Sommaire
- Que veut dire l'incontinence urinaire et quelles en sont les causes ?
- Les symptômes de l’incontinence urinaire
- Le diagnostic des troubles urinaires
- Quelles sont les conséquences de l’incontinence urinaire ?
- Traitements et solutions : comment stopper l'incontinence urinaire ?
- L’incontinence urinaire touche aussi les hommes !
L'incontinence urinaire touche plus de 2,6 millions de personnes en France, dont environ un tiers des femmes de plus de 70 ans. Pourtant, ce sujet reste encore tabou. Ce problème de santé peut avoir un impact important sur la qualité de vie des personnes touchées, tant sur le plan physique que psychologique. Nous vous détaillons les causes, les symptômes, les conséquences et les solutions à cette affection.
Que veut dire l'incontinence urinaire et quelles en sont les causes ?
Mais qu’est-ce que l'incontinence urinaire ? Ce phénomène désigne la perte involontaire d'urine, ce qui peut survenir à différents moments de la journée et dans divers contextes. Les causes de ce problème de santé peuvent être multiples et variées, souvent liées à un dysfonctionnement des muscles, des nerfs ou de la vessie.
Les causes principales comprennent :
- La faiblesse du sphincter urinaire ou des muscles pelviens
- Quelque chose qui obstrue la voie de sortie de l’urine de la vessie
- Spasme ou hyperactivité des muscles de la paroi vésicale
- Faiblesse ou sous-activité des muscles de la paroi vésicale
- Mauvaise coordination des muscles de la paroi vésicale et du sphincter urinaire
- Augmentation du volume d’urine
- Problèmes fonctionnels
Effort, impériosité... Quels sont les types de problèmes urinaires ?
Elles sont généralement classées en trois grandes catégories : l’incontinence par hyperactivité de la vessie, l’incontinence par effort et l’incontinence mixte.
- L’incontinence par hyperactivité de la vessie, ou impériosité : Elle survient lorsque la vessie se contracte de manière incontrôlable, entraînant un besoin urgent et pressant d'uriner. Cette forme est souvent liée à des troubles neurologiques, des infections urinaires ou des problèmes de la paroi de la vessie. Elle est fréquemment observée dans le cadre de maladies comme la sclérose en plaques ou le diabète.
- L’incontinence par effort : Elle se manifeste lors d’efforts physiques, comme la toux, le rire, ou un exercice physique. Elle est due à un affaiblissement des muscles pelviens qui supportent la vessie. Ce type d’incontinence est fréquent chez les femmes, en particulier après un accouchement ou à la suite de la ménopause, mais elle peut également toucher les hommes, souvent après une prostatectomie.
- L’incontinence mixte : Cette forme combine les caractéristiques de l'incontinence par effort et de l'incontinence par impériosité.
- L'incontinence par regorgement : elle se caractérise par une légère perte d'urine due à une vessie trop pleine. Bien que le volume des pertes soit généralement faible, elles peuvent être persistantes, entraînant ainsi des pertes urinaires importantes sur le long terme.
Femme et homme : qui est le plus à risque de fuite urinaire ?
Les personnes les plus à risque de développer une incontinence urinaire sont :
- Les femmes : En raison de la grossesse, de l'accouchement, des changements hormonaux liés à la ménopause et de l'anatomie spécifique du pelvis, elles sont plus susceptibles de souffrir d’incontinence.
- Les personnes âgées : Le vieillissement entraîne des modifications musculaires et nerveuses qui peuvent favoriser l'incontinence. La baisse de la capacité de la vessie à se remplir ou à se vider correctement est une conséquence fréquente du vieillissement.
- Les personnes en surpoids : Le surpoids exerce une pression supplémentaire sur la vessie et les muscles pelviens, ce qui augmente le risque d'incontinence par effort.
- Les antécédents médicaux : Certaines conditions médicales comme le diabète, les maladies neurologiques (sclérose en plaques, AVC), la constipation, ou la toux chronique peuvent favoriser l’apparition d’une incontinence urinaire.
Les symptômes de l’incontinence urinaire
Les symptômes de l’incontinence urinaire varient en fonction du type de cette dernière, mais les signes les plus communs comprennent :
- Fuites urinaires involontaires : Cela se manifeste par une perte d’urine à des moments inappropriés, comme lors d’un effort physique, d’une toux ou d’un rire.
- Besoin urgent et fréquent d’uriner : Les personnes souffrant d’incontinence par impériosité ressentent une envie pressante et parfois incontrôlable d’uriner, même si leur vessie n’est pas pleine.
- Incapacité à retenir l'urine : Dans certains cas, la capacité de contrôler l'envie d'uriner est réduite, entraînant des fuites urinaires accidentelles.
- Réveil nocturne pour uriner : Cela peut être un signe d’incontinence ou d’une autre pathologie affectant les voies urinaires.
Le diagnostic des troubles urinaires
Le diagnostic de l'incontinence urinaire repose sur un examen clinique complet, qui inclut dans un premier temps un interrogatoire des symptômes. Selon les cas, le médecin peut aussi proposer de tenir un calendrier mictionnel, qui évalue le nombre de mictions sur trois jours.
Ensuite, des analyses peuvent êtres faites, en fonction des cas et types d'incontinences. Il peuvent inclure un examen gynécologique, une échographie abdomino-pelvienne, une analyse des urines, du sang, ou encore un bilan urodynamique, voire d’autres examens complémentaires.
Ce processus permet de distinguer les différents types d'incontinence (d'effort, par impériosité, mixte) et de proposer des solutions adaptées. Un diagnostic précoce est crucial pour améliorer la qualité de vie des patients et éviter les complications à long terme.
