Sommaire
- Définition
- Effet des repas sur la glycémie
- L’intérêt de la glycémie post-pandriale
- Pourquoi mesurer la glycémie post-pandriale ?
- Qui est concerné par la mesure de la glycémie post-pandriale ?
- Quels sont les taux de glycémie après le repas ?
- Comment établir la glycémie post-pandriale ?
- Quels gestes adopter pendant le test de glycémie post-prandiale ?
- Sites d’informations et associations
Définition
La glycémie post-pandriale est la vérification du taux de glucose sanguin (ou taux de sucre dans le sang) deux heures après le début du repas.
C’est une mesure indispensable pour qui doit vérifier son taux de sucre sanguin au cours de la journée, notamment les diabétiques. En effet, le taux de sucre dans le sang (on parle aussi de concentration plasmatique du glucose) varie naturellement au cours de la journée et de la nuit, mais dans des limites assez étroites car nous produisons des hormones qui le régulent constamment. Chez les diabétiques en revanche, les hyperglycémies (taux de sucre sanguin élevé) et les hypoglycémies (taux de sucre sanguin bas) sont fréquentes, car la régulation hormonale fonctionne moins bien.
Effet des repas sur la glycémie
Le taux de sucre sanguin est directement lié à ce que nous avalons. Après le repas, nous entrons dans une phase de digestion (phase post-pandriale) pendant laquelle les glucides alimentaires vont être absorbés par l’organisme. Cette phase, qui dure en moyenne quatre heures, entraîne une montée de la glycémie.
L’intérêt de la glycémie post-pandriale
Il est majeur, car à raison de trois ou quatre repas/jour, l’organisme se trouve la plupart du temps en phase post-pandriale. L’hyperglycémie post-pandriale (HPP) est en outre un des facteurs à prendre en compte dans le dépistage du diabète de type 2.
De plus, l’hyperglycémie post-pandriale est liée à un risque supplémentaire de développer une pathologie secondaire : risque cardiovasculaire, problèmes rénaux ou oculaires1.
Pourquoi mesurer la glycémie post-pandriale ?
Les modulations du taux de glycémie après le repas n’entraînent que peu voire pas de symptômes. Et s'il y a des symptômes, ils peuvent facilement passer inaperçus :
- soif,
- envie d’urine plus fréquente,
- fatigue…
De plus, l’hyperglycémie post-pandriale peut échapper au diagnostic (même chez un patient suivi) car elle peut être accompagnée d’une glycémie à jeun normale, notamment chez les personnes âgées.
Dans ces conditions, l’autosurveillance glycémique – il s’agit de contrôler soi-même sa glycémie après le repas - est l’outil de choix pour contrôler et réguler son taux de sucre sanguin, et palier ainsi hyper ou hypoglycémie.
Qui est concerné par la mesure de la glycémie post-pandriale ?
Glycémie et diabète : contrôle de la glycémie postprandiale chez les diabétiques
Si la prise en compte de l’hyperglycémie postprandiale (HPP) est admise de longue date dans le diabète de type 1, son diagnostic et sa prise en compte sont plus récents dans le diabète de type 2.
Personnes souffrant de diabète de type 1
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande aux personnes souffrant de diabète de type 1 de réaliser au moins 4 prises de glycémie par jour, dont nécessairement une en postprandial.
À noter : selon la Fédération Française des Diabétiques : "les objectifs glycémiques sont fixés entre 70 et 120 mg/dl avant le repas et < 160 mg/dl en postprandial".
Personnes souffrant de diabète de type 2
La glycémie post-pandriale n’est pas systématiquement mesurée. La Haute Autorité de Santé (HAS) préconise une approche au cas par cas :
- une prise journalière de la glycémie post-pandriale pour les patients traités par insulinothérapie
- une prise de la glycémie à différents moments de la journée, de 2 fois par jour à 2 fois par semaine pour les autres patients diabétiques
À noter : D'après la Fédération Française des Diabétiques : "les objectifs glycémiques sont fixés entre 70 et 120 mg/dl avant les repas et 180 mg/dl en postprandial".
Glycémie et grossesse : les normes de glycémie postprandiale chez les femmes enceintes
Les femmes enceintes qui ont développé un diabète gestationnel doivent obligatoirement vérifier leur glycémie post-pandriale au quotidien.
À noter : "Pour le diabète gestationnel : les objectifs sont stricts : à jeun < 0,95 g/l et < 1,20 g/l en postprandial", précise la Fédération Française des Diabétiques.
Le diabète gestationnel présente des risques non négligeables pour le bébé, mais également pour la future maman. Aussi, un dépistage systématique (mais non obligatoire) est vivement conseillé à certaines femmes enceintes. Pour ce faire, on peut évaluer la glycémie post-prandiale. Mais à partir de quel taux le diabète de grossesse est-il diagnostiqué ?
- Zoom sur les normes de glycémie post-prandiale
Le contrôle du taux de glycémie dans le sang est proposé aux futures mamans dès le premier trimestre, à l'occasion de la première consultation prénatale. Très simple et facile à réaliser, ce bilan s’effectue en laboratoire d’analyses médicales. Il consiste à faire un simple prélèvement sanguin à jeun ou environ deux heures après avoir mangé. Dans ce dernier cas, le taux de glucose doit nécessairement être inférieur à 1,20 g/litre de sang. Au-delà de ce chiffre, le diabète gestationnel est avéré.
