Apprendre que l’on a un cancer est déjà un coup dur, en soi. Mais plus encore, c’est toute notre vie qui s’en trouve bouleversée. D’abord, par les longs mois de bataille, à grand coup de bistouri, de chimio ou de radiothérapie. Puis, par les années de reconstruction physique et psychologique qui s’ensuivent. Pour trouver la force de se battre, de continuer à vivre, adopter certains gestes ou habitudes, même anodines, peut être d’une grande aide.
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Cancer du sein : Un traitement en 30 min pour le soignerPrendre soin de son corps, s’essayer aux médecines douces, s’inscrire à une activité, voir des amis… Nous vous dévoilons plusieurs astuces pour apporter une touche de gaieté dans votre quotidien, et surmonter la maladie avec plus d’aisance, avec le témoignage de Laura, 28 ans, ancienne malade d’un cancer du système lymphatique.
Après cinq ans sans signe de rechute, et donc considérée comme guérie, la jeune femme a accepté de nous raconter son histoire et, plus précisément, toutes les petites choses qui l’ont aidée à surmonter la maladie, pendant et après le traitement.
Conserver une vie sociale pour se sentir “normal”
C’est en août 2014, alors qu’elle est encore étudiante en école de commerce et qu’elle s’apprête à commencer le stage de ses rêves, que le couperet tombe : Laura souffre d’un lymphome de Hodgkin. “Je me suis effondrée, j’ai pleuré une demi-heure dans les bras de mon père”, se souvient-elle. “Mais très vite, je me suis dit ‘ok, j’ai un cancer, mais je refuse que ça m’empêche de vivre’. J’avais travaillé tellement dur, dans mes études, pour me construire la vie dont je rêvais, que je ne voulais pas laisser la maladie l’emporter”.
Alors que les médecins lui conseillent de rester à Toulouse, avec sa famille, pour être bien entourée, elle préfère monter à Paris pour ne pas renoncer à son stage. Sur place, elle retrouve des amis et s’en fait de nouveaux. “C’était très important pour moi de continuer à travailler et à voir mes amis, malgré ma chimiothérapie”, explique Laura.
“Socialement, c’est génial de voir des gens avec qui tu peux parler d’autre chose, de continuer à te sentir normale et intégrée dans la société, malgré la déconstruction interne que tu vis”. Physiquement, bien sûr, c’était parfois très dur et l’ex-patiente ne le cache pas. “Mais mentalement, je me disais que j’étais comme tout le monde, et c’était plus important que les douleurs physiques”.
Demandez à choisir les dates de vos thérapies
Pour allier au mieux ses traitements et sa vie sociale, Laura conseille d’organiser sa vie, de manière que la chimiothérapie ne l’empêche pas de vivre normalement. Pourquoi pas, en s’arrangeant avec l’hôpital (lorsque cela est possible) pour planifier son parcours de soin aux dates qui vous conviennent le mieux.
“Ma chimiothérapie étant réalisée en ambulatoire, j’avais demandé à réaliser ces séances le vendredi. J’avais ainsi le week-end pour me reposer, et je pouvais donc aller au travail toute la semaine. Je n’ai quasiment manqué aucun jour de travail, sauf un vendredi sur deux pour mes soins”.
Tester des médecines complémentaires
Si le cancer lui-même entraîne des symptômes désagréables, ses différents traitements peuvent aussi avoir de violents effets secondaires. “À chaque fois que je sortais de chimiothérapie, je vomissais énormément”, raconte Laura. Mais ses nausées et maux de ventre ont très vite disparu lorsqu’elle a commencé l’acupuncture.
“J’ai d’abord essayé de faire des séances d’acupuncture juste avant la chimio, pour préparer mon corps, mais cela n’a pas eu beaucoup d’effet sur moi. En revanche, lorsque j’ai testé cette médecine douce juste après le traitement, cela a tout de suite été très efficace”, précise-t-elle. “J’allais directement chez l’acupunctrice en sortant de l’hôpital ou, lorsque j’étais trop faible, c’est elle qui venait chez moi. Grâce à ça, je n’ai pas eu besoin de prendre de cachets pour soulager mes troubles digestifs”.
