Sommaire
- Qu'est-ce que l'infarctus du myocarde?
- Quels sont les symptômes de l'infarctus du myocarde?
- Quelles sont les complications de l'infarctus du myocarde ?
- Quelles sont les causes de l'infarctus du myocarde ?
- Facteurs de risques
- Infarctus : la solitude augmente les risques de crise cardiaque
- Personnes à risque
- Qui, quand consulter ?
- Examens et analyses
- Quels sont les traitements de l'infarctus du myocarde ?
- Prévention
- Récupération
- Sites d'informations et associations
Qu'est-ce que l'infarctus du myocarde?
L'infarctus du myocarde est dû à l’absence d’oxygénation du muscle cardiaque, ou myocarde, en raison de l’obstruction d’une ou plusieurs artères irriguant le cœur (artères coronaires).
Le défaut d’oxygénation entraîne la nécrose (phénomène amenant à la mort précoce, non programmée) du muscle cardiaque, partiellement ou en totalité. Si la nécrose est très étendue, le muscle cardiaque ne peut plus assurer sa fonction de pompe et le cœur peut s’arrêter.
C’est pourquoi l’infarctus du myocarde peut être mortel. Un traitement rapidement mis en route pour déboucher l’artère obstruée peut permettre d’éviter les complications qui peuvent être fatales.
L’origine de l’obstruction artérielle est souvent due à la formation d’une plaque d’athérome (lésion en surface interne des artères due à un dépôt de cholestérol) qui se détache de la paroi des artères et crée un caillot ou thrombus. Il est donc indispensable de déboucher l’artère obstruée le plus rapidement possible.
Photo : coupe du ventricule gauche du cœur humain
Chiffres
En France, la prévalence de l’infarctus du myocarde est aux alentours de 80 000 cas par an avec 12 000 décès annuels.Environ, 5% des sujets décèdent le jour même, et 15% dans l’année qui suit.
Cependant, ces chiffres tendent à être revus à la baisse compte tenu l’amélioration de la prise en charge en urgence par les pompiers et le SAMU, ainsi que l’accès facilité aux services de cardiologie interventionnelle.
Des traitements médicamenteux et de réadaptation sur le long terme permettent de limiter les complications et le risque de récidive, et de faire diminuer le nombre de décès tardifs, secondaire à l’infarctus du myocarde.
Quels sont les symptômes de l'infarctus du myocarde?
Les symptômes de l'infarctus du myocarde peuvent être caractéristiques, néanmoins certains symptômes plus discrets ou moins significatifs peuvent égarer et retarder le diagnostic.
De plus, on peut rencontrer des infarctus silencieux, c’est-à-dire sans aucun symptôme. Ceux-ci se manifestent surtout chez le diabétique et peuvent être diagnostiqués tardivement à l’occasion d’un électro-cardiogramme.
L’infarctus du myocarde peut survenir à tout moment, de façon brutale, ou s’installer progressivement.
Quoi qu’il en soit, l’apparition du moindre symptôme doit impliquer une prise en charge en urgence, surtout chez le sujet à risque.
Les symptômes qui peuvent faire évoquer un infarctus du myocarde sont :
- Une d ouleur d’intensité variable dans la poitrine, mais qui peut être très violente.
- Une sensation d'étau qui enserre le thorax.
- Une oppression thoracique.
- Une douleur qui irradie dans le bras gauche, le cou, la mâchoire et le dos.
- Un essoufflement plus ou moins intense.
- Dessueurs froides.
- Une moiteur de la peau.
- Des nausées, des vomissements.
- Une sensation de malaise.
- Des vertiges et étourdissements.
- Des douleurs abdominales.
- Un rythme cardiaque accéléré et/ou irrégulier.
- Une anxiété soudaine et sans raison apparente.
- Une grande fatigue inhabituelle.
- Une agitation inexpliquée.
- Des troubles du sommeil.
- Une perte de conscience.
- Un coma.
Quelles sont les complications de l'infarctus du myocarde ?
Les complications de l’infarctus du myocarde sont fonctions de l'étendue de la nécrose myocardite et de la rapidité de la prise en charge du patient. Plus le myocarde est endommagé, plus le risque de complications est important et le délai de prise en charge peut aggraver l’étendue de la nécrose myocardique.
Les principales complications de l’infarctus du myocarde sont :
- Des troubles du rythme cardiaque.
- Une insuffisance cardiaque plus ou moins grave.
