé dans les yeux, le cerveau, le cœur et le foie ; ce qui peut avoir des effets agressifs à long terme.
Le SLS peut repousser les guérisons, causer des cataractes chez les adultes et les yeux des enfants peuvent avoir des difficultés à se développer normalement. Le Sodium laureth sulfate (SLES) est un dérivé, mais serait, paraît-il, légèrement moins irritant que le SLS, mais peut être plus desséchant.
Se tourner vers le bio, une solution ?
La solution la plus rigoureuse est sans doute de se tourner vers les marques bio. Elles sont non seulement plus sûres pour la santé, mais aussi plus respectueuses de l’environnement. Les emballages sont souvent moins polluants, car recyclables et/ou biodégradables et les animaux sont écartés lors des tests.
Dans tous les cas, veillez à faire la différence entre le « bio » et le « naturel ». Le premier est originaire de l’agriculture biologique, certifié par un label, le second contient peu ou pas de composants synthétiques et seule la lecture des ingrédients peut permettre d’affirmer cette naturalité.
Que contiennent-ils ?
Les ingrédients bio doivent, par exemple, contenir des cires végétales pour les rouges à lèvres, des huiles ou beurres végétaux (jojoba, karité, mangue), des huiles essentielles, des extraits de plantes (thé vert, poudre de riz), des extraits de fruits (acérola, myrtille), des colorants naturels (caramel, poudre de raisin, jus de betterave). L’absence de matières synthétiques limite le risque d’une mauvaise tolérance par les peaux les plus sensibles et la survenue d’irritations ou d’allergies.
Exempt de conservateurs, leur durée de vie est plus courte que pour un maquillage classique : trois mois contre six mois à un an selon les produits. L’odeur et l’emballage ne sont pas toujours des plus attractifs, mais les marques font de plus en plus d’efforts.
Les produits les plus faciles à se procurer sont les shampoings, les savons, les crèmes et autres huiles naturelles. Il est préférable de les acheter directement dans des magasins dédiés plutôt que dans les grandes surfaces. En effet, les marques spécialisées dans le bio assurent un meilleur contrôle de la chaîne de production de leurs produits : choix des ingrédients, fabrication, emballage, distribution…
Faites le test chez vous, prenez un gel douche, un shampooing, ou votre crème hydratante de marques courantes achetées en grande surface, ou même en pharmacie, et identifiez les composants en comparant avec les listes précédentes.
Merci au Pr Stéphane Gayet, infectiologue.
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