Sommaire

Anévrisme : qu'est-ce que c'est ?

Certaines personnes naissent avec une fragilité des vaisseaux, qui demeure ignorée parce qu’elle n’occasionne souvent aucun symptôme.

Au fil du temps, la paroi d’une artère se dilate peu à peu et forme un petit ballon de plus en plus mince et fragile, appelé anévrisme.

Si elle grandit et se dilate trop, l’artère peut alors se rompre à tout moment. Les anévrismes peuvent se former à différents endroits.

On parle souvent du cerveau, mais le type le plus courant est celui de l’aorte abdominale et du thorax, la plus grande artère du corps, qui achemine le sang du cœur aux organes. On retrouve aussi l’anévrisme des membres au niveau du pli du genou, explique le Dr Ballongue.

Les facteurs de risque

  • Le risque de rupture augmente avec la taille de l’anévrisme (la taille critique est d’environ 6-7 mm) ;
  • Sa localisation doit être prise en considération, car elle peut favoriser la rupture : c'est notamment le cas des anévrismes situés au sommet du tronc basilaire ou au niveau de l'artère communicante antérieure ;
  • Enfin, l'âge, les comorbidités (association d'autres maladies), et les antécédents familiaux peuvent précipiter une rupture.

Les symptômes de l'anévrisme

Entre 1 et 4 % de la population mondiale serait porteuse d’un anévrisme (dilatation d’une artère qui rompt brutalement), soit congénital, soit acquis (dû à des pathologies cardio-vasculaires : hypertension, diabète...). La rupture est spectaculaire et peut entraîner la mort.

La victime perd conscience après avoir ressenti un mal de tête d'une violence inhabituelle, semblable à un coup de tonnerre, souvent accompagné de nausées et de vomissements.

Ces signes cliniques témoignent de l'hémorragie cérébrale provoquée par la rupture d'anévrisme.

Parfois, il arrive que le gonflement des parois de l’artère (cérébrale ou abdominale) peut provoquer, quelques mois avant la rupture :

  • Des troubles tels qu’une paupière qui tombe brusquement, une vision double, une douleur faciale, des migraines (si elle se trouve au niveau du cerveau).
  • Une pulsation au niveau du ventre, parfois des douleurs thoraciques, une difficulté à avaler ou à respirer (si elle se trouve dans l’abdomen ou le thorax).

Rupture au cerveau : les signes

Rupture au cerveau : les signes© Istock

Environ 1/3 des personnes porteuses d’un anévrisme connaissent une alerte quelques jours ou semaines avant une rupture. Il s’agit d’une fissure de l’artère… Un accident transitoire ischémique (AIT) apparaît brutalement et dure de trente secondes à dix minutes.

Le premier symptôme, commun à la plupart des patients, est un mal de tête très violent et brutal. Cette douleur est souvent accompagnée de vomissements et de nausées, avec une sensibilité accrue à la lumière et au bruit. La personne peut perdre connaissance ou même sombrer dans le coma, pour les cas les plus graves.

D’autres troubles, plus rares, peuvent apparaître, comme une paralysie passagère, la maladresse d’un membre...

Peut-on prévenir la rupture d'anévrisme cérébral ?

Encore faut-il savoir qu'il y a un anévrisme ! Dans la majorité des cas, l'anévrisme est dépisté de manière fortuite, à l'occasion d'un examen d'imagerie (scanner, IRM) réalisé pour autre chose. Le traitement préventif ne sera envisagé que si l'anévrisme excède une taille critique et si le patient n’est pas trop âgé, car toute intervention présente un risque.

Reconnaître les signes d’une rupture aortique

Reconnaître les signes d’une rupture aortique© Istock

De la même manière que pour le cerveau, certains signes témoignent d’une fissure de l’artère quelques jours ou quelques semaines avant l’anévrisme au niveau de l’abdomen et du thorax.

Les symptômes : on retrouve souvent une douleur et une sensibilité intenses et brutales au niveau de l’estomac ou du bas du dos, qui peut s’étendre au thorax. Puis la fissure est colmatée par l’organisme et les signes disparaissent jusqu’à la rupture.

À savoir : Ce n’est pas systématique, mais au moment de l’incident, la personne peut présenter une différence de pouls entre un bras et l’autre. Un signe de plus auquel il faut rester attentif pour ne pas passer à côté.

Anévrisme : que faire en cas de symptômes ?

Certaines personnes, les symptômes s’estompant, oublient vite l’incident précurseur d’anévrisme et retournent à leur quotidien. Pourtant, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter en urgence dans un service de neurologie qui prescrira un certain nombre d’examens : prise de sang, échographie-doppler, électrocardiogramme...