- Une valvulopathie, c’est-à-dire une atteinte d’une ou plusieurs valves cardiaques, qui ont pu être endommagées par l’infarctus.
- Un accident vasculaire cérébral (AVC).
- La récidive d’infarctus du myocarde.
Maladies cardiaques : la glucosamine pourrait réduire les complications
Une équipe de cardiologues et de nutritionnistes de l’Université de Virginie occidentale viennent de réaliser une étude publiée dans le Journal of the American Board of Family Medicine (JABFM) qui démontre qu’une supplémentation de glucosamine peut être aussi efficace que l'exercice régulier pour prévenir les complications et décès cardiovasculaires.
A titre de précision, la glucosamine est généralement utilisé pour soulager la douleur articulaire en cas d’arthrite.
L’analyse a été menée sur 16 686 adultes entre 1999 à 2010. Ils étaient tous âgés de 40 ans minimum. Après avoir pris en compte les facteurs comme l'âge, le sexe, le tabagisme et le niveau d'activité des participants, les chercheurs ont démontré que la prise de glucosamine chaque jour pendant un an ou plus est associée à une réduction de 65% des décès liés aux maladies cardiovasculaires (accidents vasculaires cérébraux, maladies coronariennes et maladies cardiaques). La glucosamine réduirait aussi de 39% la mortalité toutes causes confondues.
Attention, il s'agit d'une étude épidémiologique basée sur un échantillon de patients. À ce jour, elle ne démontre pas la relation de cause à effet.
Une supplémentation en glucosamine doit être évoquée avec votre médecin.
Quelles sont les causes de l'infarctus du myocarde ?
La cause la plus fréquente d’infarctus du myocarde est la présence de plaques d’athérome au niveau des artères coronaires, liées à une hypercholestérolémie ou une hypertriglycéridémie.
Les facteurs favorisant l'infarctus sont :
- L'hypertension artérielle.
- Les facteurs héréditaires.
- L'hyperlipidémie.
- Le tabac.
- Le diabète.
- L'obésité.
- L'hypothyroïdie.
- Le stress.
- La fatigue.
- Les troubles du sommeil.
L'épuisement, facteur de risque d'infarctus
L’épuisement représente un facteur de risque majeur d’infarctus du myocarde. La corrélation s’avère particulièrement prononcée chez les hommes qui vivent seuls, établie une nouvelle étude présentée au Congrès Acute CardioVascular Care 2021 de la Société européenne de cardiologie (ESC). "L’épuisement est caractérisé par une fatigue excessive, un sentiment de démoralisation et une irritabilité accrue, rappelle l’auteur principal, le Dr Dmitriy Panov. Vivre seul indique moins de soutien social et sanitaire, ce qui est un facteur de risque indépendant d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral".
Les hommes épuisés présentaient un risque multiplié par 2,7 de crise cardiaque à 5 ans, selon les chercheurs.
Sommeil : l'éveil inconscient, propice aux maladies cardiaques
Une étude vient de démontrer que l'éveil inconscient, s'il dépasse une certaine durée pendant la nuit, serait propice aux maladies cardiaques, en particulier chez la femme. Menée sur 8 001 volontaires et publiée aujourd'hui au sein de l'European Heart Journal, cette recherche a révélé que les femmes qui présentent un "état de veille inconscient" le plus souvent doublaient leurs risques de mourir d'une maladie cardiovasculaire.
Cet état fait partie d'un cycle de sommeil normal. "De brèves intrusions d'éveil inconscient, appelées 'excitations corticales', sont une caractéristique normale du sommeil. Ils surviennent spontanément où sont provoqués par les troubles respiratoires du sommeil (SDB) et les mouvements périodiques des membres pendant le sommeil, les traumatismes, la douleur, la température, la lumière et le bruit de la circulation", précisent les scientifiques.
Après avoir tenu compte des facteurs susceptibles d'influer les résultats tels que la durée totale du sommeil, l'âge, les antécédents médicaux, l'indice de masse corporelle (IMC) et les habitudes en matière de tabagisme, les chercheurs ont observé que l'éveil inconscient pouvaient augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, s'il représente plus de 6,5 % du temps de sommeil. Les femmes seraient plus sujettes à ce phénomène que les hommes, ont prouvé les chercheurs.
D'autres causes plus rares peuvent être à l'origine d'un infarctus myocardique :
- Un spasme d'une artère coronaire qui interrompt le flux sanguin. Cela se produit lors de l’absorption de doses élevées de cocaïne.
