Boules au sein : bénignes dans 90% des cas
C'est sans doute ce qui angoisse le plus : découvrir une boule... car on pense immédiatement à une tumeur. Pourtant, le gynécologue David Elia se veut rassurant : "Dans 9 cas sur 10, les boules au niveau du sein ne sont pas un cancer." Il peut en effet s'agir de nombreuses pathologies bénignes : kyste (nodule rempli de liquide), fibrome (nodule rempli de fibres), lipome (nodule rempli de graisse)...
Mais impossible de faire soi-même la différence avec une tumeur : il faut donc toujours consulter rapidement pour établir un diagnostic grâce à examen clinique (mammographie, échographie... voire biopsie si l'imagerie n'est pas claire) et se rassurer. Ensuite, les traitements sont déterminés au cas par cas : ponctionner le liquide en cas de kyste, surveiller le fibrome ou l'enlever après 38 ans s'il est récent, etc.
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"Un changement d'aspect de la peau au niveau des seins doit toujours alerter car il peut être le témoin d'un cancer", prévient le spécialiste.
Les signes à surveiller : une peau qui est moins souple, se fige, voire rentre un peu à un endroit. Attention également si la peau est plissée, ridée ou avec un aspect peau d'orange. On consulte alors sans attendre, même si ce type de changements peut aussi apparaître en cas de kyste ou d'inflammation du sein.
Attention aussi au mamelon
"Si le mamelon est rétracté ou rentré vers l'intérieur du sein, c'est également un des signes d'alerte du cancer du sein" rappelle le Dr Elia. Il faut s'en inquiéter uniquement si cette position est nouvelle et est apparue subitement, pas si on a toujours eu les mamelons rentrés, ce qui est le cas d'environ 3% des femmes. Enfin, tout changement de couleur, aspect, forme... de l'aréole et du mamelon requièrent un diagnostic.
Des douleurs ?
Une douleur aux seins est naturellement anxiogène. Pourtant, il n'y a pas forcément de raison de s'inquiéter et il ne faut surtout pas s'imaginer le pire. "En effet, le cancer du sein ne provoque aucune douleur, ce qui le rend d'ailleurs d'autant plus difficile à détecter", regrette le Dr Elia.
Le plus souvent, si la douleur est présente dans les deux seins, avec en plus sensation de gonflement et de pesanteur, le problème est d'origine hormonale. Ces douleurs peuvent être liées au cycle mais aussi à une mastose (dans l'un des seins ou les deux), c'est à dire une exacerbation de la glande mammaire, qui se traite le plus souvent par un rééquilibrage hormonal. "Si, en plus des douleurs dans un sein, on note la présence d'une boule, c'est souvent d'un kyste qu'il s'agit car celui-ci peut être assez gros et faire mal à un endroit précis" précise le gynécologue. Enfin, il peut aussi y avoir un abcès, c'est-à-dire une boule de pus dans le sein, en particulier après l'accouchement et pendant l'allaitement. Il y a alors une douleur qui lance, la peau est très rouge et on peut avoir de la fièvre. Cela se soigne par antibiotique ou par une petite chirurgie pour ouvrir l'abcès si nécessaire.
Distinguer les écoulements
Des écoulements au niveau des seins (en dehors de la grossesse et de l'allaitement) peuvent avoir de nombreuses origines. Si les écoulements ont lieu des deux côtés et sont incolores ou ressemblent à du lait, pas d'inquiétude : ils peuvent être le signe d'un adénome à prolactine (une tumeur bénigne) ou dus à certains médicaments du type anxiolytiques ou anti-psychotiques qui agissent également au niveau de l'hormone prolactine. Le sein n'est pas malade, il s'agit d'un problème hormonal.
En revanche, un écoulement coloré (teinté de sang, verdâtre, jaunâtre...) et d'un seul côté peut être le signe d'une tumeur de la glande mammaire, soit un papillome (bénin) soit une tumeur maligne dans moins de 5% des cas. Il faut procéder à un examen appelé galactographie pour le déterminer.
L'auto-palpation peu pratiquée
Les recommandations officielles conseillent une auto-palpation des seins une fois par mois, dans la semaine qui suit le début des règles. Il faut explorer tout le sein, en procédant par quadrants. "Pourtant, peu de femmes le font et on peut les comprendre, ce n'est pas facile et souvent anxiogène" reconnaît le Dr Elia. Malgré cela, "la plupart du temps, ce sont les femmes qui détectent elles-mêmes une anomalie dans leur sein, et pas le médecin qui ne les voit qu'une fois par an. Si on sent quelque chose d'inhabituel, il faut toujours consulter, ne serait-ce que pour se rassurer", rappelle le gynécologue.
Vidéo : Cancer du sein : quels sont les vrais symptômes ?
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