Moustique tigre : qu’est-ce que c’est ?

Le moustique tigre, ou Aedes Albopictus, est un moustique provenant à l'origine d'Asie, mais qui est désormais présent dans la plupart des pays du globe.

Dans la plupart des cas, sa piqure est bénigne, bien que ce moustique puisse être vecteur de diverses maladies comme la dengue, le chikungunya ou le Zika.

Comment le reconnaître ?

Quelques astuces permettent de reconnaître le moustique tigre, en comparaison au moustique commun :

  • Il possède des rayures noires et blanches sur tout le corps ainsi que sur les pattes.
  • Ses ailes sont complètement noires et sans tâche.
  • Son allure est pataude et il est facile à écraser en vol.
  • Il apprécie généralement de voler autour des chevilles.
  • Il ne monte pas trop dans les étages élevés et reste généralement au rez-de-chaussée ou au premier étage.
  • ll pique de jour et beaucoup moins de nuit, et a une nette préférence pour le matin et le soir.
  • Il se déplace sans bruit.
  • Sa piqure provoque généralement un bouton ressemblant à une cloque un peu plate.
  • La piqure gratte immédiatement, puis "s’endort", mais peut réapparaître après la douche pendant plusieurs jours.

Photo d'un moustique tigre en comparaison avec un moustique commun

Comment le reconnaître ?

Auteur : BFMTV. Sources : https://www.bfmtv.com/sante/infographies-reconnaitre-a-coup-sur-un-moustique-tigre-1175555.html Crédit Licence : BFMTV.

La taille du moustique tigre

La taille du moustique tigre varie fortement. Ils sont généralement plus petits que le moustique commun (épais d’un demi mm, et long de 2 mm), mais certains sont très balourds (épais d’1mm, et long de 8mm).

Où vit-il ?

Le moustique tigre établit le plus souvent ses quartiers chez des particuliers, dans de petites réserves d’eaux stagnantes.

Il apprécie particulièrement les zones urbaines très denses et il colonise toutes sortes de récipients et réservoirs artificiels ainsi que d’éléments disponibles en milieu urbain (vases, pots, fûts, bidons, bondes, rigoles, avaloirs pluviaux, gouttières, terrasses sur plots…).

Une fois installé dans votre jardin ou dans votre habitation, il est très difficile de l’en déloger.

Moustique tigre : pourquoi pique-t-il ?

"Le moustique n’est pas un insecte hématophage à proprement parler, détaille le Pr Gayet. Cela signifie qu’il se nourrit de tout ce qu’il trouve et pas uniquement de sang. Mais, la femelle a besoin de sucer du sang au moins une fois dans sa vie pour assurer sa reproduction". En effet, le sang permet la maturation des œufs. Chaque moustique tigre femelle a donc besoin d’un repas sanguin à minima.

"Cette dernière repère sa proie à des dizaines de mètres, ajoute l’infectiologue. Le corps humain émet du gaz carbonique que le moustique perçoit, même de loin. Une fois qu’il a atteint sa victime, l’insecte va le mordre. Il crache alors de la salive qui est anticoagulante, et c’est bien là le danger : les arboviroses se trouvent dans la salive. La contamination peut alors survenir"

À noter : le moustique tigre peut aussi s’attaquer à un humain déjà porteur d’un virus. L’insecte va alors le pomper lorsqu’il va piquer. Pour cela, l’homme doit être en phase virémique (le virus a déjà atteint le sang). Dans ce cas de figure, le moustique est susceptible de transmettre l’arbovirose à sa prochaine victime.

Les maladies transmises par le moustique tigre

Le moustique Aedes albopictus, communément appelé "moustique tigre", peut véhiculer des virus comme ceux du chikungunya, de la dengue et du Zika. Pour transmettre ces virus, il doit au préalable avoir piqué une personne infectée.

Le chikungunya

Le chikungunya est une arbovirose, c’est-à-dire une maladie virale transmise par un arthropode, qui dans le cas présent est un insecte : un moustique.

Présent en Afrique, en Asie du Sud-est, en Inde et dans l’Océan Indien, le chikungunya pourrait aussi atteindre la France métropolitaine puisque l’un de ses principaux vecteurs, le moustique tigre - Aedes Albopictus de son vrai nom - est installé dans le pourtour méditerranéen depuis quelques années.

La maladie se manifeste après une incubation de 4 à 7 jours en moyenne. Une fièvre élevée (supérieure à 38,5°C) apparaît brutalement, accompagnée de maux de tête, de courbatures ou de douleurs articulaires, qui peuvent être intenses, touchant principalement les extrémités des membres (poignets, chevilles, phalanges).