- Une rupture artérielle, exceptionnelle mais gravissime.
- En cas de choc hypovolémique (déficit de plasma sanguin dans le système circulatoire), lorsque la pression artérielle est trop basse.
- Une embolie coronarienne due à la migration d'un caillot de sang formé dans d’autres vaisseaux.
- Une activité sportive trop violente.
- Une polyglobulie (excès de globules rouges) qui peut être consécutive à la prise d'érythropoïétine (hormone) par exemple.
- Une électrocution.
- Des affections coronariennes rares comme la périartérite noueuse, la maladie de Kawasaki, la maladie de Takayasu...
Les femmes insomniaques plus à risque
D'après des scientifiques de l’American College of Cardiology, il pourrait exister un lien entre ce l'insomnie et l'infarctus du myocarde. Leur étude, parue le 25 février 2023 dans Clinical Cardiology, suggère que les insomniaques sont 69 % plus susceptibles d'avoir une crise cardiaque que les personnes ayant un sommeil normal. Et cet écart se creuserait encore plus chez les femmes.
"Nos résultats montrent que l'insomnie devrait être considérée comme un facteur de risque d'infarctus. Nous devons faire un meilleur travail d'éducation sur sur la dangerosité [du manque de sommeil]", a réagi l'une des autrices de l'étude, Yomna E. Dean, étudiante en médecine.
Facteurs de risques
Le principal facteur de risque de l’infarctus du myocarde est l’athérosclérose. Les facteurs de risque de celle-ci sont donc ceux de l’infarctus du myocarde. Il s’agit :
- Du tabagisme chronique.
- De l'alcoolisme chronique.
- De l’hypertension artérielle mal équilibrée.
- De l’hypercholestérolémie et de l’hypertriglycéridémie.
- Du diabète.
- De la sédentarité.
- Du surpoids et de l'obésité.
- Du stress.
L’association de plusieurs de ces facteurs augmente le risque d'accident.
Enfin, l’infarctus du myocarde peut survenir sans qu’aucune ces facteurs de risque ne soit présent.
Focus : la graisse du cou augmenterait les risques de problèmes cardiaques
Des chercheurs de l'Université de Grenade indiquent dans un article paru dans la revue International Journal of Obesity en février 2021, qu'une accumulation de tissu adipeux dans le cou (à la fois le double menton et les dépôts plus profonds, situés entre les muscles et autour des vertèbres cervicales) est liée à une hausse des risques des problèmes cardiaques.
"Il a été observé que cette accumulation de graisse dans le cou était un facteur aussi puissant (en termes de direction et d'ampleur) que l'accumulation de graisse viscérale dans la prédiction du risque cardiométabolique et de l'état inflammatoire, en particulier chez les hommes", précise l'équipe scientifique espagnole.
Tension artérielle : attention à la hausse en position debout
Une étude publiée dans Hypertension révèle que les personnes présentant une hausse de la tension artérielle lorsqu’elles se mettent en position debout sont deux fois plus susceptibles de développer des problèmes cardiaques ou un accident vasculaire cérébral. “Nous avons été plutôt surpris que même une augmentation relativement faible de la tension artérielle en position debout [6- 7 mm Hg] était prédictif d'événements cardiaques majeurs à long terme”, a déclaré l'auteur principal de l'étude, Paolo Palatini, dans un communiqué de presse.
Pour savoir si vous êtes à risque, il faut effectuer un contrôle chez votre médecin qui prendra votre tension artérielle en position couchée et debout. En général, la tension artérielle tend à diminuer lors de la levée.
Infarctus : la solitude augmente les risques de crise cardiaque
La solitude augmente le risque de maladie cardiovasculaire de près d'un tiers, selon une étude de l'Université de Californie à San Diego publiée dans la revue scientifique Journal of the American Heart Association, le 4 août 2022. Les personnes socialement isolées sont environ 30 % plus susceptibles de subir un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque, et d’en mourir.
L’équipe a également identifié un manque d'informations sur les interventions susceptibles d'améliorer la santé des personnes vulnérables. De plus, l e manque de lien social est associé à un risque accru de décès prématuré toutes causes confondues, en particulier chez les hommes.
Les résultats sont basés sur des données regroupées à partir d'études menées dans le monde entier au cours des 40 dernières années.
