Crise cardiaque : en lieu public, les femmes ont moins de chances de recevoir un massage cardiaqueAdobe Stock
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Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès des femmes. Chaque jour, en France, plus de 200 femmes perdent la vie des suites d’une maladie cardiovasculaire.

Les hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes sont en progression : + 4,8 % par an entre 2009 et 2013, chez les femmes de 45 à 54 ans. Cela est en grande partie dû à l’évolution du mode de vie des femmes. En effet, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci s’est davantage rapproché de celui des hommes : consommation de tabac et d’alcool, manque d’activité physique, alimentation peu équilibrée…

« Ce mode de vie a entraîné une diminution de la protection vasculaire que leur assuraient leurs hormones naturelles avant la ménopause. Les femmes se croient encore culturellement protégées jusqu’à cette période clé de leur vie hormonale et ne se sentent pas concernées » précise la Fondation Agir pour le Cœur des Femmes.

Arrêt cardiaque : les femmes ont des symptômes particuliers

Très souvent, lorsque les femmes font un arrêt cardiaque, elles ne parviennent pas à interpréter les symptômes qui sont atypiques et différents de ceux observés chez les hommes.

En effet, selon la Fondation Agir pour le Cœur des Femmes, près de la moitié des femmes de moins de 55 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti le symptôme classique des hommes : une douleur brutale en étau dans la poitrine, irradiant le bras gauche et la mâchoire.

Les symptômes qui peuvent être notés, particulièrement chez les femmes, lors d’une crise cardiaque sont : une sensation d’épuisement, un essoufflement à l’effort, une douleur aigue dans le haut du dos, des palpitations ou encore des symptômes digestifs récurrents (nausées, gène ou brûlure épigastrique). Il convient de noter que ces symptômes sont souvent associés.

Arrêt cardiaque : la réanimation cardio-respiratoire peut sauver des vies

La réanimation cardio-respiratoire (RCR) est un geste qui peut sauver des vies. Mais pour ce faire, il est nécessaire que les personnes soient capables de la pratiquer en toutes circonstances.

C’est ce que des chercheurs qui ont mené une étude sur les facteurs qui pourraient décourager les gens de pratiquer la RCR (présentée au Congrès européen de médecine d'urgence) ont rappelé dans un communiqué.

Le docteur Alexis Cournoyer, urgentologue et chercheur à l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Canada a déclaré : « En cas d'urgence, lorsqu'une personne est inconsciente et ne respire pas correctement, en plus d'appeler une ambulance, les passants doivent pratiquer la RCR. Cela donnera au patient de bien meilleures chances de survie et de guérison.

Une étude réalisée sur les dossiers de 39 000 patients

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont analysé les données de dossiers d'arrêts cardiaques survenus en dehors des hôpitaux au Canada et aux États-Unis entre 2005 et 2015, incluant un total de 39 391 patients âgés en moyenne de 67 ans.

L’équipe a cherché à savoir si un témoin du malaise a pratiqué ou non la RCR, où l'urgence a eu lieu, ainsi que l'âge et le sexe du patient.

Arrêt cardiaque : les femmes sont moins susceptibles de recevoir une RCR

Grâce aux données récoltées, les chercheurs ont constaté que seule la moitié des patients avaient reçu une RCR (54 %). Dans le détail, cela représentait 52 % de femmes et 55 % d’hommes.

Lorsque les chercheurs ont poussé la recherche dans le but de connaître les données propres aux RCR réalisées dans les lieux publics, l’écart s'est creusé entre hommes et femmes : 61 % de femmes contre 68 % des hommes.

Le Dr Cournoyer a déclaré : « Notre étude montre que les femmes victimes d'un arrêt cardiaque sont moins susceptibles que les hommes de bénéficier de la RCR dont elles ont besoin, surtout si l'urgence se produit en public. Nous ne savons pas pourquoi c'est le cas. Il se peut que les gens craignent de blesser ou de toucher une femme, ou qu'ils pensent qu'une femme est moins susceptible de subir un arrêt cardiaque. Nous nous demandions si ce déséquilibre serait encore pire chez les femmes plus jeunes, car les passants pourraient s’inquiéter encore plus d’un contact physique sans consentement, mais cela n’a pas été le cas. »

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