Alimentation, tabac, vernis… 5 choses interdites avant une opérationFotolia
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Si l’épidémie de Covid-19 a bouleversé l’activité chirurgicale, plus de 8 millions d’interventions sont pratiquées chaque année en France, dont plus de 6 millions requièrent une anesthésie locale ou générale. Dans le dernier cas, certaines précautions pré-opératoires sont à respecter pour limiter les risques.

1. Manger avant l’intervention

À commencer par le fait d’être à jeun 6 à 12 heures avant l’intervention chirurgicale, selon le type d’acte pratiqué. C’est ce que l’on appelle le jeûne pré-opératoire. Lors d’une opération sous anesthésie générale, les malades sont intubés, c’est-à-dire qu’on leur insère une sonde dans la trachée qui permet de relier les poumons à une machine de ventilation pour, entre autres, apporter une assistance respiratoire.

"Si l’estomac du patient est plein, cela risque d’entraîner un reflux gastrique et l’inhalation des aliments ingérés", explique Dr Marina Clément, chirurgienne cardiaque à l’hôpital privé Jacques Cartier, à Massy. Ni nourriture ni boisson ne sont permises : "Nous autorisons seulement un demi verre d’eau pour éventuellement prendre des médicaments". Dans le cas où les patients souffriraient de diabète, "nous faisons en sorte de les opérer en priorité le matin afin de ne pas les laisser trop longtemps à jeun", précise la médecin.

Le dîner de la veille de l’intervention ne nécessite aucune précaution particulière mais les soignants déconseillent tout de même de faire un repas trop copieux et/ou de consommer de l’alcool. Enfin, il n’est pas non plus permis de mâcher un chewing-gum durant le jeûne pré-opératoire, malgré le stress éventuel ressenti à l’approche de l’opération.

2. Fumer

"Il a très longtemps été interdit de fumer avant une opération chirurgicale, car on considérait que le patient n’était plus à jeun, explique Dr Marina Clément. Mais des études ont montré que fumer ou vapoter n’augmente pas le niveau de liquide gastrique". Néanmoins, fumer reste fortement déconseillé avant un acte chirurgical.

Notamment parce que "le tabagisme alterne les capacités de cicatrisation. C’est un facteur de risque d’infection post-opératoire". L’hôpital privé de Marne Chantereine précise à ce sujet "que plus la durée de l’arrêt du tabac avant l’intervention est longue, plus les risques de complications seront diminués. Si l’arrêt du tabac a lieu 6 à 8 semaines avant l’intervention chirurgicale, ce risque devient égal à celui des personnes non fumeuses". Les risques liés à une mauvaise cicatrisation seraient multipliés par 2 à 4 à cause du tabagisme. "En tant que soignants, nous conseillons aux patients d’arrêter de fumer plusieurs jours avant l’intervention, mais certains sont très stressés", commente la médecin.

3. Porter des bijoux

Il est également interdit de porter des bijoux lorsque l’on subit une opération chirurgicale. Ceci afin de limiter les risques de contamination d’une zone par le biais d’objets. Les microfissures, les gravures et les pierres qui ornent les bijoux sont en effet des nids à bactéries, virus et parasites. Or, il est primordial de préserver l’asepsie des hôpitaux. Chaque année, selon une étude réalisée par l’Institut national de veille sanitaire (InVS), environ 5% des patients contractent une infection au sein d’un établissement hospitalier.

Cela représente environ 750 000 infections nosocomiales et 4000 décès par an.

"Les germes responsables proviennent le plus souvent du patient lui-même, mais ils sont transportés sur le site infectieux par l’intermédiaire du personnel ou de dispositifs médicaux", écrit à ce sujet l’Inserm. Les infections les plus courantes sont les infections urinaires (30%), souvent liées à la pose d’une sonde urinaire, mais rarement graves, les pneumonies (16,7%) et enfin, les infections du site opératoire après une intervention chirurgicale (13,5%). L’hygiène des mains, y compris celle des personnels soignants, est donc primordiale.

4. Être maquillé

Les patients doivent se doucher de la tête aux pieds avec un antiseptique la veille de l’opération, puis de nouveau le matin avant d’aller au bloc. "L’objectif est d’éliminer le maximum de bactéries présentes sur la peau et qu’elle soit la plus propre possible. Ce sont des précautions anti-infectieuses", détaille Marina Clément. L’hôpital de Marne Charantaine recommande également d’épiler la zone à opérer, mais de ne pas utiliser de crème dépilatoire. Les patients doivent également retirer leurs lentilles de contact avant une opération.

5. Avoir du vernis sur les ongles

Enfin, l’équipe soignante demande également aux patients de retirer leur vernis à ongles (même transparent), leurs faux ongles ou leur gel avant une anesthésie. "Durant l’opération, on place un saturomètre au doigt des patients pour surveiller leur fréquence cardiaque et leur pression artérielle, explique Marina Clément. Or, il semblerait que le vernis à ongles soit susceptible de perturber cette mesure". Les médecins ont également besoin de surveiller la coloration de la peau.

Afin de se préparer au mieux, il est également conseillé aux patients de bien se reposer les jours précédant une opération chirurgicale, d’éviter les excès et de discuter de leurs craintes avec une personne de confiance. Il ne faut également pas hésiter à poser toutes les questions nécessaires aux personnels soignants afin d’être le mieux informé et le plus serein possible. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent aussi intégrer des groupes de soutien au sein de l’hôpital, rejoindre des associations spécialisées dans leur pathologie, des groupes Facebook et/ou demander un suivi psychologique. Être entouré et soutenu est très important, notamment pour pallier le stress éventuel d’une opération lourde, ainsi que le manque de nicotine, d’alcool et de café chez les personnes dépendantes.

Sources

https://www.inserm.fr/dossier/infections-nosocomiales/

https://hopital-prive-marne-chantereine.ramsaysante.fr/vous-êtes-patient-votre-hospitalisation/les-consignes-à-respecter-avant-une-intervention

mots-clés : hôpital
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