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La crémation, une sépulture en plein boom

Il existe en France deux modes de sépulture acceptés légalement : l’inhumation et la crémation. Cette dernière technique est très ancienne et déjà utilisée pendant l’Antiquité. Interdite avec un capitulaire sous Charlemagne, elle a été réintroduite avec la loi sur la liberté des funérailles au XIXème siècle.

"Dans les années 80, la crémation était très marginale et concernait 1 % de la population. Une génération plus tard, le chiffre atteint 36 %. Ainsi, d’une pratique marginale et militante, la crémation est devenue une pratique pour tous" rapporte François Michaud Nérard, directeur général des Services funéraires de Paris. En comparaison, le taux de crémation est de 80 % en Suisse ou de 74 % en Grande Bretagne.

"Souvent les personnes qui souhaitent la crémation ne veulent pas peser sur leurs proches ni sur la nature. Pendant toute sa vie, il est fréquent de faire très attention à ce que l’on mange, à faire du sport, à se vacciner, etc. Certaines personnes ont l’impression d’anéantir tous ses efforts en la terminant en se désintégrant sous terre".

La crémation, une sépulture en plein boom© Adobe Stock

Un four à 800 degrés

La crémation consiste à introduire un cercueil fermé contenant le corps du défunt, dans un lourd four de briques. Il est préalablement chauffé à 800 degrés. Il n’y a pas de flammes, c’est précisément cette forte chaleur qui provoque la combustion spontanée du corps. Pour maintenir la température du four, les brûleurs à gaz sont plus tard allumés. En moyenne, la crémation dure 1h15. Une fois cette étape terminée, il faut laisser les cendres refroidir.

Des cendres "pulvérisées"

"La crémation permet de brûler le corps mais il reste des calcius, la partie calcaire des os. Cependant, un décret de 1976 oblige à rendre à la famille une poudre fine. Il faut donc pulvériser les cendres avec un pulvérisateur" décrit M. Michaud Nérard. Ces cendres sont ensuite déposées dans une urne qui est ensuite remise à la famille. En moyenne, la crémation coûte entre 400 et 1000 euros. Ce prix comporte l’acte technique mais aussi la location d’une salle de cérémonie.

Des cendres "pulvérisées"© Adobe Stock

Ce qui ne brûle pas est recyclé

Lors de la crémation, c’est le cercueil en bois qui brûle le premier. Et ce n’est pas anodin. "Le bois participe à la crémation car il produit de la chaleur et est beaucoup plus écologique que le carton". A l’inverse, tout ne brûle pas pendant cet acte. C’est par exemple le cas des prothèses dentaires, des prothèses de hanches, de genoux ou des vis.

"Ces métaux précieux ne sont pas non plus remis à la famille. Ils sont traités et recyclés par des entreprises spécialisées. Les recettes financières récoltées sont destinées à une fondation créée par les Services funéraires de Paris. Grâce à l’argent, des études universitaires sont menées autour de la mort" explique François Michaud Nérard.

Et d’ajouter ensuite : "Il est impératif également de signaler au médecin la présence d’un pacemaker ou d’un appareil à pile car ils peuvent exploser et causer de nombreux dégâts". Il faut donc les retirer avant la crémation.

Et après, que faire des cendres ?

Une fois la crémation terminée, les proches disposent d’une urne contenant les cendres du défunt. Ils peuvent soit les disperser dans le jardin du souvenir dans un cimetière, soit glisser l’urne dans une sépulture ou encore la déposer dans un columbarium. Mais, certains préfèrent disperser les cendres.

"Il est autorisé de les disperser en pleine nature (sommet d’une montagne, lac, mer, etc.). Une déclaration doit être faite auprès de la mairie de naissance du défunt. Chacun doit savoir où se trouve la dernière trace d’une personne" explique M. Michaud Nérard.

mots-clés : Morts, inhumation

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