Incontinence urinaire: quels facteurs de risque?
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Incontinence urinaire : l'âge

"L'âge est le premier facteur de risque", souligne le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue. "On le voit bien dans les statistiques: plus on avance en âge, plus le nombre de cas d'incontinence augmente."

C'est vrai chez l'homme comme chez la femme, mais chez celle-ci, la ménopause est un facteur aggravant. "La qualité des tissus périnéaux est sous dépendance des oestrogènes. Lorsqu'ils disparaissent, le tissu s'atrophie et se fragilise, les muscles sont moins efficaces. On peut alors prescrire des hormones, au moins en traitement local, sous forme de crème vaginale ou d'ovules."

Les grossesses et accouchements

'La grossesse en elle-même est un facteur de risque, car le poids du bébé entraîne une distension des muscles du périnée, mais aussi des nerfs qui les commandent. Ces nerfs permettent notamment sa contraction réflexe, 200 millisecondes avant un effort important comme un éternuement ou une toux par exemple. La césarienne ne protège donc pas des risques d'incontinence.', remarque le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue.

'Cependant, l'accouchement par les voies naturelles entraîne un risque supplémentaire. La rééducation périnéale après la naissance du bébé permet de récupérer la tonicité et les réflexes.'

Les antidépresseurs

'Les médicaments le plus souvent responsables d'incontinence urinaire sont les antidépresseurs ou les médicaments à indication psychiatrique', explique le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue. 'Ils ne provoquent pas une incontinence d'effort mais une instabilité vésicale provoquant des impériosités c'est-à-dire des envies d'uriner urgentes et difficiles à retenir.'

Certaines opérations

'Toute chirurgie du petit bassin est potentiellement cause d'incontinence. Mais on ne peut évidemment pas renoncer à soigner une maladie de l'utérus ou du rectum, par exemple, à cause de ce risque!' estime le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue. 'En revanche, on pourra traiter ce problème par de la kinésithérapie ou une chirurgie.'

Autres risques: les maladies neurologiques comme les suites d'AVC ou la maladie de Parkinson. Si les nerfs qui commandent le périnée, la vessie, le sphincter urinaire ou leur coordination sont touchés, cela entraîne de facto une incontinence. Il faudra donc, si cela est possible traiter la cause.

Incontinence et obésité

"L'obésité est un problème majeur, car elle peut toucher les très jeunes femmes. Le risque commence dès le surpoids, avec un indice de masse corporelle supérieur à 25, et, bien sûr, la grossesse dans ce cas est un facteur encore plus aggravant", constate le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue.

Toutefois l'incontinence a aussi des répercussions plus importantes en cas de surpoids: 'Souvent, il faut pratiquer une première chirurgie avec pose de bandelette, mais avec l'âge, cela ne suffit plus et c'est alors que l'on doit avoir parfois recours à la chirurgie de l'insuffisance sphinctérienne.'

Les efforts répétés

"La constipation qui oblige à pousser, la toux, les éternuement qui occasionnent des efforts augmentant la pression abdominale, favorisent l'apparition des symptômes de l'incontinence urinaire d’effort", explique le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue.

"Lorsque la toux devient chronique, comme chez les fumeurs par exemple, les muscles finissent par se distendre. Un phénomène qui s'accentue avec l'âge et qui se double d'une perte d'efficacité des nerfs qui permettent le réflexe de verrouillage avant une toux ou un éternuement. La kinésithérapie peut aider à mieux contrôler le périnée."

Certains sports

'Certains sports entraînent une augmentation brutale et violente de la pression abdominale, elle devient alors supérieure à la capacité de résistance du périnée. Ces sports multiplient les risques de voir apparaître une incontinence urinaire d'effort', constate le Pr Emmanuel Chartier-Kastler urologue.

"C'est le cas par exemple du tennis ou de l'athlétisme pratiqués à haut niveau. Mais ce peut être aussi le cas de dames ménopausées qui se mettent au jogging. Toutefois, il ne s'agit pas pour autant de renoncer à la pratique sportive. Mais si on remarque des fuites lors de l'effort, il faut en parler au médecin qui prescrira des séances de rééducation périnéale avant de poursuivre l'entraînement. Par ailleurs, certaines disciplines comme la natation par exemple sont sans danger pour le périnée."

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