D’après une étude canadienne, publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), la distanciation physique serait le moyen universellement reconnu comme le plus efficace pour réduire la propagation du coronavirus. Les masques et les “bulles sociales” sont également très utiles, mais leur efficacité est variable selon les situations.

Distanciation physique : efficace dans toutes les circonstances

Les chercheurs de l'Université Simon Fraser (SFU) ont développé un modèle afin de tester l'efficacité des différentes mesures préventives contre la Covid-19. Dans cette modélisation, ils ont introduit le concept “événement R”, désignant le nombre attendu d’individus infectés par une personne, dans différentes circonstances : rassemblement en boîte de nuit, fête, transports en commun et repas au restaurant.

Les professeurs Paul Tupper et Caroline Colijin, deux des auteurs de l’étude, ont examiné les facteurs pouvant influer sur l’infection. Ces derniers incluent la durée de l’exposition, l’intensité de la transmission, le degré de mélange entre les individus et leur proximité. Ils ont ensuite examiné les méthodes réellement efficaces pour prévenir la transmission du virus, dans chaque circonstance.

Les chercheurs ont classé les lieux selon le risque d’infection

Les chercheurs ont observé que les chances d’être infecté dépendent principalement du taux de transmission et de la durée d’exposition. Cela signifie que le temps qu’une personne passe dans un lieu spécifique peut grandement affecter sa possibilité d’être contaminé. Les scientifiques ont classé les événements en deux catégories : saturants et linéaires.

Les événements considérés comme “saturants” présentent une forte probabilité de transmission. Il s’agit des boîtes de nuit, des bars et des lieux de travail surpeuplés. Ceux qui sont considérés comme “linéaires”, ou à faible probabilité de transmission, comprennent les transports en commun empruntés avec un masque, les restaurants qui respectent la distanciation sociale et les activités de plein air.

Sur la base du modèle élaboré par les chercheurs, la distance physique est toujours le moyen le plus efficac e de réduire la propagation de la Covid-19, quel que soit le contexte. Elle devrait donc toujours être appliquée.

Bulles sociales : efficaces dans le lieu où le virus circule fortement

Par ailleurs, l'efficacité des “bulles sociales” dépendrait du degré de probabilité de transmission du virus dans tel ou tel lieu. Les chercheurs suggèrent que dans les zones à forte transmission, mettre en place des bulles sociales strictes serait utile. En revanche, elles seront moins efficaces dans les environnements où le virus circule moins.

C’est quoi une “bulle sociale” ?

Pour rappel, le concept de bulle social, expérimenté en Belgique, a été évoqué en septembre par le ministre de la Santé Olivier Véran. Cette mesure draconienne suppose que chaque foyer n’a le droit qu’à un nombre limité de “contacts rapprochés” avec des personnes extérieures.

Les membres d’un même foyer doivent donc élaborer une (courte) liste de proches avec qu’ils pourront continuer de voir sans masque ni distanciation, et rester à l’écart de tous ceux qui n’y figurent pas. Le but étant de réduire les brassages de populations et donc l’exposition des personnes vulnérables au virus.

“Si chacun de nous voit un peu moins de personnes par jour […] nous réussirons à vaincre ce virus. Certains pays ont parlé du concept de bulle sociale, c’est un peu le concept dont je vous parle ce soir”, avait alors expliqué le ministre. Une allusion presque passée inaperçue, à une mesure qui n’a finalement pas été appliquée telle qu’elle en France.

Sources

Event-specific interventions to minimize COVID-19 transmission, Proceedings of the National Academy of Sciences, 19 novembre 2020. 

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