Pour une prise en charge optimale, l’ancienne patiente recommande de se tourner vers un médecin généraliste formé à l’acupuncture. Il s’agit, dans ce cas, d’un vrai professionnel de santé.
Certains hôpitaux intègrent les médecines douces à leur parcours de soin
Et si l’acupuncture ne vous convient pas, pourquoi ne pas essayer une autre thérapie douce ? Sophrologie, homéopathie, chiropraxie, hypnose, naturopathie… L’essentiel est de trouver celle qui fonctionne le mieux pour vous. Pour vous aiguiller dans votre choix, n’hésitez pas à contacter une association de patients. Certains hôpitaux proposent aussi ces soins complémentaires - même si la pratique est encore loin d’être répandue.
À l’hôpital Saint-Louis (Paris), où Laura s’est fait soigner, le personnel soignant lui a tout simplement rit au nez, lorsqu’elle a demandé l’adresse d’un bon acupuncteur. “J’ai eu l’impression qu’il n’y avait aucun parcours personnalisé, qu’on ne nous laissait pas la possibilité d’être acteur de notre guérison”, déplore-t-elle. “Heureusement, d’autres établissements intègrent la médecine parallèle à leur parcours de soin, pour aider les patients à aller mieux”.
Selon une étude américaine publiée dans JAMA Oncology, un tiers des malades font appel, dans les 12 mois suivant le diagnostic du cancer, à des traitements non conventionnels.
Se chouchouter avec des produits adaptés
Le cancer et ses traitements ont des conséquences désastreuses sur l’organisme et, notamment, sur la peau. Cette dernière se retrouve particulièrement déshydratée, et nécessite l’emploi de produits adaptés.
“Lorsque j’étais à l’hôpital, une association avec organisé un atelier beauté. Des intervenants nous ont appris à bien hydrater notre peau, et nous ont fourni un kit beauté avec des soins spécifiques”, rapporte Laura.
“Ils nous ont également montré comment se maquiller et redessiner ses sourcils”. Car, outre les bienfaits directs sur le corps, prendre soin de soi au quotidien est aussi très bénéfique pour le moral. Si vous aviez déjà une routine beauté avant votre cancer, il est important de la conserver, en adaptant simplement les soins utilisés.
Ozalys, Même : des soins adaptés aux peaux des patientes
Si les produits de beauté destinés aux patients sous traitement oncologique étaient encore rares - voire inexistants - il y a quelques années, les marques sont aujourd’hui de plus en plus inclusives. Certaines gammes sont même exclusivement dédiées à ces peaux ultra-sensibles.
Ozalys, par exemple, est une marque créée par des femmes pour les femmes touchées par le cancer. Sa fondatrice, Isabelle Guyomarch, a en effet été diagnostiquée d’un cancer du sein en 2013, alors qu’elle dirigeait une entreprise pharmaceutique. Suite à cette épreuve, elle a voulu donner plus de sens à son travail, en créant des produits innovants, de qualité et accessibles à toutes les patientes.
Sans aucune substance nocive, ces soins d’hygiène, visage et corps possèdent une action apaisante, hydratante et protectrice, pour que les femmes atteintes d’un cancer retrouvent plaisir à prendre soin d’elles. Un pari que s’est aussi lancé la marque Même Cosmetics qui propose des soins, des produits d’hygiène et du maquillage.