Si l’anévrisme est avéré, un traitement et une surveillance peuvent être instaurés pour éviter l’accident grave.

Sachez-le : Un tiers des anévrismes sont découverts par hasard, lors d’un bilan de santé ou lors d’examens pour toutes autres raisons médicales.

Anévrisme au cerveau : le dépistage

Anévrisme au cerveau : le dépistage© Istock

On ne connaît pas encore les causes exactes d’un anévrisme. Il existe cependant des formes familiales (un cas sur dix).

Aussi, un dépistage (par scanner ou IRM), peut être proposé quand un ou deux parents proches ont été touchés.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Celui-ci vous conseillera un spécialiste.

Si l’anévrisme est découvert lorsqu’il est encore petit (moins de 6 mm) et qu’il n’y a aucun symptôme, une surveillance en général est préconisée tous les 6 à 12 mois. Grâce à la surveillance, la plupart des patients sont aujourd’hui opérés dès que le seuil limite préventif est atteint.

Anévrisme abdominal : un dépistage plus facile

On découvre parfois l’anévrisme de l’aorte abdominale au cours d’une échographie pour une toute autre maladie. Il arrive aussi que votre médecin généraliste le dépiste à la palpation : il peut sentir au niveau du ventre une masse battante suspecte. Dès 60 ans, n’hésitez pas à lui demander.

En cas de doute, il prescrira des examens de contrôle, comme une échographie abdominale ou un scanner. Si l’anévrisme est confirmé, une surveillance annuelle est mise en place lorsqu’il ne dépasse pas 40 mm (le diamètre de l’aorte est de 20-25 mm). Grâce à la surveillance de l’aorte, la plupart des patients sont aujourd’hui opérés dès le seuil limite préventif atteint.

Cerveau, abdomen... Des traitements pour éviter la rupture

Deux techniques sont disponibles :

  • la technique chirurgicale
  • la technique endovasculaire.

Pour le cerveau : Le médecin utilise l’embolisation dans plus de 70 % des cas. Un petit cathéter est introduit dans l’artère fémorale, au pli de l’aine, puis remonté par les vaisseaux jusqu’au cerveau. Sous contrôle échographique, il dépose des spirales en platine souples dans la poche de l’anévrisme, destinées à le boucher et à consolider l’artère fragilisée.

Pour l’aorte abdominale et thoracique : le traitement consiste à clipper l’anévrisme (il est alors séparé du reste de la circulation sanguine) ou à poser une prothèse (tube synthétique) par cathéter ou chirurgie.

La technique chirurgicale présente l’avantage d’avoir d’excellents résultats sur le long terme, et ne nécessite donc pas de suivi particulier après l’intervention.

D’un autre côté, du fait de l’ouverture de l’abdomen et du clampage de l’aorte, elle présente un risque de complication sur le court terme plus important et nécessite une convalescence plus longue. Elle est donc plutôt réservée aux patients jeunes et en bonne santé.

Parfois, le médecin privilégiera la technique endovasculaire pour traiter l'anévrisme de l'aorte abdominale, car de cette manière l’abdomen n’a pas besoin d’être ouvert. Elle est donc réservée plutôt aux patients âgés ou trop fragiles pour supporter la technique ouverte.

Bon à savoir : lorsque le diamètre de l’anévrisme ne justifie pas une intervention, celui-ci est suivi par des ultrasons ou des scanners répétés pour s’assurer qu’il n’augmente pas de taille. Ces examens sont effectués par des angiologues ou des radiologues.

Êtes-vous à risque ?

L’origine de l’anévrisme est mal connue. Mais il peut toucher tout le monde, aussi bien enfant (rare) que personne âgée, femme ou homme.

Il est soit congénital (une anomalie de l’artère se développe en anévrisme au fil du temps), soit "acquis", c’est-à-dire causé par le développement d’une maladie cardio-vasculaire (qui peut provoquer une fragilisation de la paroi des artères et faire apparaître un anévrisme).

Vous avez un risque accru :

  • Si un ou des proches de votre famille ont eu un anévrisme
  • Si vous êtes atteints de pathologies cardio-vasculaires (hypertension artérielle, diabète, taux élevé de cholestérol...).

À savoir : La sédentarité, le tabagisme, l’abus d’alcool et l’obésité augmentent les risques d’anévrisme.

Sources

Remerciements au Dr Jean-Loup Dervaux, médecin et auteur de l’ouvrage Infarctus et maladies cardio-vasculaires chez la femme, Ed. Dangles.

Anévrisme de l’aorte abdominale, CHUV.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Partager :