D’autres symptômes peuvent également être associés, telle une conjonctivite, une éruption cutanée, des nausées.

La dengue

La dengue ou “grippe tropicale” est une maladie transmise par la piqûre d’un moustique du genre Aedes porteur de l’un des quatre virus de la dengue. Il n’y a pas de transmission directe de personne à personne.

Le virus de la dengue est un flavivirus. Il sévit principalement dans l’ensemble de la zone intertropicale, et notamment dans les départements français des Amériques (Martinique, Guadeloupe, Guyane), dans les iles françaises du pacifique et de l’océan Indien.

Il pourrait aussi bientôt atteindre la France métropolitaine, puisqu'il ne cesse de remonter vers le Nord. D'ailleurs, il s'acclimate de mieux en mieux aux températures fraîches et pond désormais des oeufs capables de survivre dans le froid.

En 2019 déjà, neuf départements ont été placés en “vigilance rouge”, autrement dit en zones à risque vis-à-vis du moustique tigre.

Les personnes infectées par la dengue développent des symptômes grippaux (fièvre, maux de tête, courbatures) qui se manifestent dans les 3 à 14 jours (4 à 7 jours en moyenne) qui suivent la piqure par le moustique.

La dengue touche indifféremment l es nourrissons, les jeunes enfants et les adultes.

Le plus souvent bénigne bien qu’invalidante, la dengue peut toutefois se compliquer de formes hémorragiques.

Le virus Zika

L'infection à virus Zika est souvent asymptomatique (80% des cas).

Lorsqu'elle se manifeste, elle peut se caractériser par une éruption cutanée avec ou sans fièvre accompagnée de douleurs musculaires et/ou articulaires ainsi qu'une hyperhémie conjonctivale (oeil rouge), après un délai d'incubation d'environ 3 à 12 jours.

L'évolution de la maladie est favorable dans la majorité des cas avec une guérison spontanée en l'absence de traitement spécifique.

Toutefois, si elles restent peu fréquentes, des complications neurologiques (syndrome de Guillain-Barré, méningites, méningo-encéphalites, myélites) et des anomalies fœtales, en particulier des microcéphalies, ont été observées au cours de l'épidémie actuelle qui affecte le continent sud-américain et les DFA, sans qu'un lien de causalité ait été formellement établi à ce stade.

Moustique tigre : quelques chiffres

La dengue

Entre le 1er mai et le 7 juillet 2019, la dengue sévit particulièrement en Ile-de-France et en Occitanie. Par sa piqûre, le moustique tigre est susceptible de transmettre cette maladie infectieuse. Voici les régions françaises qui sont concernées :

  • Ile-de-France : 58 cas
  • Occitanie : 41 cas
  • Nouvelle Aquitaine : 27 cas
  • Provence-Alpes-Côte d'Azur : 25 cas
  • Auvergne-Rhône-Alpes : 24 cas
  • Pays de la Loire : 5 cas
  • Grand Est : 1 cas

"Une épidémie de dengue sévit actuellement sur l’Ile de la Réunion avec plus de 15 000 cas de dengue (biologiquement confirmés ou probables) signalés entre le début de l’année 2019 et le 11 juin 2019", alerte Santé Publique France.

La propagation du moustique tigre en France

Le chikungunya

Le chikungunya, autre maladie virale transmise par la piqûre du moustique tigre sévit, lui aussi, dans certaines régions. Vingt-deux cas sont déjà recensés.

  • Ile-de-France : 8 cas
  • Occitanie : 5 cas
  • Nouvelle Aquitaine : 4 cas
  • Auvergne-Rhône-Alpes : 3 cas
  • Provence-Alpes-Côte d'Azur : 2 cas

Le virus Zika

Enfin, s’il se fait plus rare, le virus Zika fait aussi parler de lui en France.

Trois cas sont actuellement recensés par Santé Publique France : un en Occitanie, un en Auvergne-Rhône-Alpes et un en Nouvelle Aquitaine.

Où le trouve-t-on en France ?

En 2004 déjà, cet insecte ravageur avait fait son entrée en Europe. Or, il ne cesse de remonter vers le Nord.

"Je ne veux pas créer de mouvement de panique, mais il est probable qu’il finisse par coloniser toute la France", estime l’expert.

