Au cours de ces derniers mois, des mutations du virus de la covid-19 ont été repérées en Bretagne et en Alsace. Elles se sont révélées moins virulentes que le variant britannique, brésilien ou encore l’indien, nouvelle source d'inquiétude du monde scientifique. Toutefois, il n’est pas exclu qu’une souche plus dangereuse voit le jour dans l’Hexagone. Invité sur le plateau de l’émission Quotidien, Dominique Costagliola, épidémiologiste à l'INSERM, a mis en garde : une circulation importante du coronavirus pourrait aboutir à l’apparition d’un variant français plus contagieux.
"Les variants n'ont pas besoin de venir de l'étranger”
Venue sur le plateau de l’émission du groupe TF1 le 11 mai 2021 pour évoquer la situation sanitaire en France alors que le déconfinement progressif s’amorce, l’experte a reconnu : “les indicateurs sont en baisse néanmoins il y a encore une circulation relativement élevée du virus”.
Et ce point peut devenir problématique, car il favorise l’apparition des mutations. L’épidémiologiste rappelle : "Les variants n'ont pas besoin de venir de l'étranger. Ils pourraient très bien être produits en France. On pourrait parfaitement voir un variant ayant une mutation à la position 484 - comme le Brésilien, le Sud africain ou encore l’Indien - en France" (les virus avec cette mutation sont plus susceptibles de pouvoir infecter les personnes immunisées, NDLR).
La scientifique explique ensuite : "on voit dans une région qui a été beaucoup touchée, comme la région parisienne, la proportion des gens infectés avec ce type de variants augmenter. Donc c'est un signal d'alerte. On se dit : 'Il vaudrait mieux que le virus ne circule pas trop le temps de faire monter l'immunité collective''.
La vaccination, une arme contre la covid indispensable
Dominique Costagliola se veut rassurante concernant la vaccination : "Les vaccins disponibles à l'heure actuelle ont quand même une efficacité aussi contre les variants qu'on connaît" explique-t-elle. Toutefois, "ce qu'on craint, c'est un variant qu'on n'aurait pas encore vu et qui aurait des propriétés plus favorisantes pour le virus".
Pour la scientifique, l’évitement d’une quatrièmement vague de la covid-19 sera semblable à une course entre la circulation du coronavirus et la vitesse à laquelle la population sera vaccinée. Elle appelle ainsi à la prudence et aux respects des consignes sanitaires au cours des prochaines semaines de déconfinement. "Au moins jusqu’à fin juin quand on aura encore augmenté les vaccinations" a-t-elle estimé. Par ailleurs, il est indispensable - comme plusieurs professionnels de la santé l'ont déjà souligné - que la terre entière puisse accéder aux doses pour pouvoir mettre un terme à la pandémie. “Sans cela, il y aura toujours un endroit où pourrait apparaître un variant qui viendrait réinfecter l’ensemble du globe”, met-elle en garde.
Quotidien Emission du 11 mai 2021
https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/invitee-le-point-sur-lepidemie-avec-dominique-costagliola-directrice-de-recherches-a-linserm-91508976.html
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