Au mois de janvier débutera la première phase de la campagne de vaccination contre la covid-19 : un million de résidents d’Ehpad et de professionnels de ces établissements pourront être vaccinés. Toutefois, le secteur s’inquiète. La question du consentement est un problème épineux face à cette population souvent fragilisée.

Pas de vaccination obligatoire dans les Ehpad

Dans un communiqué la ministre déléguée à l’Autonomie Brigitte Bourguignon, a reconnu que la campagne de vaccination contre le coronavirus "représente un défi logistique et organisationnel sans précédent", rappelant que les pensionnaires ne sont pas obligés de recevoir l’injection. Il sera ainsi "essentiel de s’assurer du consentement 'libre et éclairé' des personnes âgées qui se feront vacciner".

Mais obtenir l’accord des pensionnaires avant la vaccination contre la COVID-19 risque d’être compliqué dans les maisons de retraite.

La difficile obtention du consentement dans les Ehpad

Comme le rappelle la déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa), Florence Arnaiz-Maumé, 40% à 60% des résidents des maisons de retraite ne peuvent plus prendre de décision concernant leur santé en raison de pathologies lourdes comme la maladie d’Alzheimer ou la démence. "Il va falloir clarifier qui doit donner le consentement, car il n'est pas envisageable que, si une personne âgée a deux ou cinq enfants, on demande l'avis de tous. Nous avons besoin d'un référent unique", a précisé la déléguée générale du Synerpa dans un communiqué de presse.

Autre difficulté face à ces anciens qui ne sont plus aptes à prendre des décisions seuls : les tuteurs sont rares en raison de l’engorgement des dossiers dans les tribunaux. L’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) remarque en effet que le recueil du consentement des résidents "sera difficile compte tenu du retard accumulé par notre pays en matière d’accès aux protections de justice pourtant indispensables pour nombre de personnes âgées".

Pour éviter ces situations compliquées, la Synerpa propose qu’une personne de confiance soit désignée pour chaque résident et ainsi éviter que les différents membres de la famille soient interrogés. L'organisation souhaite aussi pour une meilleure protection légale que “le consentement soit acté, écrit, intégré dans le dossier médical".

Les autorités françaises ont décidé de vacciner en premier lieu les pensionnaires des Ehpad et leurs personnes, car ces établissements ont été durement touchés par l’épidémie de la COVID-19. 1422 «clusters» étaient recensés dans des maisons de retraite au 1ᵉʳ décembre 2020, selon Santé publique France.

La ministre déléguée à l’Autonomie Brigitte Bourguignon et les représentants des Ehpad doivent une nouvelle fois échanger sur la mise en place de la campagne de vaccinations dans les établissements, le 14 décembre prochain.

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