D’après le dernier rapport de Santé Publique France, une cinquantaine de départements sont déjà colonisés par le moustique tigre : Ain, Aisne, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Bas-Rhin, Bouches-du-Rhône, Charente-Maritime, Corrèze, Corse du Sud, Côte d'Or, Dordogne, Drôme, Essonne, Gard, Gers, Gironde, Haute-Corse, Haute-Garonne, Hautes-Alpes, Hautes-Pyrénées, Haut-Rhin, Hauts-de-Seine, Hérault, Indre, Isère, Landes, Loire, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Maine-et-Loire, Nièvre, Paris, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Pyrénées-Orientales, Rhône, Saône-et-Loire, Savoie, Seine-et-Marne, Seine-St-Denis, Tarn, Tarn-et-Garonne, Val-de-Marne, Var, Vaucluse, Vendée.

La carte de sa présence en France en 2019

Où le trouve-t-on en France ?© Associations

Aiteur : Vigilance-Moustiques Sources : https://vigilance-moustiques.com/saison-du-moustique-2019/ Crédit Licence : Vigilance-Moustiques

Les facteurs de risque

"Les transports internationaux ont permis au moustique tigre de migrer à travers les pays, explique le Dr Gayet. Et tout particulièrement les transports en bateau. Dans l’avion, c’est plus rare, car l’appareil est désinsectisé avant qu’il prenne son envol. Donc, le moustique tigre ne peut survivre au vol en principe".

L’expert fait référence aux transports de pneu : "en effet, les pneus retiennent l’eau de pluie". Et une fois qu’ils sont remplis d’eau, les oeufs des moustiques tigre pondus à l’intérieur des pneumatiques peuvent éclore. Les transports de plantes comme le bambou jouent aussi leur rôle, puisque ce dernier est particulièrement humide, donc propice à la reproduction du moustique tigre.

Il suffit qu’un moustique ponde des œufs au moment du départ du bateau, pour que la prolifération survienne. "Les larves survivent ainsi au trajet et se retrouvent vivantes dans le pays de destination", explique encore l’infectiologue.

Que faire en cas de piqûre ?

D’après, le Pr Stéphane Gayet, il faut agir le plus vite possible si l’on veut réduire le risque de contamination au maximum. "C’est la salive du moustique qui contient l’un des virus. Lors de la piqûre, ce dernier va vous mordre avec ces dents (c’est pourquoi je préfère parler de morsure que de piqûre), et sa salive va se répandre dans le derme, explique l’expert. Mais vous avez quelques minutes avant qu’elle se diffuse dans le sang. Il faut alors agir dans les 15 minutes qui suivent la piqûre".

Pour désinfecter la piqûre, misez sur un antiseptique alcoolique. "Préférez de l’alcool à 70 % acheté en pharmacie ou de la bétadine alcoolique, conseille le Pr Gayet. Cela va réduire les risques de contamination, mais sans garantie à 100 % !".

Les premiers symptômes

Si malgré tout, vous vous trouvez contaminé, les premiers signes vont apparaître au bout de quelques jours, une semaine en moyenne : fièvre, malaise général et éruption cutané. "Il n’y a rien à faire dans ce cas, à part se reposer, éviter les efforts excessifs et bien se nourrir", préconise le Pr Stéphane Gayet. Le virus disparaîtra seul, avec le temps, dans la grande majorité des cas et ne laisse aucune séquelle.

Existe-t-il un traitement ?

Actuellement, il n'existe aucun médicament jour pour lutter contre le virus Zika, la dengue ou encore le chikungunya. Seul le traitement des symptômes est possible : contrôle de la fièvre et de la douleur.

Moustique tigre : quelles sont les personnes les plus à risque ?

Les personnes les plus faibles comme les femmes enceintes, les nourrissons, ou encore les personnes fragilisées par d’autres maladies, sont les plus à risque.

Quelles complications peut-il entraîner ?

Le virus Zika

Les complications liées au virus sont peu fréquentes.

Toutefois, si vous reconnaissez les signes de la maladie et que votre état de santé se détériore, appelez rapidement un médecin.

Dans certains cas, des complications neurologiques post-infectieuses, de type syndrome de Guillain-Barré, ont été constatés au Brésil et en Polynésie française. Ce syndrome se caractérise par une paralysie ascendante progressive qui peut atteindre les muscles respiratoires.

La dengue

La principale complication de la dengue est sa forme hémorragique.

Chez certains patients, pour des raisons mal élucidées, le tableau clinique de la maladie peut évoluer selon deux formes graves : la dengue hémorragique puis la dengue avec syndrome de choc qui est mortelle.

La forme hémorragique de la maladie, qui représente environ 1% des cas de dengue dans le monde, est extrêmement sévère : la fièvre persiste et des hémorragies multiples, notamment gastro-intestinales, cutanées et cérébrales, surviennent souvent.

