Le skyr, un bon produit laitier ? Istock
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Aux rayons des laitages, difficile de passer à côté. Le skyr, produit laitier débarqué il y a quelques années en Europe, et implanté en 2018 dans l’Hexagone, connaît un carton parmi les produits frais. En un an (de 2022 à 2023), sa consommation a grimpé de 69 %, preuve de l’appétence des Français pour ce dessert lacté.

L’engouement pour le skyr est tel, que toutes les grandes marques de laitages ou presque, s’y sont mis, proposant leur skyr, décliné à l’envi : nature ou encore aromatisé à la vanille, aux fruits rouges, au caramel beurre salé, au pop-corn caramélisé pour les plus gourmands…

Skyr : des prix variables et parfois déraisonnables

Il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets. Cette spécialité tendance est vendue à des prix plus ou moins élevés selon les marques. Certains distributeurs n’hésitent pas à afficher des tarifs déraisonnablement vertigineux, épinglait le 3 novembre dernier, l’association de défense des consommateurs, UFC-Que Choisir : "autour de 9 € le kilo pour les marques Monoprix Gourmet et Siggi’s, soit entre 3 et 6 fois plus cher qu’un fromage blanc allégé. Pourtant, aucun voyage depuis l’Islande ni tamisage dans une peau de renne ne justifie un tel surcoût".

Skyr : une recette traditionnelle immuable

Si ce dessert lacté est relativement nouveau en France, dans les pays nordiques, d’où il est originaire, il fait office de produit alimentaire emblématique. On doit la singularité du skyr à sa recette traditionnelle imaginée en Norvège il y a des millénaires, avant d’être importée en Islande à la faveur des Vikings.
A l’intérieur de cette spécialité laitière, une composition nutritionnelle spécifique à l’origine de promesses marketing alléchantes et d’une popularité sans borne.

"On a fait du skyr un produit de régime, ce qui explique forcément pourquoi il est devenu si tendance, remarque Raphaël Gruman, nutritionniste contacté par Medisite. Ce laitage, qui existe depuis longue date, est produit d’après une recette traditionnelle classique islandaise : on prend du lait qu’on a écrémé, ce qui en fait un produit 0 % matière grasse, auquel on ajoute certains ferments lactiques qui vont faire coaguler le lait et donner ce laitage particulier."

Le skyr, un laitage intéressant pour surveiller son poids ?

A la sortie, on obtient un produit laitier "assez compact en termes de texture mais assez onctueux malgré tout", note le nutritionniste. Alors que beaucoup vantent ses propriétés coupe-faim, allié du ventre plat et de la silhouette, on peut s’interroger : le skyr peut-il vraiment se prétendre allié de notre ligne ? Notre expert confirme le potentiel minceur de cette spécialité laitière, pour ceux qui cherchent à alléger leur assiette et surveiller voire perdre du poids, sans pour autant s’affamer : "Il est possible de le considérer comme un produit minceur, dans la mesure où il est pauvre en graisses mais riche en protéines. Cet aspect protéiné, peu calorique et allégé en matière grasse en fait donc un produit intéressant dans le cadre d’un régime, d’autant plus qu’il est suffisamment dense pour apporter de la satiété", précise Raphaël Gruman.

Le skyr, meilleur que le fromage blanc ?

Le skyr serait donc réellement un bon produit. Et les amateurs de fromages blancs, réputés eux aussi pour leur intérêt nutritionnel, pourraient bien céder aux sirènes du skyr. Mais dans le match qui oppose le produit islandais au bon vieux fromage blanc, qui mérite de l’emporter ? "D’abord, il importe de bien les différencier : le fromage blanc est une recette laitière sans origine spécifique et à la texture différente du skyr. Qui plus est, il n’est pas forcément 0 % matière grasses, précise Raphaël Gruman. Et de trancher : "Le skyr se révèle plus intéressant que le fromage blanc car plus protéiné, avec 10 g de protéines pour 100 g pour le skyr contre 6,5 g pour 100 g pour le fromage blanc. Son apport en calcium est en revanche aussi intéressant que le fromage blanc".

Un laitage bien protéiné et riche en calcium

Si on cherche donc à renforcer son apport en protéine, le skyr s’avère une meilleure alternative au yaourt classique que le fromage blanc. Il pourra aussi donner l’impression également de mieux "caler", mettant à l’abri des petites faims.
L’autre avantage lié à cet aspect protéiné, qui concerne davantage les seniors : son bon apport en protéines aide à pallier l’éventuelle déficit en protéines dans l’alimentation. Cette spécialité laitière peut donc indirectement s’inscrire dans une alimentation à même de prévenir la fonte musculaire liée au vieillissement (les protéines constituent en quelque sorte le ciment des muscles), sachant que cette sarcopénie est un facteur de risque de fragilité, de troubles de la marche et de perte d’autonomie chez les personnes âgées.

Par ailleurs, son apport en calcium, similaire au fromage blanc, présente aussi un intérêt pour "fixer le calcium sur les os" et maintenir des os en bonne santé. Le skyr se fait dès lors un aliment utile pour prévenir l’ostéoporose, cette maladie qui affecte les os et diminue leur densité, qui touche 39 % des femmes après 65 ans (et 70 % d’entre elles autour de 80 ans), selon l’assurance maladie.

Skyr : nature ou aromatisé ?

Si ce laitage peut être consommé à tout moment de la journée, le matin au petit-déjeuner, le midi en dessert ou en collation ou au goûter, notre nutritionniste recommande néanmoins de choisir un skyr de préférence nature. "Quand le skyr est aromatisé, par exemple avec un coulis de fruit ultra sucré, il apporte énormément de sucre, ce qui le rend beaucoup trop calorique et fait perdre son intérêt au produit". Pour avoir une petite touche sucrée avec son laitage, l’expert conseille d’y "glisser une une compote de fruit sans sucres ajoutés ou une petite cuillère de miel ou un équivalent (sirop d’agave par exemple)."

Skyr : quelle référence choisir ?

Le skyr est une recette traditionnelle de base qui doit être respectée pour porter cette appellation. Par conséquent, on peut tout à fait faire confiance aux gammes les moins onéreuses. "Que ce soit une marque distributeur ou une marque plus chère, ça n’a aucune incidence sur la qualité. Cela peut aussi être du discount", observe Raphaël Gruman.

Enfin, comme pour tout produit laitier, en cas d’intolérance au lait de vache ou au lactose, le nutritionniste invite à faire l’impasse sur le skyr pour privilégier des laitages aux laits végétaux (yaourts au lait de soja, au lait de coco) ou aux laitages d’origine animale du type lait de chèvre ou de brebis, mieux tolérés.

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