Auto-thérapie, l’art de s’analyser tout seulL'auto-thérapie, efficace pour se sentir bien dans sa tête.Istock
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Et si Le Manuel d’Epictète était l’ancêtre de l’auto-thérapie ? Rédigé vers l’an 125, ce petit traité de sagesse « offre des exercices de stoïcisme au lecteur. C’est un outil pour mettre en pratique les grands principes de cette philosophie. »

L’auto-thérapie, comme son nom l’indique, est une thérapie pratiquée en toute autonomie, par soi-même. Cette technique d’introspection peut aussi se pratiquer après avoir demandé des conseils à un thérapeute.

« C’est comme pour un régime. On peut le faire seul, en mangeant un peu moins et en bougeant un peu plus. Ou on peut aller voir un diététicien, qui va nous coacher, et nous donner un plan pour atteindre notre objectif », analyse le Dr Geoffrey Post. Pour faire une bonne auto-thérapie, il faut déjà définir le problème, l’objectif, et le temps imparti pour atteindre ce dernier.

Notez vos séances dans votre agenda pour ne pas les oublie r. Ensuite, il faut apprendre à repérer ses émotions. « Si on se sent perdu face à ses émotions, il peut être intéressant d’analyser ses sensations, ses ressentis physiques, comme par exemple une mâchoire qui se contracte. »

« En répétant ce travail, encore et encore, on développe une flexibilité mentale. Au fil du temps, on arrive à prendre les choses de manière plus détendue. »

On peut ensuite travailler sur les pensées qui sont douloureuses pour nous. Et se demander si ces pensées s’appuient sur des faits réels, et s’il est possible d’envisager d’autres hypothèses. « En répétant ce travail, encore et encore, on développe une flexibilité mentale. Au fil du temps, on arrive à prendre les choses de manière plus détendue. » On devient un véritable acteur de sa vie et de sa santé mentale. Avec cette manière innovante de prendre soin de soi, en toute autonomie, le quotidien devient plus apaisé.

Pas pour tout le monde

« Ce n’est pas applicable à tout le monde. Faire son auto-thérapie nécessite une certaine rigueur. Comme avec la pratique d’un instrument de musique, cela demande du temps, de l’entraînement, avant de pouvoir réussir sa partition. » Si, malgré tout, il reste difficile de repérer ses émotions, mieux vaut prendre l’avis d’un professionnel, qui pourra nous mener sur le chemin du bien-être.

Attention aux limites

« Les limites sont à peu près les mêmes que celles que l’on trouve quand on fait appel à l’automédication. Si on a un rhume, c’est ok de prendre un comprimé de paracétamol. Mais si on a une forte fièvre, mieux vaut demander l’avis de son médecin. » L’auto-thérapie est bien adaptée à des troubles légers. Mais quand la santé mentale est plus fragile, il faut impérativement en parler à un professionnel. Une personne avec des idées suicidaires, par exemple, devra nécessairement se faire accompagner par un professionnel.

Sources

Interview du Dr Geoffrey Post, psychiatre

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