Il existe deux psoas
Le psoas est un muscle qui recouvre plusieurs réalités. "Très souvent, parler du psoas seul est un abus de langage pour parler du muscle ilio-psoas ou psoas iliaque" annonce d'emblée Yener Kilic, masseur-kinésithérapeute à Paris.
Le muscle psoas "vient s'insérer sur la partie avant de nos vertèbres, derrière nos viscères, dans la partie profonde de notre abdomen" détaille le masseur-kinésithérapeute. Quant au muscle iliaque, il est inséré sur la face interne de notre bassin.
Proches anatomiquement, ces deux muscles ont une fonction commune : permettre la flexion de la hanche et du tronc. Pour ce faire, "ils se rejoignent pour former un tendon commun" explique le spécialiste.
Au sein même du muscle psoas, on distingue également deux entités : le psoas majeur et le psoas mineur. C'est le psoas majeur qui travaille de concert avec le muscle iliaque, en compagnie duquel il forme le muscle ilio-psoas.
Quant au psoas mineur, "il se termine sur le pubis, juste en arrière et au contact d'un ligament de l'aine" selon Yener Kilic. Il est peu puissant et "son rôle moteur est négligeable". D'ailleurs, "c'est un muscle inconstant, plus de la moitié des gens ne l'ont pas a priori" conclut le thérapeute.
Le psoas est un muscle capital chez les sportifs
Avec le muscle iliaque, le psoas permet de fléchir deux parties du corps : la hanche et le tronc. L'action qu'il effectue dépend du point dit "d'accroche", c'est-à-dire la partie du corps qui reste fixe durant le mouvement.
"Si on considère comme point fixe le tronc, le psoas va venir réaliser une flexion du fémur sur le bassin" commence Yener Kilic. C'est ce qu'il se passe lorsque l'on est debout et qu'on lève le genou. Ce mouvement est essentiel dans de nombreux sports, notamment "la course à pied, le football et lorsqu'il y a des changements d'appuis importants comme dans le basket" liste le masseur-kinésithérapeute.
"Si on considère au contraire notre fémur comme point fixe, le psoas va servir de stabilisateur pour qu'on puisse cette fois fléchir le tronc en avant" poursuit le spécialiste. "C'est typiquement le mouvement quand vous faites des abdos (...) Si vous n'aviez pas de psoas, vous ne pourriez pas faire d'abdos" ajoute Yener Kilic.
Le psoas peut être à l'origine de douleur
Comme tout muscle, le psoas peut être à l'origine de douleur s'il n'est pas entretenu. C'est notamment le cas lorsqu'il est trop court. "En position assise, vous avez votre psoas en position raccourcie. À force de rester comme ça toute la journée, le psoas a tendance à se rétracter et là il peut engendrer les mêmes problèmes qu'un sportif qui saute 36 haies par jour" avertit Yener Kilic.
Sous-sollicité, le psoas rétréci ne peut pas bouger correctement. "Comme tout ce qui perd en mobilité dans le corps, ça finit par déclencher une douleur à un moment donné" observe le masseur-kinésithérapeute.
Cette douleur peut être la conséquence d'une compression du nerf fémoral, lors de la rétractation du psoas. On ressent alors des fourmillements, des picotements dans la jambe, notamment dans la partie avant de la cuisse."Ce sont des douleurs irradiantes, comparables à celles ressenties lors d'une sciatique. Elles concernent ici le nerf fémoral et sont appelées cruralgie" informe Yener Kilic.
Outre les douleurs, le raccourcissement du psoas joue sur notre posture. Un effet qui est visible notamment dans la démarche voutée des personnes âgées. "Elles se penchent en avant parce que leur psoas se rétracte et ensuite elles rentrent dans un cercle vicieux : plus leur psoas se rétracte, plus elles se penchent en avant, moins leur psoas bouge et donc plus il se rétracte (...) A force, ça aboutit à la perte du pas postérieur" indique le spécialiste.
Le pas postérieur désigne le mouvement pendulaire d'une jambe vers l'arrière lorsque l'on marche. C'est l'une des phases du cycle de marche. Avec un psoas raccourci, "les personnes âgées ne peuvent plus amener leur pied en arrière. Elles font de petits pas, et leurs pieds restent toujours devant le tronc" décrit le masseur-kinésithérapeute.
Il existe des exercices pour entretenir son psoas
Plus on veillit, plus les capacités élastiques des muscles diminuent. Ceux-ci supportent alors de moins en moins la déformation. Yener Kilic propose trois étirements pour entretenir son psoas, quelque soit son niveau.
L'exercice du "chevalier servant"
Un genou posé au sol et un pied en avant, on avance le bassin vers l'avant en gardant le buste droit. On étire ici le psoas de la jambe dont le genou est posé au sol.
L'exercice allongé
Étendu sur le lit, avec le bassin posé au bord, on tire l'un de ses genoux à deux mains vers soi. L'autre jambe est pendante, au bord du lit. On étire ici le psoas de la jambe pendante.
L'exercice debout
Un pied surélevé sur une marche devant nous, on avance notre bassin vers l'avant. L'autre pied reste à l'arrière du corps. On étire ici le psoas de la jambe positionnée à l'arrière.
"Quand on veut gagner en souplesse sur un muscle, l'étirement doit toujours se réaliser à froid. Ça veut dire au moins quatre heures après l'exercice physique" recommande Yener Kilic.
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