L'isolement social est défini comme le fait d'avoir des contacts personnels peu fréquents avec des personnes pour des relations sociales, comme avec la famille, les amis ou les membres de la même communauté ou du même groupe religieux. La solitude, c'est quand vous vous sentez seul ou que vous avez moins de liens avec les autres que vous ne le souhaitez. "Bien que l'isolement social et le sentiment de solitude soient liés, ce n'est pas la même chose", explique Crystal Wiley Cené, professeure de médecine clinique et directrice administrative pour l'équité, la diversité et l'inclusion en santé à l'Université de Californie à San Diego Health.
"Les individus peuvent mener une vie relativement isolée et ne pas se sentir seuls, et inversement, les personnes ayant de nombreux contacts sociaux peuvent encore ressentir la solitude", met-elle en garde.
Personnes à risque
Le risque d’avoir un infarctus du myocarde augmente avec l'âge. Il est plus fréquent après 50 ans chez l’homme et après 60 ans chez la femme. Il est en effet plus rare chez la femme avant la ménopause pour des raisons hormonales. Un antécédent familial d’infarctus du myocarde en augmente également le risque.
Les personnes tabagiques, alcooliques, obèses ou diabétiques sont les plus à risque.
Qui, quand consulter ?
En cas de symptômes d’infarctus du myocarde, il faut avant tout composer le 15 afin d’être mis en relation avec le SAMU, ou le 18 pour les pompiers, qui sont formés à cette prise en charge. Il peut aussi être utile de contacter son médecin traitant, qui connaît bien le malade.
Un électrocardiogramme peut être réalisé au chevet du patient et permettre le diagnostic immédiat d’infarctus du myocarde. Les premiers gestes de secours peuvent alors être réalisés en fonction de l’état du sujet.
Si le sujet est en arrêt cardio-respiratoire, il faut procéder à un massage cardiaque et si un défibrillateur automatisé est à proximité, il est nécessaire de l’utiliser. Son utilisation est simple.
En cas d’infarctus mineur, le sujet est hospitalisé pour mettre en place un traitement curatif (qui soigne) et préventif de l’érythropoïétine. Le suivi ultérieur et à vie par un cardiologue est indispensable.
Photo : Electrocardiogramme (ECG) montrant des signes d'un infarctus du myocarde
Crédit : http://en.wikipedia.org/wiki/User:Glenlarson © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/
Syptômes d'infarctus : quand s'inquiéter ?
Mon conseil de médecin généraliste :
"Au moindre doute sur des symptômes d’infarctus du myocarde, chez un sujet à risque, un avis médical urgent doit être pris car la nécrose myocardite peut rapidement s’étendre et provoquer le décès."
Examens et analyses
Le diagnostic d’infarctus du myocarde est simplement établi par la réalisation d’un électro-cardiogramme qui permet de visualiser l’activité électrique du cœur, la zone du myocarde qui est en souffrance et de déterminer le caractère aigu ou non de l’infarctus. Cet examen simple peut être réalisé par le médecin traitant ou le médecin du SAMU.
À l’arrivée aux urgences, un bilan sanguin est réalisé pour rechercher l’élévation des enzymes cardiaques (CPK), éléments très en faveur d’un infarctus du myocarde aigu. Ensuite, une radiographie du thorax et une coronarographie sont effectuées pour visualiser une éventuelle atteinte pulmonaire et voir si une ou plusieurs artères coronaires sont bouchées.
Une fois le stade aigu dépassé, un bilan cardiologique et vasculaire complet est réalisé avec une échographie cardiaque, une scintigraphie myocardique et une épreuve d’effort.
Le suivi nécessite la répétition des électrocardiogrammes, des échographies cardiaques et des bilans biologiques.
Quels sont les traitements de l'infarctus du myocarde ?
L’infarctus du myocarde est une urgence vitale. Au moindre signe, les secours doivent être appelés au plus vite. Le SAMU met généralement en route le traitement au domicile du patient, avant son transport vers les urgences le plus proche ou, mieux encore, dans un centre de cardiologie interventionnelle.
Le traitement médicamenteux de l'infarctus myocardique comporte :
- Des antiagrégants plaquettaires (clopidogrel, aspirine, prasugrel) qui limitent la formation de nouveaux caillots et le risque de récidive.
- Des agents thrombolytiques, qui entraînent la destruction du caillot qui obstrue l'artère. Ce traitement doit être administré le plus tôt possible pour améliorer les chances de survie et diminuer le risque et la gravité des complications.
