Sommaire
- Qu’est-ce que l’andropause ?
- Ménopause et andropause : quelles différences ?
- Quelle est la fréquence de cette baisse hormonale ?
- Quels sont les symptômes de l’andropause ?
- Quelles sont ses causes ?
- Quels sont ses facteurs de risque ?
- Quelles sont les personnes à risque ?
- Combien de temps dure l’andropause ?
- Est-elle contagieuse ?
- Qui, quand consulter ?
- Quelles sont les complications possibles ?
- Quels sont les examens et analyses ?
- Quel est le traitement de l’andropause ?
- Est-il possible de prévenir l’andropause ?
- Sites d’informations et associations
Qu’est-ce que l’andropause ?
On appelle andropause la période durant laquelle les hormones mâles baissent progressivement chez l’homme, entraînant d’éventuels dysfonctionnements biologiques et psychologiques. Souvent induite par l’âge, cette pathologie se manifeste principalement par :
- La diminution du désir sexuel ;
- Des troubles de l’érection ;
- Une diminution de la masse osseuse.
Pour beaucoup de spécialistes, le terme andropause semble inadapté. En effet, il fait écho à tort à celui de la ménopause alors que le processus de l’andropause n’est pas universel et est également plus lent. « On préférera parler de syndrome de déficit de testostérone lié à l’âge », explique le Pr Stéphane Droupy, chef du service Urologie, Andrologie, Sexologie du CHU de Nîmes.
Ménopause et andropause : quelles différences ?
L’andropause chez les hommes est souvent comparée à la ménopause chez les femmes. Pourtant, ces deux situations ne sont pas si aisément comparables. Et cela, pour plusieurs raisons selon UroFrance :
- Prévalence : À la différence de la ménopause qui touche toutes les femmes, l’andropause touche une minorité d’hommes.
- Première manifestation : L’andropause se manifeste à un âge variable pouvant aller de 45-50 ans à plus de 80 ans. La ménopause, elle, touche généralement les femmes entre 40 et 55 ans.
- Changements hormonaux : La ménopause entraîne le déclin hormonal total chez la femme. Et cela, sur une courte période de temps. Chez l’homme, cette chute de production de testostérone est non linéaire, progressive et surtout partielle. « Même en cas de déficit, les patients ne vont généralement pas garder un taux hormonal nul comme c’est le cas avec la ménopause », complète le professeur.
Quelle est la fréquence de cette baisse hormonale ?
L'Association Française d'Urologie estime que cette pathologie toucherait entre 5 à 10 % des hommes, avec une augmentation de prévalence avec l’âge.
Quels sont les symptômes de l’andropause ?
Les symptômes de l’andropause surviennent très graduellement :
- Signes sexuels : baisse de la libido, difficultés érectiles en particulier avec une raréfaction des érections matinales.
- Signes morphologiques : perte de masse et de tonus musculaires, augmentation de la graisse abdominale, diminution de la pilosité et du volume testiculaire, ostéoporose (diminution de la masse osseuse), surdité, amincissement et sécheresse de la peau.
- Signes fonctionnels : asthénie, fatigabilité, hypersudation nocturne, bouffées de chaleur, insomnies, augmentation des apnées du sommeil, perte d’énergie et d’agilité physique, troubles mictionnels (qui peuvent cependant relever d’un problème prostatique typique de cet âge).
- Troubles neuropsychiatriques : difficultés de concentration, manque de confiance en soi, irritabilité, indifférence, troubles de la mémoire récente.
À noter que, malgré un taux bas en testostérone, certains patients peuvent demeurer asymptomatiques.
L’andropause mène-t-elle toujours à l’infertilité ?
La réponse du Pr Stéphane Droupy :
« L’andropause est une pathologie qui vient avec l’âge. En général, elle est liée au mauvais fonctionnement d’un testicule qui s’associe à celui des spermatozoïdes et des hormones. Alors oui, l’andropause peut amener, en pratique, à l’infertilité. Pour autant, cela se produit généralement chez des hommes ayant plus de 65 ans et qui ne projettent plus d’avoir des enfants. Pour les hommes qui ont eu des problèmes de fertilité dans leur jeune âge et qui développent une andropause précoce, c’est plus gênant. »
Quelles sont ses causes ?
L’andropause est causée par une baisse de la production de la testostérone. Pour rappel, cette hormone est à l’origine de toutes les spécificités masculines, comme la voix grave, la pilosité ou encore la masse musculaire.
Photo : Structure de la testostérone
© NEUROtiker - Licence : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Testosteron.svg
Quels sont ses facteurs de risque ?
