NASH : symptômes, causes, traitement de la maladie du foie gras

Certains l’appellent maladie du foie gras, ou maladie du soda. Le syndrome NASH tient son nom d’un acronyme anglais signifiant “stéato-hépatite non alcoolique”.  Cette pathologie fait partie de la NAFLD (stéatose hépatique non alcoolique), qui regroupe un large spectre de lésions hépatiques, elle est la forme la plus sévère de cette pathologie. Là où la NAFLD est le premier stade, la NASH est la forme la plus avancée et la plus sévère.

Cette maladie est causée par le cumul de graisse dans le foie. Elle est la conséquence d’une mauvaise hygiène de vie, comprenant le cocktail perdant de mauvaises habitudes alimentaires couplé à une forte sédentarité (absence d’activité physique). La NASH ne provient toutefois pas d’une consommation excessive d’alcool, d’où l’inclusion dans son nom entier de “non alcoolique”. Vu que la stéato-hépatite non alcoolique consiste en une accumulation de graisse dans le foie, on appelle également ce syndrome la maladie du foie gras, ou maladie du foie graisseux. Côté prévalence, on estime que la pathologie touche 17 % des français.

Nouveau nom : la NASH devient la MASH

Récemment, le nom officiel de la NASH a changé, au profit de “MASH”. En effet, le qualificatif a évolué afin d’intégrer l’implication plus précise d’un syndrome métabolique allant au-delà de la considération « non alcoolique », et impliquant des facteurs de risque bien précis. “Ainsi, on parle de stéatohépatite métabolique, ou MASH pour « metabolic dysfunction-associated steatohepatitis »”, comme le souligne la Fondation recherche médicale.

Quels sont les symptômes de la maladie du foie gras ?

La stéatose hépatique est une pathologie en général asymptomatique. “Certaines personnes peuvent ressentir de la fatigue ou une légère gêne abdominale. Le volume du foie a tendance à augmenter, ce qui peut être décelé par le médecin à l’examen clinique”, souligne le MSD, manuel médical de référence.

Pour la plupart des patients, le premier signe d’une maladie du foie survient lorsqu’une cirrhose est présente. L’American Liver Fondation (Fondation Américaine du Foie) liste ainsi les symptômes d’une cirrhose détectables en cas de NASH : 

• Démangeaisons intenses
• Un ventre gonflé (ascite)
• Ecchymoses et saignements facilement
• Jaunissement de la peau et des yeux (jaunisse)
• Vaisseaux sanguins en forme d’araignée juste sous la surface de votre peau
• Changements de comportement, troubles de l’élocution et confusion, qui sont des signes d’encéphalopathie hépatique.

Le diagnostic de la stéatose hépatique 

Puisque la stéatohépatite non alcoolique est la plupart du temps asymptomatique, donc discrète, son diagnostic n'est pas évident. Aussi, elle est souvent découverte au détour d’un test sanguin de routine, ou d’un dépistage d’un autre souci médical. Le test sanguin pourra ainsi notifier la présence élevée d’enzymes hépatiques, ou une échographie de l’abdomen pourra montrer que votre foie est hypertrophié, comme l’indique l’American Liver Foundation.

Quand la NASH (alias MASH) est soupçonnée, le médecin doit réaliser une batterie d’examens pour valider le diagnostic. Pour cela, si on s’en réfère aux données de l’Assurance Maladie, il doit : 

• Connaître la consommation d’alcool du patient (le diagnostic ne repose que sur une consommation faible, soit moins de 20 g/ jour chez les femmes, et moins de 30 g/jour chez les hommes)
• Connaître prise de médicaments propice à la stéatose hépatique
• Calculer l’IMC et le tour de taille
• Rechercher les symptômes d’hypertension artérielle (HTA)
• Prescrire éventuellement des examens complémentaires.

Est-ce que la nash est une cirrhose ?

La NASH et la cirrhose sont deux maladies du foie, souvent liées, mais distinctes. La première est une inflammation du foie causée par une accumulation excessive de graisse, en dehors de toute consommation d’alcool. Elle peut évoluer silencieusement pendant des années. La cirrhose, elle, est le stade avancé de la maladie hépatique, caractérisé par une destruction du tissu hépatique normal remplacé par des nodules fibreux. Elle est irréversible et peut provoquer de graves complications (hypertension portale, cancer du foie). Ainsi, la stéato-hépatite non alcoolique est une cause possible de cirrhose, mais toutes les NASH n’évoluent pas forcément en cirrhose.

• La NASH favorise la fibrose et la cirrhose 

Vous l’avez peut-être saisi en lisant les informations ci-dessus. Si la NASH (ou MASH) n’est pas traitée, elle peut entraîner une fibrose. Une inflammation hépatique s’installe, certaines cellules du foie meurent et sont remplacées par un tissu fibreux cicatriciel, de manière anormalement abondante. C'est là, qu'à termes, une cirrhose peut survenir.

La NASH : quel lien avec le cancer du foie ?

