Les sucres ajoutes, un facteur de risque (meconnu) de calculs renaux

Les coliques nephrétiques constituent une complication liée à la présence de calculs rénaux. Elles touchent 10 % des hommes et 5 % des femmes en France. Egalement appelées lithiases urinaires, ces maladies récidivantes entraînent des douleurs très intenses, parfois handicapantes, au niveau de la région lombaire et abdominale. Elles résultent de l’augmentation de pression dans les voies urinaires et dans le rein, sous l’effet d’un obstacle dans les voies urinaires. Un phénomène qui révèle souvent la présence de calculs au niveau des reins.

Les facteurs de risque connus de calculs rénaux

Quand certaines substances se concentrent en excès dans les urines, elles forment des cristaux qui s’agrègent dans les reins ou dans la vessie : "les particules solides bouchent alors les canaux par lesquels l'urine est évacuée ou s'accumulent dans la vessie", explique le dictionnaire médical Vidal.

Différents facteurs peuvent occasionner ces calculs rénaux : des taux sanguins d’acide urique élevés (notamment chez les personnes sujettes aux crises de goutte), une hydratation insuffisante, une alimentation trop riche en protéines ou trop salée.
Un dérèglement hormonal, une hyperplasie bénigne de la prostate, la prise de certains médicaments ou un excès d’apport en vitamine D peuvent également favoriser la formation de lithiase urinaire.

Calculs rénaux : la première étude à se pencher sur les sucres ajoutés

Une nouvelle étude, parue dans la revue Frontiers in Nutrition, dévoile une nouvelle cause, jusqu’ici méconnue, de calculs rénaux. Selon les chercheurs de l’Affiliated Hospital of North Sichuan Medical College, à Nanchong en Chine, la surconsommation de sucres ajoutés favoriserait les lithiases urinaires. Il s’agit de la première étude à documenter ce facteur de risque alimentaire.

Cela suggère que "limiter la consommation de sucres ajoutés (comme ceux présents dans les biscuits et les confiseries) pourrait contribuer à prévenir la formation de calculs rénaux", estime le Dr Shan Yin, chercheur à l'hôpital affilié du North Sichuan Medical College, et auteur principal de l’étude.

L’apport de sucres ajoutés corrélé au risque de calculs rénaux

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Les sucres ajoutés, un facteur de risque (méconnu) de calculs rénaux

Les chercheurs ont recueilli et analysé les données épidémiologiques de 28 303 femmes et hommes adultes, sur la période comprise entre 2007 et 2018 dans le cadre de l'enquête nationale américaine sur la santé et la nutrition.

Les éventuels antécédents de calculs rénaux des participants ont été pris en compte. La consommation quotidienne de sucres ajoutés de chaque participant a été estimée sur la base de la déclaration des aliments et des boissons qu’ils avaient ingérés récemment.

Par exemple, les participants ont précisé s’ils avaient consommé du sirop, du miel, du dextrose, du fructose ou du sucre au cours des dernières 24 heures, expliquent les chercheurs dans un communiqué. Chaque participant s’est vu attribuer un score d’alimentation saine correspondant à la valeur plus ou moins équilibrée de leur alimentation quotidienne (plus ou moins riche en fruits, en légumes, en céréales complètes, riche ou pauvre en aliments transformés, en céréales raffinées, en sel ou en graisses saturées).

En parallèle, la probabilité de développer des calculs rénaux par an au cours de l'essai a été évaluée pour chaque participant en prenant en considération différents critères comme le sexe, l'âge, de la race ou de l'origine ethnique, le revenu relatif, l'IMC, le tabac, l'existence d'antécédents de diabète.

Résultat, il est apparu qu’un apport énergétique élevé en sucres ajouté était associé aux calculs rénaux : les 25 % de participants dont l'apport en sucres ajoutés était le plus élevé de la population étaient 39% plus à risque de souffrir de calculs rénaux au cours de l'étude.

De même, les participants dont plus de 25 % de l’apport énergétique total provenait de sucres ajoutés avaient un risque 88 % plus élevé de développer un calcul rénal que ceux dont moins de 5 % de l'énergie totale provenait de sucres ajoutés.

Calculs rénaux : limiter les aliments riches en sucre 

Comme il s’agit d’un essai d’observation non contrôlé, les chercheurs ne s’estiment pas en mesure de décrypter le mécanisme en jeu dans cette corrélation observée entre l’apport de sucres ajoutés et le risque de lithiase urinaire. "D'autres études sont nécessaires pour explorer en détail l'association entre les sucres ajoutés et diverses maladies ou conditions pathologiques", prévient le Dr Shan Yin, laissant en suspens de nombreuses questions subsidiaires : "Par exemple, quels types de calculs rénaux sont le plus souvent associés à la consommation de sucres ajoutés ? Dans quelle mesure devrions-nous réduire notre consommation de sucres ajoutés pour diminuer le risque de formation de calculs rénaux ?".

Néanmoins, cette étude devrait inciter à se méfier un peu plus des sucres ajoutés dans notre alimentation quotidienne. Des sucres déjà vilipendés pour leurs méfaits sur la santé, exposant au risque de diabète de type 2, de prise de poids (surpoids, obésité), de fatigue accrue, de stress ou encore de carie dentaire.

Pour mieux limiter ces sucres ajoutés dans l’assiettes, encore faut-il reconnaître les aliments qui en contiennent le plus. Medisite vous en rappelle quelques exemples.  

Les sodas

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Pepsi, Coca, Red Bull,… Les boissons gazeuses sucrées dont raffolent les jeunes générations sont bourrées de sucre. Un exemple ? Comptez 35 g de sucre pour une canette de 33 cl de Pepsi ! Cela équivaut à 7 morceaux de sucre entiers.

Quand on sait que l’apport en sucre recommandé par jour pour un adulte est de 100g par jour, on a tôt fait de dépasser la limite si on est amateur de sodas. 

Les jus de fruits

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On les croit souvent plus "healthy" que les sodas, et pourtant… Ils ne sont pas plus recommandables en réalité : les jus de fruits s’avèrent souvent aussi sucrés. Quitte à vouloir manger plus de fruits, autant consommer des fruits crus entiers (riches en fibres et en vitamines). Un exemple : une petite bouteille de 330 ml de jus d’orange contient plus de la moitié des apports journaliers recommandés en sucre.

Les barres chocolatées et les biscuits

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Aliments doudous sur lequel on craque souvent en cas de coup de blues, les barres chocolatées et les biscuits (même bio !), qui pullulent dans les rayons des supermarchés et magasins bio, sont de véritables petites bombes à calories.

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Les confiseries

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Bonbons, caramels… Ces aliments régressifs ont une apparence et un goût qui les rendent addictifs. Mais outre leur apport élevé en calories, ils disposent d’un index glycémique élevé (augmente la vitesse d’absorption du sucre dans le sang), qui favorise les pics de glycémie et les fringales

Le pain de mie blanc

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Le pain de mie blanc comme ses homologues, pain blanc, baguette, etc sont des aliments à limiter car trop riches en glucides.

Décrypter les sucres cachés sur les étiquettes

Plus largement, pour limiter son apport en sucres ajoutés, il est bon de savoir repérer les sucres cachés. Pour cela, on n’hésite pas à décrypter les étiquettes des produits alimentaires. Les sucres cachés se cachent souvent derrière des appellations qui terminent en -ose (dextrose, fructose, glucose, maltose…) et en -ol (maltitol, sorbitol…).

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