- De l'héparine pour son action anticoagulante pour fluidifier le sang.
- Des inhibiteurs de l'enzyme de conversion, utilisés pour lutter contre l'hypertension artérielle et pour leur action cardio-protectrice.
- De la trinitrine pour son action vasodilatatrice.
- Des bêta-bloquants qui ralentissent le rythme cardiaque et diminuent la pression artérielle.
- Des statines, pour lutter contre l’hypercholestérolémie.
- Des médicaments antalgiques (anti douleur) peuvent être prescrits, avec, au besoin, des morphiniques.
Le traitement médicamenteux est adapté à chaque patient et doit être régulièrement suivi et réévalué.
A l’arrivée du patient en service de cardiologie interventionnelle, une angioplastie est réalisée. Cet acte a pour rôle de désobstruer l'artère bouchée. Un cathéter, long tube fin et souple, est introduit par l’artère fémorale, au niveau de la cuisse pour remonter jusqu'au cœur. Au bout du cathéter se trouve un ballonnet qui est ensuite gonflé. Il permet de dilater l’artère et rétablir la circulation sanguine.
La pose de stents, petits ressorts permettant de conserver un calibre artériel suffisant, est souvent proposée.
Un pontage peut également être réalisé. Il s'agit d'une intervention chirurgicale qui consiste à prélever des veines dans d’autres endroits du corps (généralement les membres inférieurs) et de les placer de part et d’autre de l’artère obstruée, ainsi le sang peut circuler par une autre voie. Elle ne passe plus par la portion d'artère bouchée par l'athérosclérose, mais par un autre chemin. Le chirurgien peut réaliser plusieurs pontages en même temps. Cependant, cette technique est de moins en moins utilisée au profit de techniques moins invasives et ayant prouvé leur efficacité.
Lorsque l’infarctus est massif, le sujet est hospitalisé en soins intensifs, voire en réanimation.
Une réadaptation cardiovasculaire de plusieurs semaines est conseillée à chaque patient ayant souffert d’un infarctus du myocarde. Celle-ci est réalisée dans un centre spécialisé et a pour but de prévenir la récidive, de ré-habituer le coeur à l’effort, et de proposer de nouvelles règles d’hygiène de vie.
Prévention
La prévention de l'infarctus passe avant tout par la prise en charge des facteurs de risque. Les bonnes habitudes de vie et les mesures hygiéno-diététiques sont les principaux moyens de prévention de l’infarctus du myocarde.
Il s’agit :
- Du sevrage tabagique.
- D'éviter de boire trop d’alcool.
- De lutter contre le surpoids et l’obésité.
- De lutter contre l’hypercholestérolémie et l’hypertriglycéridémie, par un régime alimentaire adapté et au besoin un traitement médicamenteux.
- De pratiquer une activité physique d’au moins 3 heures par semaine.
L’aspirine peut être prescrite à titre préventif chez les personnes qui ont un risque élevé de pathologie coronaire.
Infarctus : une combinaison d'aspirines, statine et de deux antihypertenseurs pourraient prévenir les risques
Une combinaison d'aspirine, de statines et d'au moins deux antihypertenseurs administrés à doses fixes pourrait réduire de plus de moitié le risque de maladie cardiovasculaire mortelle (MCV), selon une étude internationale publiée dernièrement au sein du Lancet. L'aspirine réduirait le risque de crise cardiaque de 53 %, d'accident vasculaire cérébral de 51 % et de décès de causes cardiovasculaires de 49 %.
"Les effets les plus importants sont observés avec des traitements qui incluent des agents hypotenseurs, une statine et de l'aspirine ensemble, qui peuvent réduire de moitié environ les événements cardiovasculaires mortels et non mortels", assurent les chercheurs.
Infarctus : cinq minutes d’exercices respiratoires par jour réduisent les risques
Des chercheurs ont fait une découverte surprenante : pratiquer cinq minutes d’exercices respiratoires, six fois par semaine, permettrait de diminuer l’hypertension et de prévenir la crise cardiaque.
Cela aurait aussi comme effet bénéfique d’améliorer la santé cardiaque.
Ces travaux, publiés dans la revue Journal of the American Heart Association, se base sur l’IMST, un entraînement de renforcement des muscles respiratoires.
Cet exercice, développé dans les années 1980, avait pour objectif d’aider les personnes souffrant de maladies respiratoires graves.
