En premier : du repos !
"La mise au repos la première chose que l’on recommande, surtout si l’arthrose survient chez des personnes jeunes, sportifs de haut niveau, ou pratiquant des métiers manuels qui nécessitent des gestes répétitifs, mobilisant les bras au-dessus de l’horizontale (l’articulation de l’épaule) : élagueurs, plombiers, peintres, par exemple" explique le Dr Philippe Valenti, chirurgien orthopédiste.
Rééducation et ostéopathie
Il est important d’éviter l’enraidissement de l’articulation, c’est pourquoi votre médecin pourra vous prescrire des séances de kinésithérapie. "Les étirements, les massages, les assouplissements apporteront un soulagement. La natation est également conseillée", préconise le Dr Philippe Valenti. L’ostéopathie peut être utile, quant à elle, pour prévenir les contractions musculaires autour de l’épaule et, en particulier, les douleurs et contractures au niveau cervical.
Les médicaments anti douleur
Comme le rappelle le Dr Philippe Valenti, "il n’existe pas de produit capable de stimuler la production de cartilage. Quelques études sont cependant menées sur les cellules souches mais elles n’aboutiront probablement pas avant quelques années". Il faut donc se contenter de traiter les symptômes et non de la cause. Le seul traitement médicamenteux de l’arthrose, pour le moment, consiste en médicaments rhumatologiques tel que la chondroitine, en anti-inflammatoires et antalgiques pour de calmer la douleur.
Les injections quand les médicaments ne suffisent plus
"Deux types de produits peuvent être injectés : l’acide hyaluronique qui permet de lubrifier l’articulation mais reste relativement peu efficace à l’épaule, note le Dr Philippe Valenti, et les corticoïdes pour traiter l’inflammation." Dans le cas d’infiltration, il est préférable de la pratiquer sous contrôle radiologique afin d’être sûr d’injecter dans l’articulation et non le tendon. Par ailleurs, ce traitement doit être limité à deux ou trois injections espacées d’au moins 45 jours.
L’arthroscopie
Parfois, l’épaule est douloureuse à cause de petits fragments osteochondraux qui, avec l’usure, se sont détachés et "polluent" le liquide synovial baignant l’articulation. Dans ce cas, un lavage peut être opéré. "Il s’agit d’un procédé d’endoscopie : on introduit dans l’articulation une caméra et des instruments miniaturisés et on ôte les résidus osseux avant d’injecter de l’acide hyaluronique. Les résultats sont variables avec des taux de satisfactions inférieurs à 50%. Mais chez un sujet jeune, on peut tenter cette technique afin d’éviter la mise en place d’une prothèse à la durée de vie de 10 à 20 ans au maximum" estime le Dr Philippe Valenti.
Chirurgie : quand et comment ?
"Lorsque tous les autres traitements se sont révélés insuffisants, lorsque les gestes quotidiens comme se coiffer ou se laver les dents sont devenus difficiles, que la personne souffre, est réveillée la nuit par la douleur" répond le Dr Philippe Valenti. Il s’agit alors de remplacer l’articulation usée par une prothèse. La radiographie et l’échographie qui avaient été pratiquées jusque là doivent alors être complétées par une IRM ou un scanner afin de visualiser la morphologie de toute l’articulation : os, cartilage mais aussi muscles et tendons.
Deux grands types de prothèses
Deux types de prothèses peuvent remplacer une épaule arthrosique : la prothèse anatomique qui reproduit exactement l’articulation entre l’humérus et la glène (cavité de l’omoplate où se loge la tête de l’humérus) et la prothèse inversée (la cavité sera creusée dans l’humérus et une tête sera constituée dans la glène). "On utilise la première lorsque les tendons sont en bon état et fonctionnels et la seconde lorsque les tendons sont rompus et non fonctionnels" note le Dr Philippe Valenti.
Dans les deux cas, l’hospitalisation est de 4 à 5 jours. La kinésithérapie, commencée tout de suite, sera poursuivie plusieurs mois. L’indolence est garantie et la mobilité oscille entre 80 et 90%, en fonction de la qualité des tendons. Les études portent actuellement sur les prothèses humérales, mini invasives remplaçant juste la tête humérale car le "maillon faible" est représenté par la glène prothétique.
Institut de la main, Paris.
Vidéo : L'arthrose
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