À 30 ans, alors qu’elle coulait des jours heureux en Martinique, Nathalie Marquay-Pernaut développe une leucémie. Son combat, elle l’a déjà raconté dans un précédent ouvrage, Ma bonne étoile. Dans un tout nouveau livre, intitulé Moi, j’y crois (à paraître le 16 septembre aux éditions Guy Trédaniel), elle évoque ses intuitions, qui lui ont soufflé à l’oreille qu’elle était gravement malade, alors que tous les médecins minimisaient ses symptômes. Interviewée par Medisite, l’ancienne Miss France revient sur son cancer et les leçons qu’elle en a tirées.
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Installée en Martinique pour y développer une marque de maillots de bain, accompagnée dans ce défi par son nouveau petit ami Mathias, Nathalie est aux anges… Rapidement, elle tombe malade. Fiévreuse, fatiguée, elle se rend chez le médecin, qui lui diagnostique une forme bénigne de dengue. Selon lui, pas d’inquiétude : après quelques jours de repos, elle devrait aller mieux. “Ce n’est hélas pas comme ça que ça va se passer”, écrit la comédienne.
Les jours défilent et elle se sent de plus en plus fatiguée. "Je vais voir un autre médecin, puis un autre, un autre…". Au total, huit professionnels de santé lui diront exactement la même chose : ce n’est pas grave, c’est juste la dengue. Son compagnon de l’époque, Mathias, pense lui aussi qu’elle ne doit pas s’inquiéter. Mais Nathalie en est sûre : c’est autre chose. Son intuition lui souffle qu’elle est atteinte soit d’une leucémie, soit d’une tumeur au cerveau.
"C’est une leucémie, docteur, n’est-ce pas ?"
Un matin, alors que son état s’est encore aggravé, elle tente le tout pour le tout. Brûlante de fiève, avec à peine six de tension, elle monte dans sa voiture et roule vers un énième cabinet médical. Mais en route, poussée par son instinct, elle s’arrête devant une église et pénètre dans les lieux. Ce n’est pourtant pas dans ses habitudes. "J’ai beaucoup pleuré et j’ai parlé à ma grand-mère, je lui ai demandé de m'aider à trouver une solution".
Coïncidence ou pas, en sortant de ce lieu de culte, elle tombe sur la plaque d’une médecin, ancienne interne des hôpitaux de Paris. Juste en face, un laboratoire de biologie médicale. Pour elle, cela ne fait aucun doute, ce signe du destin lui a sauvé la vie.
Et pour cause, cette femme médecin lui prescrit immédiatement des analyses, alors qu’aucun autre professionnel n’y avait songé avant. Au vu des résultats "catastrophiques", l’ex-miss est admise à l’hôpital sur le champ. Nouvelles analyses, ponction lombaire… le diagnostic ne tarde pas à tomber. Mais avant même que le médecin n'ouvre la bouche, Nathalie Marquay sait.
"C’est une leucémie, docteur, n’est-ce pas ?", demande-t-elle. Le spécialiste ne peut que lui confirmer cette triste nouvelle.
“Si je meurs, j’assassine mes parents”
Sa réaction immédiate est une forme de soulagement. "J’étais tellement persuadée, dans ma tête, que j’avais quelque chose de grave ; sur le coup je me suis dit : enfin on a un mot sur ce que j’ai ! Parce que je sentais que j’allais mourir et qu’il fallait absolument qu’on trouve ce que j’avais pour guérir", nous confie-t-elle.
Très vite, vient la colère. “Énormément de colère”, même. "Je me demandais ‘Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?’" Enfin, suivent l’acceptation et, surtout, la combativité, la volonté de vaincre le cancer. "On se dit que de toute façon, on n’a pas le choix, on va se battre. Je vais vaincre cette put*** de maladie, je vais battre ce crabe. Ce n’est pas possible autrement, je suis jeune, j’ai 30 ans. Je ne peux pas me permettre de mourir parce que si je meurs, j’assassine mes parents".
Sa pensée première est donc envers ses proches. Pour eux, elle trouve la force de s’en sortir. Mais, bien sûr, pour elle aussi. "Je me suis dit mince, j’ai 30 ans, et je n’ai même pas fondé de famille. Or cela comptait beaucoup pour moi, mon rêve, c’était d’avoir des enfants. C’était un but. Et quand on est malade, avoir un but, c’est très important. Parce que ça nous aide à nous battre".