Dans tous les cas, un diagnostic virologique, précis et rapide, est utile afin de confirmer l’étiologie à la fois pour la prise en charge des patients et pour les systèmes de surveillance de santé publique afin de lancer l’alerte et renforcer les moyens de lutte anti-vectorielle.

Le chikungunya

Habituellement, la rémission des symptômes cliniques est assez rapide avec la disparition en quelques jours de la fièvre et des manifestations cutanées, mais les signes articulaires peuvent perdurer sur plusieurs semaines.

Cependant, l’atteinte articulaire peut durer pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et ceci d’autant plus fréquemment que l’âge du malade est avancé : selon une étude rétrospective sud-africaine, elle concernerait 10% des patients, 3 à 5 ans après une infection aiguë au virus chikungunya.

Peut-on mourir d'une piqûre ?

Le chikungunya et le virus Zika ne sont pas des maladies mortelles. La dengue en revanche peut, sous certaines formes, être fatale chez des personnes vulnérables.

En France métropolitaine, les risques sont très faibles, sauf aux alentours des aéroports internationaux où le risque de contamination est plus élevé.

Quels sont les risques en cas d’infection au cours de la grossesse ?

Le virus Zika

Il est recommandé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse et ayant le projet de se rendre dans des zones où sévit le Zika, d’envisager un report de leur projet de voyage.

En effet, celui-ci peut entraîner des troubles neurologiques majeurs et irréversibles chez le fœtus (comme la microcéphalie, qui est une croissance insuffisante du cerveau) lorsque la mère est infectée en cours de grossesse.

La dengue

L'infection par le virus de la dengue pendant la grossesse n'entraîne guère d'augmentation du risque de maladie ou d'aggravation de la maladie chez la mère.

Le taux de malformations n'est pas augmenté, mais les naissances prématurées et les avortements sont possiblement plus fréquents chez les patientes atteintes de dengue.

L'infection du fœtus ne survient que quelques semaines avant la naissance, vers la fin de la grossesse.

Le chikungunya

D’après une étude de l’Institut Pasteur, plus une mère contracte l’infection proche du terme de sa grossesse, plus la probabilité de transmettre le virus à son enfant est importante.

Ainsi, alors qu’au total moins de 3% des enfants nés de mères ayant développé un chikungunya au cours de leur grossesse sont contaminés, ce taux de transmission atteint 50% lorsque l’infection de la mère se fait dans les deux jours avant l’accouchement.

L’étude a également montré que les enfants ayant contracté le Chikungunya par transmission materno-fœtale développent dans un cas sur deux une forme sévère de la maladie, avec notamment une encéphalopathie se traduisant par un oedème cérébral, et parfois des complications hémorragiques.

Moustique tigre : à qui signaler sa présence ?

Si vous pensez avoir trouvé un moustique-tigre, vous pouvez le signaler sur la plateforme www.signalement-moustique.fr.

Vous avez également la possibilité de joindre une photo qui sera analysée par des spécialistes des moustiques.

Participer à la surveillance de cette espèce de moustique permet en effet de mieux connaître sa répartition et le risque de transmission de maladies.

Quelles mesures de prévention appliquer ?

Il n’existe pas de vaccin contre la dengue, le chikungunya ou Zika. Pour limiter au maximum les risques d’infection, il est important :

  • D’éliminer les endroits où l’eau peut stagner, à l’intérieur comme à l’extérieur : coupelles des pots de fleurs, pneus usagés, encombrants, vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées des gouttières...
  • D'entretenir les sépultures dans les cimetières, lieux propices au développement des moustiques ;
  • De couvrir les réservoirs d’eau : bidons d’eau, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d’usage ;
  • De porter des vêtements longs et protéger les pieds et chevilles ;
  • D'imprégner vos vêtements de répulsifs ;
  • D'utiliser des répulsifs cutanés sur toutes les parties découvertes du corps ;
  • D'équiper les portes et fenêtres de moustiquaires.

Les moustiques n’aimant pas les endroits frais, la climatisation est également un bon moyen de protection individuelle.

Pour plus d’informations, vous pouvez également demander conseil à votre pharmacien ou à votre médecin ou consulter les recommandations d'utilisation des répulsifs du Ministère de la Santé.

Moustique tigre : sites d'informations et associations

Sources

Saison du moustique 2019, Vigilance Moustiques.

S'informer sur le moustique tigre, Anses.

Cartes de présence du moustique tigre (Aedes albopictus) en France métropolitaine, Ministère des Solidarités et de la Santé, 28 mai 2019.

Zika, Institut Pasteur.

Chikungunya, Institut Pasteur.

Maladies virales transmises par le moustique tigre, ARS, 3 mai 2019.

Moustique Tigre, moustique-tigre.info.

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