- Le contrôle de la glycémie post-prandiale est positif : que faut-il faire ?
En cas de diabète gestationnel, il est indispensable de contrôler régulièrement son taux de glycémie. L’autosurveillance glycémique (ASG) se fait à l’aide d’un simple lecteur de glycémie. Toute augmentation inhabituelle du taux de glucose dans le sang pourra ainsi être notifiée au diabétologue et au gynécologue. En complément de ces contrôles journaliers, la future maman pourra prendre certaines mesures visant à stabiliser son diabète gestationnel : activités sportives adaptées à la grossesse et régime alimentaire sain et équilibré, entre autres.
Quels sont les taux de glycémie après le repas ?
Taux de glycémie normal
Les taux de référence varient en fonction des situations, une glycémie post-pandriale normale doit être inférieure à :
- 160 mg/dl en cas de diabète de type 1.
- 180 mg/dl en cas de diabète de type 2.
- 120 mg/dl en cas de diabète gestationnel.
Taux de glycémie trop élevé
On parle alors d’hyperglycémie, si la glycémie post-pandriale est supérieure à :
- 160 mg/dl en cas de diabète de type 1.
- 180 mg/dl en cas de diabète de type 2.
- 120 mg/dl en cas de diabète gestationnel.
Taux de glycémie trop bas
On parle alors d’hypoglycémie si la glycémie post-pandriale est inférieure à :
- 70 mg/dl en cas de diabète de type 1 et de type 2.
- 95 mg/dl en cas de diabète gestationnel.
Comment établir la glycémie post-pandriale ?
La glycémie post-pandriale se mesure à l’aide d’un test capillaire, grâce à un autopiqueur et un lecteur de glycémie.
Comment effectuer votre test de glycémie capillaire ?
Vous devez effectuer un prélèvement capillaire pour contrôler votre glycémie. Puis, indiquez les résultats et vos commentaires sur un carnet d'autosurveillance glycémique.
L’Assurance Maladie prend en charge le remboursement d’un lecteur tous les 4 ans et d’un autopiqueur tous les ans chez les adultes diabétiques :
- 2 lecteurs tous les 4 ans.
- 2 autopiqueurs tous les ans pour les enfants de moins de 18 ans.
Quels gestes adopter pendant le test de glycémie post-prandiale ?
La prise de glycémie post-pandriale doit s’effectuer dans de bonnes conditions, pour que les résultats soient fiables et pour limiter l’empreinte douloureuse.
- Vérifiez le bon fonctionnement de votre appareil et conformez-vous précisément à ses instructions (bandelette et/ou aiguilles à usage unique notamment).
- Lavez-vous soigneusement les mains à l’eau chaude (pour anesthésier un peu la zone et favoriser la circulation sanguine) et séchez-les entièrement avant chaque test.
- Variez les points de prise : tous les doigts peuvent être piqués.
- Piquez de préférence au bout du doigt, plus irrigué que la pulpe, et moins douloureux.
- Récoltez la goutte de sang et lisez le résultat immédiatement.
- Reporter le résultat sur le carnet de surveillance.
Les conseils du docteur Natalia Leston : que faire si les résultats de la glycémie post-pandriale ne sont pas dans les normes ?
Les glycémies sont mesurées pour adapter les repas suivants. En fonction des résultats, on applique en général le principe d’insulinothérapie fonctionnelle. Si le test montre une hyperglycémie, on ajoute des unités d’insuline rapide pour corriger la mesure. Mais le mieux, c’est d’anticiper pour éviter la montée postprandiale. On peut par exemple ajouter 2-4 unités d’insuline rapide avant un repas dans lequel on mangera un dessert.
Si, au contraire, le patient présente une hypoglycémie (après une séance de sport, un repas moins copieux, ou une dose trop élevée d’insuline), il faudra prendre rapidement du sucre rapide (un morceau de sucre, un bonbon, un jus de fruit). Dans tous les cas, il faudra recontrôler son taux de glycémie 2 heures après.
Sites d’informations et associations
- Fédération Française des Diabétiques
https://www.federationdesdiabetiques.org/diabete/glycemie
- Diabete.fr
Dossier sur les variations de la glycémie sur 24 heures, https://www.diabete.fr/comprendre/hyperglycemie/variations-de-la-glycemie-sur-24-heures
Assurance Maladie, "Comprendre l’autosurveillance de la glycémie", 26/07/2019 [Consulté le 05/11/2019]
Comasia A. Raguso, C. Helary, Jacques Philippe, "Importance de la glycémie postprandiale dans la prise en charge du diabète de type 2", Revue Médicale Suisse 2008; volume 4. 1383-1386 [Consulté le 05/11/2019]
http://www.esculape.com/endocrino/dnid_hyperglycemie_post_prandiale.html [Consulté le 05/11/2019]
Elsevier Masson, Pourquoi faut-il controler la glycémie post-prandiale ?, Annales d'Endocrinologie Vol 67, N° 6 - décembre 2006 p. 649 [Consulté le 05/11/2019]
http://www.chups.jussieu.fr/polys/diabeto/POLY.Chp.15.1.2.html [Consulté le 05/11/2019]
1. Ceriello A. The emerging role of postprandial hyperglycemic spikes in the pathogenesis of diabetic complications. Diabet Med 1998 ; 15 : 188-93. [Consulté le 05/11/2019]
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