Un tiers des personnes hospitalisées à cause du Covid-19 présentent des anomalies dans de nombreux organes des mois après avoir été infectées, d’après une étude publiée le 22 septembre dans la revue scientifique The Lancet. Cette étude apporte de nouvelles informations sur le Covid long, aussi appelé état post-Covid.
Covid long : encore peu de données sur la maladie
“On parle de Covid long lorsque de tels symptômes apparaissent à la suite d’une infection par le SARS-CoV‑2, altèrent la qualité de vie du patient, sont présents depuis au moins deux mois (avec une intensité qui peut fluctuer selon les jours, une alternance d’améliorations et de rechutes) et ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic”, indique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.
Des millions de personnes seraient actuellement atteintes de Covid long à travers le monde. Cette affection entraîne un large éventail de symptômes, comme l’essoufflement, la fatigue chronique, la faible résistance à l’effort ou un brouillard cérébral, parfois plus d’un an après avoir contracté le virus SARS-CoV-2. Malgré ces chiffres, il existe peu de données sur cette maladie, qui reste mal connue et des professionnels et vraisemblablement sous-diagnostiquée. Il se pourrait d’ailleurs que plusieurs symptômes restent à découvrir.
L’étude parue dans The Lancet est la première à analyser des résultats d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de plusieurs organes - le cerveau, le cœur, les reins et les poumons - chez des personnes ayant été hospitalisées à cause du Covid-19. Les chercheurs ont recruté 259 adultes ayant été hospitalisés pour cette raison au Royaume-Uni en 2020 et 2021, ainsi qu’un groupe contrôle de 52 personnes qui n’ont jamais contracté le virus.
Covid long : des anomalies dans plus d’un organe cinq mois après avoir quitté l’hôpital
Résultats : près d’un tiers des patients Covid présentaient des anomalies dans plus d’un organe en moyenne cinq mois après avoir quitté l’hôpital. De plus, ces personnes avaient 14 fois plus de risques de présenter des anomalies pulmonaires et trois fois plus de risques de présenter des anomalies cérébrales. Le cœur et les poumons étaient cependant plus résilients, notent les chercheurs.
Les anomalies observées au niveau du cerveau incluaient un taux plus élevé de lésions dans la matière blanche, ce qui a été associé à un déclin cognitif modéré. Les anomalies observées au niveau des poumons étaient, entre autres, des cicatrices et des signes d’inflammation.
Covid long : de sévères détériorations au niveau mental et physique
En outre, les personnes avec de nombreuses anomalies au niveau des organes étaient plus susceptibles de rapporter de sévères détériorations au niveau mental et physique, ce qui les empêchait “d'accomplir leurs activités quotidiennes”, a réagi lors d’une conférence de presse l’autrice principale de l’étude, la cardiologue Betty Raman.
À noter : cette étude a été menée pendant une phase précoce de la pandémie de Covid-19, avant l’immunité de masse acquise grâce à la vaccination et avant que l’on ait autant d’informations sur la gravité de la maladie. Par ailleurs, les variants Omicron n’ont pas été inclus dans cette recherche. Cela signifie qu’à l’heure actuelle, les personnes souffrant de Covid long pourraient présenter d'autres types d'anomalies.
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