C'est un truc de jeunes !
La presbyacousie, cette baisse de sensibilité aux aigus, touche plus de trois millions de Français - toutes générations confondues - dès l'âge de 25 ans. Ce n'est donc pas parce qu'on perçoit moins bien certaines tonalités qu'on est âgé !
Certes, la presbyacousie est liée à une dégénérescence naturelle des cellules sensorielles au niveau de l'oreille interne, mais elle est liée aussi au vécu auditif ! Certains médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, anticancéreux, diurétiques...) sont souvent en cause, de même que l'exposition à des niveaux sonores élevés...
La presbyacousie favorise la déprime
Selon la direction générale de la santé, en France, 45 % des plus de cinquante ans rencontrent des problèmes de compréhension au cours des conversations, et avouent devoir faire répéter...
Or, une baisse auditive, même légère au début, peut nuire à la qualité des rapports avec son entourage. Lorsqu'on entend mal, on préfère parfois ne pas faire répéter. Résultat : on se replie sur soi.
Perte auditivie : risque d'accident accru
La presbyacousie est une baisse auditive bilatérale. En clair : elle touche les deux oreilles, et votre cerveau n'a aucun moyen de compenser en choisissant une oreille plus efficace que l'autre (comme il peut le faire avec les yeux).
D'où une augmentation inévitable du risque accidentel. Difficile, par exemple de percevoir certains signaux d'alerte, ou d'en définir l'origine. Or, il y a un réel danger, au volant par exemple, à ne pas entendre une voiture qui s'approche. Il peut également être gênant de ne pas remarquer l'eau qui déborde de sa baignoire...
Diagnostic : le plus précoce est le mieux
Avoir parfois des difficultés à entendre distinctement plusieurs conversations est souvent le signe d'une presbyacousie précoce... Un bilan effectué dès la cinquantaine et/ou au moindre doute, permet de repousser, voire d'éviter, le port d'aides auditives.
Comment ? Grâce à des mesures simples. On peut, par exemple, améliorer son confort d'écoute en évitant de marmonner ou de penser à haute voix. Pour éviter les dialogues de sourds et entretenir son audition, mieux vaut aussi s'approcher de son interlocuteur, penser à bien articuler et parler moins vite, mais à un niveau sonore un peu plus élevé.
Des aides auditives quasi invisibles !
Le dépistage précoce facilite l'adaptation aux aides auditives. Plus on attend pour consulter, plus on s'habitue à sa mauvaise audition et plus le cerveau a du mal à se réhabituer aux sons suite à l'appareillage. Par ailleurs, ces aides stimulent le nerf auditif et facilitent la connexion entre les neurones pour compenser les pertes d'informations. Enfin, les aides numériques sont de plus en plus discrètes et efficaces. Il existe même des dispositifs complémentaires pour optimiser le confort d'écoute : « On peut proposer des réducteurs de bruit qui diminuent le brouhaha ambiant et amplifient la parole, des procédés directionnels qui saisissent uniquement la parole...», explique le Dr Benzaquen, audioprothésiste chez Audika.
Qui et quand consulter ?
« Il faut consulter un ORL dès que le trouble auditif constitue une gêne sociale », souligne le Dr Elbaz, ORL. Le spécialiste évalue l'audition grâce aux deux tests auditifs que sont l'audiogramme tonal (pour la perception des sons) et l'audiogramme vocal (pour la parole). « Un dépistage précoce permet d'informer efficacement la personne, de mieux la suivre, et d'arriver ainsi à préserver au mieux son audition », explique le Dr Bouccara, ORL également. Une rencontre avec un audioprothésiste peut ensuite être programmée si le besoin d'aide auditive se fait sentir. C'est avec celui-ci qu'on décide alors de la meilleure solution technique, après un examen du conduit auditif.
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