Nouveau rebondissement dans le scandale des prothèses PIP. Selon un document rendu public par le site Mediapart, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), "a réagi avec au moins deux ans de retard aux signaux d'alerte qu'elle a reçus, alors qu'elle aurait pu éviter des milliers d'implantations de prothèses PIP dans cet intervalle de temps". Ces prothèses ont été implantées sur 30 000 femmes en France, dont plus de 7400 ont porté plainte.
D'après les informations de ce rapport, l'agence aurait pu décider du retrait des prothèses avant mars 2010. Les données montraient que "l'augmentation des ruptures pour les prothèses PIP" était "amorcée dès 2006". Si elle avait agit en 2007 ou même en 2008, 6000 à 10 000 femmes auraient pu éviter l'implantation, "soit un tiers des porteurs d'implants PIP".
Autre point accablant : les auteurs du rapport expliquent que, faute de données toxicologiques suffisantes, l'Afssaps (ex-ANSM) aurait dû recommander l'explantation préventive des femmes porteurs d'implants. Or, en avril 2011, plus d'un an après le retrait du marché des prothèses, l'Afssaps conseillait "seulement un examen clinique et une échographie tous les 6 mois".
"La direction de l’agence n’a pas divulgué ce document interne dont elle avait connaissance, mais a diffusé un rapport officiel, remis à Xavier Bertrand en février 2012, expurgé des informations les plus gênantes pour l’Afssaps" explique Mediapart. De son côté, l'Agence répond dans un communiqué du 1er octobre 2013 que "le rapport officiel rendu public [...] n’a en aucun cas été expurgé des éléments contenus dans un document produit ultérieurement". Et d'ajouter qu'elle "n’a jamais souhaité occulter aucun document ou information nécessaire à l’enquête judiciaire, et a souhaité au contraire collaborer dès le début de l’enquête, avec la Justice, en vue de la manifestation de la vérité et afin que toutes les responsabilités puissent être établies".
Affaire à suivre...
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