Si les formes graves de la Covid-19 ont tendance à toucher les patients de plus de 65 ans, les jeunes ne sont pas toujours épargnés. Vous êtes nombreux à penser que la plupart des adolescents et jeunes adultes restent asymptomatiques. Pourtant, ils peuvent aussi être victimes de ce qu’on appelle un Covid aiguë.
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Choc toxique : 8 huit jours de coma à cause de son tamponÀ 18 ans, Elia Fontaine en a fait les frais. L’adolescente belge de 18 ans est tombée malade le 18 mars 2020. À l’époque, le monde entier entrait dans un premier confinement. Malheureusement, la jeune fille ne souffrait pas d’une forme bénigne. Elia s’est trouvé dans le coma durant un mois. À son réveil, elle découvre avec stupeur qu’elle a dû être amputée. Passionnée de basket depuis son plus jeune âge, l’adolescente n’a pourtant pas l’intention de se laisser abattre.
"J’ai dit ‘Maman, je me sens mourir’"
Les symptômes ont débuté courant mars 2020 pour Elia. Cette dernière se plaignait alors de nausées et de frissons. "Mes pieds étaient frigorifiés. Je tenais plus debout. Le thermomètre affichait 32.4°, témoigne Elia sur RTBF (chaîne belge) dans une interview diffusée il y a quelques jours. J’avais une sensation bizarre, c’était comme si mon cœur s’arrêtait. J’ai dit ‘Maman, maman, je me sens mourir. Ça ne va vraiment pas’."
Ne sachant pas comment réagir, la mère d’Elia a pris contact avec son médecin qui lui a conseillé de se rendre aux Urgences.
"J’ai été placé en isolement à l’hôpital. Ils m’ont fait le test Covid mais ils m’ont dit ‘ce n’est surement pas ça, tu n’as pas du tout les symptômes", raconte Elia.
"Au bout de quelques heures, le médecin vient près de moi me dit ‘on a les résultats, ce n’est pas bon. C’est son cœur’ ", renchérit la maman de l’adolescente.
"Ils m’ont sonné à 4h du matin pour me dire qu’ils avaient mis un tas de machines pour son cœur, pour ses poumons, qu’ils l’avaient mis sous respirateur et bien sûr dans le coma, explique encore la mère de famille. Son pronostic vital était de demi-heure en demi-heure".
Entre temps, les résultats du test Covid sont tombés : Elia était positive.
"J’avais dû être amputée des orteils"
Elia a dû être transféré au CHR de Citadelle (Liège, Belgique). Son état s’est dégradé dans l’ambulance. Or, la jeune fille ne se souvient de rien. "La seule chose dont je me souviens, c’est quand je me suis réveillée le 15 avril. Il y avait presque un mois qui s’était écoulé, raconte Elia. Quand je me suis réveillée, on m’a dit ‘tu as eu le virus. Il s’est attaqué à ton cœur et pas à tes poumons’. Je voyais que j’avais un pansement au pied. Il a fallu plusieurs jours avant qu’on me dise que j’avais dû être amputée des orteils. J’aurai pu perdre mes quatre membres".
Les médecins évoquent l’amputation tibiale pour Elia
© Istock
Si Elia a dû être amputée des orteils, c’est parce qu’elle frôlait la septicémie. Pour rappel, le choc septique correspond à une défaillance circulatoire aiguë se manifestant par une diminution brutale de la tension artérielle, provoquée par une infection bactérienne le plus fréquemment, mais parfois virale ou fongique (levures).
"Comme il n’y avait plus de circulation et que le cœur ne fonctionnait pas, les mains et jambes étaient cyanosées jusqu’aux genoux, détaille la maman d’Elia. La chirurgienne m’a sonné le 6 avril pour me dire ‘son pied ça ne va pas, elle fait un abcès. Si on ne fait pas quelque chose, elle va mourir d’une septicémie parce qu’elle s’infecte’ ".
"Ton pied est considéré comme élément mort"
Hélas, l’amputation des orteils n’aura pas suffi à sauver Elia. Face à son état qui ne s’arrangeait pas, les médecins lui ont parlé de l’amputation tibiale.
"On m’a dit ‘voila Elia, ton pied est considéré comme élément mort, donc le mieux pour toi ce serait de faire une amputation tibiale, raconte Elia. Quand on me dit, ça je pleure encore. J’ai déjà vaincu une grosse étape en étant amputée des orteils".
Les médecins lui ont proposé d’y réfléchir pendant une semaine avant de prendre sa décision.
Elia porte une prothèse pour le sport (photo)
"Une fois qu’elle a appris que son état se dégradait, en 10 minutes, c’était plié, elle a dit ‘on coupe plus haut. Je referais du basket, ça va aller, vous allez voir, je vais y arriver’ ", raconte la mère d’Elia. L’adolescente a donc accepté d’avoir recours à l’amputation tibiale.
"Ça aurait pu être pire"
"J’avais peur du regard des gens et puis au final j’ai tellement été soutenue que je me suis dit la vie c’est la même, c’est toujours moi, je suis toujours la même personne ça aurait pu être pire", partage Elia.
Aujourd’hui, la jeune fille porte une prothèse conçue pour le sport. "Elle a été conçue expressément pour le basket, décrit Elia. En Belgique, personne ne joue avec une prothèse, donc j’ai vraiment avancé vers l’inconnue. Je fais du basket depuis que j’ai 4 ans. J’ai commencé très petite et je n’ai jamais arrêté".
"Les semaines passent, je remarche, je fais ma kiné. Tout va bien donc je garde espoir. Chaque jour est une petite victoire. C’est pour ça que tout va bien et que je souris encore aujourd’hui", conclue Elia.
Elia amputée suite au Covid-19, RTBF, 11 octobre 2020
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