Quelles sont les conséquences de l’incontinence urinaire ?
Des effets physiques
Les conséquences physiques de l'incontinence urinaire varient selon la forme et la gravité de l'affection. Parmi les problèmes les plus fréquents, on trouve :
- Les cystites : L'humidité fréquente de la zone génitale, due aux fuites urinaires, peut entraîner une prolifération bactérienne et des infections urinaires à répétition.
- Troubles de la peau : Le contact constant de la muqueuse génitale avec l'urine peut provoquer des irritations ou des lésions cutanées, notamment chez les personnes âgées.
- Problèmes musculaires : L’affaiblissement des muscles pelviens, responsable de l'incontinence par effort, peut avoir un impact sur la posture et la mobilité. Dans certains cas, des douleurs pelviennes peuvent apparaître.
Des conséquences psychologiques
Mais l’incontinence urinaire peut aussi avoir des conséquences importantes sur le plan psychologique, car il touche à l’urine, un sujet tabou. Pourtant, ce trouble est très fréquent et dû à des facteurs hors de la volonté des personnes touchées. La gêne sociale générée par les fuites urinaires peut entraîner :
- Un sentiment de honte et de culpabilité : De nombreuses personnes évitent de parler de leur incontinence par peur du jugement, ce qui peut affecter leur estime de soi.
- Anxiété et dépression : Les troubles de l'humeur sont fréquents chez les personnes souffrant d'incontinence urinaire, car l’affection peut limiter leur participation à des activités sociales ou professionnelles.
- Isolement social : Pour éviter les situations gênantes, certains patients limitent leurs interactions sociales, ce qui peut entraîner un sentiment d'isolement.
- Troubles du sommeil : le besoin de se lever plusieurs fois durant la nuit pour aller aux toilettes peut perturber sérieusement le cycle du sommeil.
- Troubles de la sexualité : la gêne peut aussi impacter la vie sexuelle de la personne touchée.
Traitements et solutions : comment stopper l'incontinence urinaire ?
Alors, que faire si vous êtes touchés par l’incontinence urinaire ? Heureusement, il existe plusieurs approches pour la traiter. Ces traitements dépendent du type et de la gravité de l’incontinence.
Une approche non-médicamenteuse
La première approche consiste à traiter la cause de l’incontinence. S’il s’agit d’une maladie ou d’un traitement correspondant, ce dernier pourra alors être adapté. De même, une modification de l’hygiène de vie peut parfois diminuer les symptômes. Cela passe par une meilleure alimentation, l'arrêt des excitants (comme l'alcool et le tabac) et une activité sportive régulière.
Si cela est impossible ou insuffisant, d’autres mesures sont envisagées. Premièrement,la rééducation périnéale (donc des muscles du plancher pelvien), est efficace pour traiter l’incontinence par effort, en particulier chez les femmes. Les exercices de Kegel sont souvent recommandés pour renforcer ces muscles et améliorer la continence. Ils consistent en des exercices de contraction et relâchement musculaire du périnée, de durées et fréquences différentes.
Les médicaments et dispositifs médicaux
Des médicaments peuvent également être prescrits pour traiter l’incontinence. Les antispasmodiques, qui réduisent les contractions incontrôlées de la vessie, sont utiles en cas d’incontinence par impériosité. Mais ce n’est pas tout : un traitement local vaginal par œstrogènes peut être appliqué en cas de ménopause et sécheresse vaginale. Ce médicament aide à réduire les symptômes.
De plus, des dispositifs médicaux tels que les pessaires ou peuvent être utilisés pour prévenir les fuites. Il s’agit d’un cupule, un anneau ou un cube introduit dans le vagin, qui assure un rôle mécanique de soutien de l’utérus et des organes pelviens.
Quelle opération pour les personnes incontinantes ?
Il arrive que ces premiers traitements s’avèrent insuffisants. Lorsque ce cas se présente, des interventions chirurgicales peuvent être envisagées. Elles comprennent le soutien chirurgical du col de la vessie, qui vise à renforcer les muscles du plancher pelvien ou ajouter un soutien mécanique à la vessie pour éviter les fuites urinaires.
La seconde opération possible est l’implantation de dispositifs d’assistance. Cette opération consiste en la pose d'une bandelette sous-urétrale qui soutient l’urètre. Elle est utile pour prévenir l’incontinence par effort.
L’incontinence urinaire touche aussi les hommes !
L'incontinence urinaire touche beaucoup moins les hommes que les femmes, avec une prévalence de 7 à 8 % des seniors. Chez eux, le trouble est le plus souvent lié à des problèmes de la prostate, comme l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) ou la prostatectomie (ablation de la prostate). Après cette dernière, souvent due à un cancer de la prostate, environ 10 à 20 % des hommes peuvent souffrir d'incontinence temporaire ou permanente.
Comme pour les femmes, les traitements chez les hommes incluent la rééducation périnéale, les médicaments, et dans certains cas, la chirurgie. Un traitement plus spécifique aux hommes est le sphincter urinaire artificiel. Cependant, la stigmatisation et la gêne peuvent rendre la prise en charge difficile, ce qui souligne l'importance de l’éducation et du soutien.
https://www.inserm.fr/actualite/therapie-cellulaire-previent-effets-indesirables-prostatectomie/
https://www.gazel.inserm.fr/sites/default/files/2018-10/Gazel_No55_0117_2.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2018SA0023Ra.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2016SA0108Ra.pdf
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/incontinence-urinaire
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/ficheinfopatiente_incontinence_urinaire_d_effort.pdf
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