Bouger pour améliorer sa qualité de vie
La pratique d’une activité physique, pendant et après les traitements du cancer, possède de nombreux bienfaits qui ont été prouvés scientifiquement. Selon l’Institut national du cancer, cela permet, en effet, de :
- prévenir le déconditionnement physique, et donc éviter la perte d’autonomie ;
- maintenir une composition corporelle normale ;
- réduire la fatigue liée à la maladie ;
- améliorer la qualité de vie du patient ;
- améliorer la tolérance aux traitements et leurs effets ;
- allonger l’espérance de vie et réduire le risque de récidive.
En outre, plus l’activité physique est débutée tôt dans le parcours de soin, et plus elle est maintenue dans la durée, meilleurs seront les bénéfices. L’INC rappelle que la prescription d’une activité physique adaptée aux patients atteints d’une affection longue durée est inscrite dans la loi de modernisation du système de santé, du 26 janvier 2016.
Un complément efficace aux traitements
Certaines associations proposent des programmes adaptés aux aptitudes des patients cancéreux, parfois en collaboration avec des hôpitaux. Parmi elles, la CAMI Sport & Cancer est même totalement dédiée à la promotion de l’activité physique comme complément des traitements traditionnels.
Marche nordique, gym douce, yoga, mais aussi (plus insolite) escrime ou aviron : les options sont nombreuses. Les pratiques collectives vous permettront également de rencontrer du monde et de partager des moments agréables.
“L’activité physique m’a permis de renouer avec mon corps”
“Même lorsque j’étais malade, je me forçais à aller courir plusieurs fois par semaine. Ça me faisait énormément de bien ! L’activité physique m’a permis de renouer avec mon corps, de reconnecter avec lui. Ainsi, je me prouvais que je n’étais pas une ‘loque’, que j’étais capable de bouger”. En prime, cela me procurait beaucoup d’énergie, ça me redynamisait”, détaille Laura.
L’Institut national du cancer recommande de réduire le temps de sédentarité (autrement dit, les moments où vous êtes assis ou allongé), mais aussi :
- de pratiquer au moins 30 minutes d’activité cardiorespiratoire 5 jours par semaine (de la marche active, du vélo ou de la natation, par exemple) ;
- de réaliser 2 séances hebdomadaires de renforcement musculaire modéré ;
- d’effectuer des exercices d’assouplissement, de mobilité articulaire et d’équilibre 2 à 3 fois par semaine.
Se faire accompagner par un psychologue
Par ailleurs, Laura rappelle que l’après-cancer peut être aussi compliqué, si ce n’est plus, que la phase de traitement. “Quand le cancer vient de se déclarer, que tu es en parcours de soin, tu es extrêmement accompagné. Tes proches sont présents, tu vois régulièrement des médecins et suis une sorte de routine”, explique-t-elle.
“Mais dans la phase de rémission, beaucoup de gens s’imaginent que, parce que tu n’as plus de soin, tu es guéri. Ils s’attendent donc à ce que tu reprennes ta vie comme avant, comme si de rien n’était”, souligne la jeune femme. “Mais toi, tu ne sais plus qui tu es, tu ne reconnais plus ton corps, tu ne sais plus quoi faire de ta vie. J’ai trouvé cette étape beaucoup plus compliquée que le cancer en lui-même”.
L’ex-patiente recommande donc de vous faire suivre par un(e) psychologue, si vous en ressentez le besoin. “Cette phase de doute, de mal-être, je l’ai ressentie assez rapidement, donc j’ai tout de suite été suivie”. Un accompagnement qui lui a permis de mieux gérer l’après-cancer.
Merci à Laura, ex-patiente soignée à l'hôpital Saint-Louis, pour son témoignage.
Activité physique et cancers : des bénéfices prouvés pendant et après les traitements, Institut national du cancer, 28 mars 2017.
Cancer : les programmes d’activité physique adaptée pendant et après les traitements, Institut Curie.
Les médecines complémentaires à l’hôpital, France Assos Santé.
Un tiers des patients traités pour cancer font appel à la médecine douce, Le quotidien du médecin, 12 avril 2019.
Sites des marques Ozalys et Même.
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