Confessions de 3 personnes qui ont frôlé la mortAdobe Stock
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Medisite est allé à la rencontre de trois patientes qui ont frôlé la mort. Alors que tout semblait perdu, elles ont eu la chance de guérir. Aujourd'hui, elles vont bien et nous racontent comment la maladie leur a fait prendre conscience de ce qui était essentiel dans leur vie. Découvrez leurs histoires.

Volvulus du grêle : "mon côlon était entièrement nécrosé"

« Tout a commencé par des douleurs au niveau de mes intestins : comme des grosses crampes, qui étaient plus ou moins habituelles chez moi, car constipée chronique. Je ne me suis donc pas trop alarmée. J’étais pliée en deux, alors j’ai pris un doliprane et un spasfon mais aucun médicament n’a soulagé mes douleurs. Étudiante en médecine, j’ai pensé à une appendicite. J’ai fini par appeler SOS Médecin. La seule chose que je voulais, c’était me rendre aux Urgences afin qu’on me mette un antalgique par voie intraveineuse ».

« Le médecin de garde me reçoit, il demande mes papiers. Je ‘hurle’ que ‘ça ne va pas du tout et que les papiers, on verra plus tard’. Il soupçonne aussi une appendicite, alors il prévient ses collègues pour une prise en charge chirurgicale urgente ».

« Je me souviens m’être déshabillée et avoir jeté tous mes vêtements par terre, tellement je souffrais. On me fait une prise de sang, une perfusion et on me propose des antalgiques. Or, rien ne me soulage. Deux heures plus tard, l’interne de garde m’apprend que ma prise de sang ne colle pas : ce n’était pas une appendicite. Cette dernière évoque alors la possibilité d’une grossesse extra-utérine [une grossesse qui s’implante en dehors de l'endomètre tapissant la cavité utérine, ndlr]. Je pars alors pour une échographie endovaginale à 2 heures du matin. Là encore, rien n’est décelé ».

« Je passe finalement la nuit sur le brancard des urgences avec les doses maximales de morphine qu’il était possible de me donner, mais toujours pas soulagée ».

« C’est grâce à une échographie abdominale que le diagnostic tombe : je souffrais d’un volvulus du grêle [une anomalie de rotation du tube digestif très rare qui survient en principe à l'âge adulte, ndlr]. L’équipe de chirurgie digestive me prend en charge en urgence. Je me réveille 4 heures plus tard dans ma chambre d’hôpital. Le chirurgien m’explique que mon côlon était entièrement nécrosé et qu’il était en train de se perforer. A 5 minutes près, c’était la péritonite ! ».

"Ma cicatrice me rappelle que la vie ne tient à rien"

« On a dû me retirer 30 cm de côlon et 20 cm d’intestin grêle. J’accuse le coup, mais c’était très compliqué. J’étais littéralement ouverte en deux, avec une partie de moi qui n’était plus là… »

« Cette expérience de vie m’a complètement changé. Du jour au lendemain, tout peut basculer. Aujourd’hui, je n’ai plus qu’une cicatrice, mais elle me rappelle chaque jour que la vie ne tient à rien. J’ai énormément changé. Je suis passée d’une vie plutôt casanière à une vie à 100 à l’heure. J’ai quitté mon ex, j’ai commencé à voyager, à beaucoup travailler, à multiplier les rencontres, les expériences, les challenges… Je profite désormais de chaque instant. Chaque jour, chaque découverte, chaque avancée est une victoire sur la vie ».

Margaux, 31 ans

"J’ai fait une hémorragie interne qui aurait pu très mal finir"

« J’ai fait une hémorragie interne qui aurait pu très mal finir pour moi. Je venais d’apprendre le vendredi que j’étais enceinte d’environ 1 mois et demi après un test urinaire. J’attendais le rendez-vous avec mon gynécologue. Ce n’était pas première grossesse et je ne m’inquiétais pas ».

« Le dimanche, alors que j’étais en train de préparer le déjeuner, j’ai ressenti une violente douleur, comme un coup de poignard dans le bas du ventre à droite qui m’a clouée sur place. J’ai immédiatement compris que je faisais une grossesse extra-utérine (GEU) et que ma trompe venait de se rompre. Je suis infirmière, je pense que ça m’aide à bien connaître mon corps et à être à l’écoute. J’ai alors demandé à mon mari de me conduire aux Urgences. La douleur était tellement intense que j’arrivais à peine à marcher ».

Grossesse extra-utérine : "j'étais consciente que c'était très grave"

« En arrivant, j’ai tout de suite expliqué au médecin mes symptômes. Je lui avais précisé ma profession et mon diagnostic. J’avais déjà suivi des patientes victimes de GEU et j’étais consciente que c’était très grave. Or, il n’était pas convaincu et pensait plutôt à un problème digestif ».