Pour sa santé, elle écoute son corps et son intuition
Le combat, pourtant, est rude. Après trois chimiothérapies, Nathalie Marquay doit subir une greffe de moelle osseuse. Un traitement qui doit la rendre stérile. Pour elle, c’est impossible à concevoir. "J’ai refusé la greffe", nous dit-elle. "C’est quelque chose que je sentais en moi, je voulais absolument avoir des enfants, j’avais le sentiment que sinon, je ne serais pas une femme. Et c’est vrai que j’avais tout le monde contre moi. Mon petit ami de l’époque, mes parents, les médecins. Tout le monde me disait que j’étais folle, que j’allais droit au suicide. Et moi je leur ai dit non, si vous me faites cette greffe, je vais mourir, je le sens au fond de moi".
Au fond d’elle, la trentenaire avait la conviction que son heure n’était pas venue, qu’elle avait la force de survivre sans cette greffe. Une force directement puisée dans son puissant désir d’un jour, donner la vie. "Et vous vous rendez compte, je m’en suis sortie ! C’est pour vous dire à quel point la force du mental est importante".
Bien sûr, elle ne recommande à personne de refuser un traitement et préconise plutôt d’écouter les médecins, consciente que ce qui a pu fonctionner pour elle ne s’applique pas forcément à un autre patient.
“Mes propres choix ne doivent pas vous empêcher d’écouter votre médecin”
"C’est ça qui a été difficile quand j’ai écrit mon livre Ma bonne étoile, où j’expliquais que j’avais refusé la greffe. Beaucoup de gens me demandaient ce qu’il fallait faire, car eux-mêmes ne voulaient pas faire cette opération. Et moi je leur répondais que c’était mon libre-arbitre à moi, que ça ne devait surtout pas les empêcher d’écouter leur médecin", explique la star.
De son côté, elle n’a d’ailleurs pas refusé tous les traitements, passant par le chemin difficile de la chimiothérapie. Mais elle a également appris à faire confiance à son corps, à savoir l’écouter quand il lui parle. "Je fais tout ce que je ressens, pour mon bien".
Nathalie Marquay prend ainsi l’exemple de l’exposition solaire, fortement déconseillée lorsqu’on a subi une chimiothérapie. "Je ressentais, de mon côté, que mon corps pouvait encore aller au soleil. Bien sûr, je n’y suis pas allé tout de suite, j’ai attendu environ huit mois après la fin de mon traitement et j’y ai été progressivement. Évidemment, je protège également ma peau. Mais vous voyez, je suis souvent bronzée, aujourd’hui". Là encore, elle ne le préconise à personne. Elle fait simplement ce qu’elle sent être bon pour elle.
Nathalie Marquay : sa leucémie l’a transformée
Pour l'épouse de Jean-Pierre Pernaut, la maladie est une école, dont on peut sortir grandi. "Depuis ma leucémie, je me suis encore plus ouverte aux autres. Je trouve que la vie est belle et qu’il faut en profiter au maximum. Tout ce qu’on peut prendre, il faut le prendre. Même s’il s’agit simplement de manger un morceau de pain sur une terrasse baignée de soleil", confie la reine de beauté.
"Les gens veulent toujours plus et ne sont pas contents de ce qu’ils ont", déplore-t-elle. Une attitude qui, elle l’avoue, l’agace. "Il ne faut pas chercher plus. Je ne suis pas quelqu’un qui me plaint, maintenant".
Petit revers de la médaille : elle attend parfois des autres qu’ils aient ce même état d’esprit. Amusée, elle raconte que cela ne plaisait pas toujours à sa fille lorsqu’elle était petite. “Dès qu’elle pleurait pour un petit bobo, j’étais très dure”. “Avant que je plaigne quelqu’un, il faut avoir quelque chose de grave”, reconnaît-elle.
Pour autant, elle encourage tout un chacun à voir la vie dans toute sa beauté et à en profiter chaque jour. "Et voilà, je suis heureuse. J’ai beaucoup de chance”, conclut-elle simplement.
Merci à Nathalie Marquay-Pernaut d'avoir répondu aux questions de Medisite. Son prochain ouvrage, "Moi, j'y crois", sera publié le 16 septembre aux éditions Guy Trédaniel.
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