Maux de ventre, diarrhée aqueuse… Tels sont les signes présentés par trente-huit habitants du Var et des Alpes-Maritimes, depuis plusieurs jours. Ces derniers souffrent de cryptosporidiose, maladie due à un parasite microscopique, le Cryptosporidium, qui peut se développer dans l’intestin des mammifères.
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Le premier cas a été signalé à Grasse. Si l’on ne connaît pas encore avec certitude les causes de cette contamination, la population est convaincue que l’eau du robinet est en cause. D’autant plus que les fortes perturbations des derniers jours ont bien remué les sols.
Les grassois se sont donc empressés de donner l’alerte sur les réseaux sociaux : “épidémie de cryptosporidiose à Grasse et ses environs. Ne pas boire l’eau du robinet”, ont-il averti sur Facebook. Une publication largement partagée dans les jours qui ont suivi.
Face à ces rumeurs, la ville a rapidement réagi. Le cabinet du maire, Jérôme Viaud, a notamment reçu des centaines de mails inquiets. Ce dernier a donc demandé à l’Agence régionale de santé de PACA de procéder à des analyses de l’eau du robinet. Les résultats étaient rassurants dans un premier temps : aucune anomalie n’a, pour l’instant, été détectée.
L’ARS déconseille de boire l'eau du robinet
“Il n’y a donc aucune mesure de restriction à la consommation de l’eau du robinet”, indiquait l’agence dans un communiqué le 17 novembre dernier. “La production et la distribution de l’eau potable restent sous surveillance et contrôle”, tant que l’origine exacte des contaminations n’a pas été identifiée.
Pourtant, les choses prennent une autre tournure ! Après des nouveaux cas de cryptosporidioses, l’ARS déconseille de boire l’eau du robinet. Si "l’eau du robinet peut toujours être utilisée pour la cuisson des aliments, la douche, les usages ménagers", l’Agence régionale de santé (ARS) Paca conseille depuis hier soir aux habitants de la région de Grasse de plutôt "consommer de l’eau embouteillée".
"Le territoire de Mouans-Sartoux [Alpes-Maritimes, ndlr] est en partie alimenté par l'eau du canal du Foulon situé au nord de Grasse. Cela ne représente qu'une centaine
d'abonnés exclusivement raccordé au Foulon, sur les 4800 que compte la commune. Cependant nous nous devons d'appliquer les directives indiquées à toutes les communes du Foulon", indique l'ARS.
Cryptosporidiose : les témoignages s’enchaînent
Priscilla, maman du petit Timao, 4 ans, confie sa méfiance depuis que son fils présente tous les symptômes de la maladie. "Il a bu de l’eau du robinet une fois et depuis ce temps-là, il est malade. J’ai racheté des bouteilles d’eau. On ne boit plus d’eau du robinet parce qu’en plus, elle a une sale odeur. Je n’ai plus confiance".
Pour Thomas, 29 ans, le diagnostic a été confirmé. Ses symptômes ont débuté dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2019. "Ça a duré 10 jours. J’ai été pris de diarrhées tous les jours. Un vrai calvaire”, confie-t-il aux journalistes de Nice-Matin. Des analyses de selles lui apprennent qu’il souffre de cryptosporidiose.
Suite aux résultats, il est contacté par une enquêtrice de l’ARS, qui lui pose des questions sur son lieu de résidence et son alimentation. “Quand je lui ai dit que je travaillais à Cabris et que je mangeais régulièrement à Grasse, elle m’a confirmé que je n’étais pas le seul. Qu’il y avait déjà une trentaine de cas dans le secteur grassois", explique le jeune homme.
Cryptosporidiose : comment se fait la contamination ?
Dans son communiqué, l’ARS explique que la contamination de l’homme par le Cryptosporidium se fait “soit par contact direct avec un animal ou un humain porteur du parasite présent dans les selles, soit de façon indirecte par consommation d’eau ou d’aliments contaminés”.
Cette intoxication se caractérise une diarrhé, parfois accompagnée de vomissements, de fortes douleurs abdominales, de fatigue et de fièvre. Sa durée d’incubation est généralement d’une semaine. Chez les personnes en bonne santé, la guérison se fait d’elle-même, au bout de quelques jours à quelques semaines. En revanche, les personnes dont le système immunitaire est affaibli doivent faire l’objet d’une prise en charge médicale.
Inquiétude dans le Var et les Alpes-Maritimes où 38 cas de cryptosporidiose ont été détectés, BFM avec RMC, 17 novembre 2019.
"Dix jours de diarrhées, un vrai calvaire": victime de cryptosporidiose après avoir bu l'eau du robinet, il raconte, Nice-Matin, 15 novembre 2019.
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