L’andropause étant une pathologie évolutive, elle est très variable d’un homme à l’autre. Certains facteurs semblent, pour autant, la favoriser et/ou l’accélérer. Il peut s’agir :
- De la consommation excessive de boissons alcoolisées ;
- De surpoids ;
- De diabète ;
- D’un taux de cholestérol trop élevé ;
- D’une maladie chronique ;
- D’un stress chronique ;
- De problèmes au foie ;
- De l’exposition à certains toxiques ;
- De la prise de certains médicaments (les antipsychotiques, certains antiépileptiques et les narcotiques).
Quelles sont les personnes à risque ?
La baisse de testostérone étant progressive, les symptômes qui y sont associés surviennent majoritairement chez les personnes de plus de 60 ans environ. « Les hommes ayant été confrontés à des problèmes de fertilité, qui ont eu une chirurgie ou un cancer au niveau des testicules sont également plus à risque que les autres », ajoute l’urologue.
Combien de temps dure l’andropause ?
Chez la plupart des individus, la baisse de la concentration en testostérone débute vers l’âge de 30 ans. Sans traitement, elle peut baisser d’environ 10 % chaque décennie. Et cela, jusqu’au décès.
Est-elle contagieuse ?
L’andropause n’est pas une pathologie contagieuse.
Qui, quand consulter ?
« La baisse du désir sexuel, la sensation d’avoir moins de force musculaire ou encore la fatigabilité sont des signes qui doivent alerter », indique le spécialiste. Il est alors conseillé de se rendre chez son médecin généraliste, puis de prendre rendez-vous avec un urologue ou un andrologue.
Pourquoi est-il important de se rendre chez un spécialiste ?
La réponse du Pr Stéphane Droupy :
« Le traitement de l’andropause peut stimuler un cancer de la prostate latent, jusque-là freiné par le déficit de testostérone. Il est donc nécessaire d’éliminer ce risque en procédant à un toucher rectal qui est pratiqué par les andrologues et les urologues ».
Quelles sont les complications possibles ?
« La baisse de testostérone n’est pas anodine chez un homme », indique l’urologue. Les complications sont rares, mais elles existent. Il peut s’agir de :
- Complications cardiovasculaires ;
- De problèmes cognitifs précoces ;
- Ostéoporose ;
- Diabète aggravé.
Quels sont les examens et analyses ?
Si votre médecin soupçonne une andropause, il pourra la confirmer par simple prise de sang. Il demandera alors le dosage de la testostérone totale, puis celui de la testostérone biodisponible - c'est-à-dire l’hormone mâle qui est active. Le taux est ensuite à interpréter en fonction de l’âge. À noter qu’un taux faible peut être considéré comme normal chez un homme âgé de plus 60 ans puisqu’il y a une baisse naturelle.
Quel est le traitement de l’andropause ?
Le traitement consiste en un complément en testostérone par injection, gel, patch ou cartouche implantée. Cet apport exercerait des effets favorables sur le système vasculaire, diminuerait la graisse abdominale et augmenterait les masses musculaire et osseuse.
La dose prescrite varie en fonction des besoins de chacun. Le dosage étant délicat, il nécessite une surveillance médicale, car cette hormonothérapie peut avoir des effets déplaisants, voire dangereux. Comme dit précédemment, l’apport en testostérone peut relancer la progression d’un cancer de la prostate passé inaperçu.
De quel suivi parle-t-on ?
La réponse du Pr Stéphane Droupy :
« Il est nécessaire de vérifier qu’il n’y a pas d’excès de testostérone, de surveiller la prostate et d’effectuer un dosage sérique de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) dans le but de dépister un éventuel cancer »
Est-il possible de prévenir l’andropause ?
Le déclin de la production hormonale est lié à l’âge et rien ne permet donc de prévenir la survenue de l’andropause. « Il s’agit surtout de diagnostiquer rapidement l’andropause », indique le docteur.
Dans une certaine mesure, il est possible d’atténuer l’impact des symptômes grâce à une bonne hygiène de vie. Il s’agit de favoriser une :
- Alimentation équilibrée ;
- Pratique sportive régulière ;
- Surveillance du poids.
Sites d’informations et associations
Canadian society for the Study of Aging Male - Ressources, informations et événements
National Institute on Aging Information Center - Informations et avancées de la recherche et adresses de contact
International Society for the Study of Aging Male - Informations et articles sur la maladie
Le site de l'Association Française d'Urologie
https://www.urofrance.org/congres-et-formations/formation-initiale/referentiel-du-college/andropause.html [consulté le 1er juillet 2020]