La stéatohépatite non alcoolique est un facteur de risque important du cancer du foie, notamment le carcinome hépatocellulaire (CHC), le cancer du foie primaire le plus fréquent. Comme dit plus haut, en provoquant une inflammation chronique liée à l’accumulation de graisses dans le foie, la maladie de NASH engendre des lésions cellulaires et une fibrose pouvant évoluer vers la cirrhose, principal terrain du CHC. Toutefois, le carcinome hépatocellulaire peut aussi survenir sans cirrhose chez les patients NASH. En effet, le stress oxydatif généré par la stéatose endommage l’ADN, favorisant des mutations cancéreuses.

Les facteurs de risque de la stéatose hépatique non alcoolique et de la NASH 

La MASH est favorisée par u ne mauvaise alimentation et une absence d’activité physique, certes. Toutefois, elle peut également être liée à d’autres troubles : l’obésité, un diabète de type 2 ou encore un syndrome métabolique (une série de problèmes de santé ayant en commun un mauvais métabolisme corporel causé par un excès de graisse viscérale dans la région abdominale). D’une part, l’obésité favorise la NASH par l’excès de graisses, notamment au niveau abdominal, qui augmente la libération d’acides gras vers le foie.

Ensuite, le diabète de type 2 favorise la NASH en raison de l’insulinorésistance, qui entraîne une accumulation de graisses dans le foie (stéatose). Cette surcharge lipidique provoque un stress oxydatif et une inflammation hépatique. Le diabète aggrave aussi le déséquilibre métabolique, augmentant les lésions des cellules du foie et favorisant la progression vers la NASH.

Enfin, le syndrome métabolique favorise la NASH car il associe plusieurs facteurs de risque : obésité abdominale, diabète de type 2, hypertension et dyslipidémie (une concentration anormalement élevée ou diminuée de lipides dans le sang). Pourraient également être en cause des facteurs génétiques ou un problème de microbiote intestinal.

Est-ce que la NASH est réversible ?

Lorsqu’elle est diagnostiquée trop tardivement, la NASH est malheureusement irréversible. En ce sens, le meilleur “traitement” est donc préventif. Dans l’assiette, d’une part, en adoptant une alimentation plus saine. En enfilant ses baskets, d’autre part, puisqu’il est temps de privilégier l’activité physique et sportive !

Comment soigner la NASH ?

Si la maladie n’est pas trop avancée, il est possible de l’endiguer avec différentes actions : activité physique, régime diététique, équilibre du diabète ou de la dyslipidémie, mais aussi surveillance de la tension artérielle. Pour l’heure, il n’existe pas de médicaments pour la NAFLD/NASH. “Toutefois certaines études ont prouvé les résultats encourageant de certains médicaments utilisés chez les diabétiques type 2. Plusieurs recherches sur les médicaments contre ce silencieux fléau sont en cours”, positive un article du centre hospitalier de Chartres, qui ajoute “La chirurgie bariatrique chez les patients très obèse améliore la NASH après perte pondérale.”

Pour se débarrasser de la graisse du foie, et maintenir une bonne santé globale, il est recommandé de faire un exercice physique régulier, au moins 30 minutes la plupart des jours de la semaine. “Le but étant de cumuler au moins 150 min d'activités d'intensité modérée par semaine ; 75 min d'activités d'intensité élevée par semaine ; une combinaison des 2, par périodes de 10 min ou plus”, indique l’Assurance Maladie.

Quel régime pour la NASH ?

Angélique Houlbert est diététicienne nutritionniste et auteure de deux livres sur l’alimentation NASH, notamment “Régime NASH contre la maladie du foie gras”, aux éditions Thierry Souccar. Elle nous explique qu’il faut garder en tête qu’un foie ne devient pas gras à cause des graisses (des lipides) mais à cause des glucides. “Pour prendre une image, on obtient un foie gras de canard ou d’oie en le gavant de maïs et non de graisses. Il faut donc veiller aux excès de sucreries (biscuits, gâteaux etc.) et d’aliments dont l’index glycémique est élevé (pain blanc, cake-quiche-pizza confectionnés avec de la farine blanche, le riz blanc, la plupart des céréales du petit déjeuner etc…)”. Dès lors, le « régime Nash » consiste en une alimentation méditerranéenne à indice glycémique (ou IG) bas, c’est à dire à base de légumes, de bonnes sources de protéines animales et végétales, de bonnes graisses comme l’huile d’olive et surtout d’aliments à IG bas (1/4 de l’assiette environ par repas maximum soit 30-40 g crus – ce qui correspond à 100 - 120 g une fois cuits) :

• Céréales et produits céréaliers complets : pain fermenté à base de levain, pâtes cuites al dente, flocons d’avoine, quinoa, sarrasin, riz complet….
• Légumineuses (haricots blancs ou rouges, lentilles (vertes, corail, du Puy…), pois chiches, pois cassés, flageolets, mogettes…
• Tubercules : patate douce, salsifis, panais, topinambour.

Le régime Nash consiste aussi à veiller à sa consommation de fructose, qui est présent dans les ucre (le sucre est une molécule de glucose et une autre de fructose). Autrement dit, on évite les "gourmandises", certes, mais on fait aussi attention aux sucres présents dans les fruits, les jus, les boissons sucrées. "Ce fructose est uniquement métabolisé par le foie et en excès, il se transforme en triglycérides." Autrement dit, de la graisse.