L'arsenic présent dans le riz augmente vos risques de mortalité cardiovasculaireIstock

Le riz est l’aliment de base de la moitié de la population mondiale. Problème : il pourrait être associé à des milliers de décès prématurés, chaque année. En cause, sa teneur en arsenic qui, bien que faible, peut s’avérer dangereuse dans le cadre d’une consommation régulière.

Des chercheurs de l'Université de Manchester et de l'Université de Salford ont exploré la relation entre les maladies cardiovasculaires et la consommation de riz contenant de l’arsenic inorganique, en Angleterre et au Pays de Galles. Leurs résultats, publiés dans la revue Science of the Total Environment, montrent bien une association significative entre les deux.

Le riz absorbe plus facilement l’arsenic inorganique

L’arsenic organique est présent à l’état naturel dans l’air, l’eau et les sols, c’est pourquoi il se retrouve inévitablement dans certains aliments. Mais l’arsenic inorganique, qui résulte des activités humaines, peut également pénétrer les produits que nous mangeons et, à partir d’une certaine dose, il représente un danger réel pour notre santé, puisqu’il favorise l’apparition de cancers et de maladies cardiovasculaires.

Comparé à d’autres aliments, le riz a tendance à absorber beaucoup plus facilement ce poison, et en contient donc des quantités plus élevées. Cette céréale constitue la base de l’alimentation de plus de trois milliards de personnes, et l’arsenic inorganique qu’elle contient a été estimé par certains scientifiques comme étant à l’origine de plus de 50 000 décès prématurés évitables chaque année.

Mais le risque n’est pas uniquement présent pour les populations d’Asie ou d’Amérique latine, qui consomment du riz tous les jours. Même en Europe, l’arsenic présent dans cet aliment nuit à notre santé.

Un lien entre consommation de riz et mortalité cardiovasculaire

En témoigne cette étude britannique, qui montré une forte corrélation entre la mortalité cardiovasculaire et la consommation de riz ; et ce, même en tenant compte des principaux facteurs de risques cardiovasculaires, comme l’obésité, le tabagisme, l’âge, le manque de revenus ou d’éducation.

“Nos travaux suggèrent que, parmi les consommateurs de riz en Angleterre et au Pays de Galle, les 25 % qui en consomment le plus pourraient vraisemblablement être exposés à des risques plus élevés de mortalité cardiovasculaire, en raison de l’exposition à l’arsenic inorganique, par rapport aux 25 % qui en consomment le moins”, énonce le Pr David Polya, de l'Université de Manchester.

D’après les modélisations des chercheurs, le risque de décès prématuré pourrait être 6 % plus élevé pour les gros mangeurs de riz.

Préférez le riz basmati, et variez les sources de céréales

Le Pr Polya reconnaît que “le type d'étude qui a été mené, une étude écologique, a de nombreuses limites”. Mais il précise que cela reste “un moyen relativement peu coûteux de déterminer s'il existe un lien plausible entre une consommation élevée de riz contenant de l’arsenic inorganique et un risque accru de maladies cardiovasculaires”. D’autres travaux doivent néanmoins être conduits pour confirmer ces résultats.

Étant donné les nombreux effets bénéfiques de la consommation de riz, notamment par sa teneur élevée en fibres, les chercheurs recommandent de ne pas arrêter d’en manger, mais plutôt de consommer des variétés telles que le basmati, et de privilégier le riz blanc “poli” au riz complet, puisqu’ils sont connus pour avoir des teneurs en arsenic inorganique plus faibles. Le mieux étant, bien sûr, de varier les types de céréales consommées quotidiennement : blé, orge, maïs, avoine, petit épeautre…

Sources

Consumption of inorganic arsenic bearing rice associated with elevated cardiovascular mortality, News Medical, 4 août 2020. 

Increased global mortality linked to arsenic exposure in rice-based diets, Science Daily, 4 août 2020. 

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