Les patients respirent ainsi dans un appareil qui oppose une résistance.
"Nous savons qu'il existe de nombreuses règles de vie qui peuvent aider les gens à préserver leur santé cardiovasculaire en vieillissant. Mais la réalité est qu'elles demandent beaucoup de temps et d'efforts et peuvent être coûteuses et difficiles d'accès pour certaines personnes", a déclaré dans un communiqué l'auteur principal, Daniel Craighead, professeur assistant de recherche au département de physiologie intégrative, à l’université du Colorado (Etats-Unis). "L'IMST peut être réalisée en cinq minutes chez vous, pendant que vous regardez la télévision".
Au bout de six semaines, l’appareil permet de diminuer la tension artérielle avec la même efficacité que des médicaments contre la tension artérielle, ou que la pratique de 30 minutes de marche, cinq fois par jour.
L’allaitement, facteur protecteur contre l’infarctus et les maladies cardiovasculaire
Selon une étude de l'Université médicale d'Innsbruck publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA) en janvier 2022, les femmes qui ont allaité à un moment donné de leur vie sont moins susceptibles de développer une maladie cardiaque ou un accident vasculaire cérébral ou de mourir d'une maladie cardiovasculaire que celles qui n'ont pas allaité.
Dans le détail, les mamans qui donnent le sein, ont une réduction de 11% des événements cardiovasculaires, une baisse de 14 % des maladies coronariennes, une réduction de 12 % des AVC et une diminution de 17 % des événements cardiovasculaires mortels en comparaison à celles qui n'ont jamais allaité.
Les effets bénéfiques étaient d’autant plus importants chez les femmes qui ont allaité jusqu'à 12 mois de manière cumulative. Les avantages semblent plafonner au-delà de cette période.
Récupération
Infarctus : le couple nuit-il à la récupération après une crise cardiaque ?
Vivre en couple n'est pas toujours bon pour vous et peut même peut nuire à votre cœur. En effet, selon une récente étude, le stress vécu dans le cadre d'un mariage ou d'une relation amoureuse (stress conjugal) peut affecter le rétablissement après une crise cardiaque. La probabilité d'être réadmis à l'hôpital augmente de près de 50% chez les personnes ayant déclaré un stress conjugal grave. Selon l'étude préliminaire qui sera présentée lors des sessions scientifiques 2022 de l'American Heart Association du 5 au 7 novembre 2022 à Chicago, une vie de couple stressante peut avoir un impact négatif sur le rétablissement des adultes âgés de 18 à 55 ans après une crise cardiaque.
Les participants à cette recherche signalant des niveaux de stress sévères dûs à leur couple ont obtenu un score inférieur de plus de 1,6 point en matière de santé physique, et de 2,6 points en matière de santé mentale sur une échelle de 12 points. Les participants faisant état d'un stress conjugal grave étaient en outre 67% plus susceptibles de signaler des douleurs thoraciques que les personnes présentant un stress conjugal léger ou nul. En outre, la probabilité d'être réadmis à l'hôpital, quelle qu'en soit la cause, augmentait de près de 50% chez les personnes ayant déclaré un stress conjugal grave.
"Nos résultats confirment que le stress vécu dans la vie quotidienne, comme le stress conjugal, peut avoir un impact sur le rétablissement des jeunes adultes après une crise cardiaque. Cependant, d'autres facteurs de stress que le stress conjugal, tels que la pression financière ou le stress au travail, peuvent également jouer un rôle dans le rétablissement des jeunes adultes, et l'interaction entre ces facteurs doit faire l'objet de recherches supplémentaires", a déclaré Cenjing Zhu, auteure de l'étude. Selon elle, "les efforts futurs devraient envisager de dépister le stress quotidien des patients lors des rendez-vous de suivi afin de mieux identifier les personnes qui ont des problèmes de santé".
Sites d'informations et associations
Des sites d’informations sur l’infarctus du myocarde, sa prévention et ses complications sont consultables sur internet, comme :
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/infarctus-myocarde
https://www.fedecardio.org/Les-maladies-cardio-vasculaires/Les-pathologies-cardio-vasculaires/linfarctus-du-myocarde
https://www.coeurpoumons.ca/patients/maladies-cardiovasculaires/infarctus-du-myocarde/
Journal of the American Heart Association : https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/JAHA.121.020980
https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18579
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/clc.23984
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