« Ma tension artérielle continuait de baisser d’heures en heures, et je comprenais que je faisais une hémorragie interne. Lorsque j’ai insisté auprès du médecin, il m’a répondu ‘vous n’êtes pas médecin’.

« J’ai appelé mon mari alors que j’étais à 8 de tension (12 au départ). J’étais complètement paniquée, car personne ne semblait se rendre compte de ce qui m’arrivait et que j’étais sur le point de mourir. Face à mes analyses sanguines qui ont confirmé la GEU, j’ai finalement été transférée en service de gynécologie. Quinze minutes plus tard, j’étais au bloc opératoire pour une intervention d’urgence…soulagée !".

"Mon tempérament de battante m'a permis de vite aller de l'avant"

« Résultat : une trompe rompue retirée et 2 litres de sang aspiré dans mon abdomen. Je me suis réveillée avec un gros pansement, un drain, mais en vie ».

« Cette mésaventure a renforcé chez moi l’importance de suivre mon instinct et de me faire confiance quand il s’agit de mon corps. Mon tempérament de battante m’a permis de vite aller de l’avant. Une mésaventure qui ne m’a pas empêchée d’être à nouveau enceinte de mon petit dernier quelques années plus tard… avec une seule trompe ».

Corinne, 52 ans

Covid : "les médecins ont prévenu mes proches que je pouvais mourir d'une minute à l'autre"

« J’ai été infectée par la Covid-19 alors que j’étais enceinte. J'ai été prise de quintes de toux énormes au point d'avoir du mal à respirer. Ma famille m’a conseillée d'appeler le SAMU. Alors que je suis hospitalisée, les médecins me font une radiographie des poumons et l'imagerie est différente des autres patients Covid. On a su par la suite que la Covid m’avait en plus déclenché une pneumonie. Je commence à avoir de la fièvre et les médecins décident rapidement de pratiquer une césarienne en urgence, car ils ne peuvent pas me soigner tant que je suis enceinte ».

« La césarienne s'est bien passée, j’en garde un merveilleux souvenir grâce à ma gynécologue et à toute l’équipe présente. Ils ont été incroyables et vraiment aux petits soins avec moi. lls me posent mon fils Elyo sur l'épaule quelques minutes avant qu'il ne rejoigne son papa ».

« À la fin de l'opération, je suis directement emmenée en réanimation, mais encore à ce moment-là, je ne réalisais pas que cela signifiait que mon état était préoccupant. J'avais toujours d'importantes quintes de toux et j'avais de plus en plus de mal à reprendre mon souffle. Ce que je ne savais pas, c'est que l'oxygène qu'on me donnait était déjà au maximum. Je ne parle plus, je ne mange plus, je dors à peine 1 heure par nuit. Je communique avec mes proches par message et je finis par les supplier de me faire intuber, car je n'en peux plus ».

« Une demi-heure après, mon mari reçoit un appel du médecin de réanimation le prévenant qu'il doit revenir à l'hôpital de toute urgence et qu’il faut prévenir mes proches car l’intubation n’a pas fonctionné. Quand ils arrivent, je suis entre la vie et la mort, sur le ventre, le teint gris, du sang coule de mon nez et ma saturation en oxygène est à 29 SpO2. Tous mes proches sont autour de moi, me prennent les mains, m’embrassent et me disent de me battre, que je vais y arriver.

« J'ai eu la chance de remplir les critères et de pouvoir recevoir le protocole d'Henri Mondor dans l'hôpital où j’étais hospitalisée. Il s’agit d’une technique d’oxygénation par membrane extracorporelle appelée ECMO qui permet une assistance respiratoire (ou cardiaque) lorsque les poumons ne sont pas capables d’assurer un échange gazeux compatible avec la vie… Les médecins spécialistes préviennent mes proches que je peux mourir d'une minute à l'autre ».

« J'ai très bien répondu au protocole et au bout de seulement 10 jours j'étais sevrée de la machine. Deux jours plus tard, les médecins m’extubaient. Incroyable ! J'ai mis 3 jours à retrouver mes esprits. Une chose est restée constante, j'ai vu mes proches autour de moi alors que j'étais dans le coma sur le point de mourir »

« J’ai dû réapprendre à marcher, à tenir un verre, bref réapprendre tous les gestes du quotidien. J'ai toujours eu cet état d’esprit de me dire qu'il fallait profiter de la vie, car on ne sait pas de quoi demain est fait, mais aujourd'hui, cela a pris une autre dimension, je savoure l’instant présent. Je prends beaucoup de plaisir à admirer la nature et la simplicité des choses. Quand j'entends des personnes se plaindre de futilités, je leur dis que tout cela est secondaire, que la seule chose qui compte, c'est notre vie de famille et nos proches. Il faut accorder plus d'importance à ce qui est essentiel ».

Morgane, 30 ans

Sources

Merci à Margaux, Corinne et Morgane pour leurs témoignages

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