Cancer agressif : les 4 choses que vous ne savez pas©AdobeStockAdobe Stock

Cancer agressif : un terme "qui ne correspond pas à grand-chose"

Le terme de cancer agressif ou cancer foudroyant est souvent employé dans le langage courant, mais "il ne correspond pas à grand-chose sur le plan médical", nous informe le professeur Jean-Yves Blay, médecin oncologue et directeur du Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, à Lyon.

Globalement, par définition, tout cancer est agressif. "Mais quand certains sont décrits comme indolents, d’autres progressent plus vite. Ce sont ces cancers qui possèdent un temps de doublement* plus rapide ou qui forment des métastases après traitement que l’on pourrait considérer comme plus agressifs", précise le spécialiste. La notion d’agressivité d’un cancer fait donc écho au comportement clinique de la tumeur.

*Temps de doublement : durée nécessaire pour que la tumeur double de volume. Il fluctue de quelques jours à quelques mois chez l’homme et varie chez une même personne au cours de l’évolution du cancer.

Cancer agressif : un terme "qui ne correspond pas à grand-chose"© Istock

Un cancer peut être agressif quel que soit l'organe touché

Existe-t-il des types de cancers plus agressifs que d’autres ? Un cancer peut être agressif quel que soit l’organe touché. "Par exemple, certains cancers du poumon sont particulièrement agressifs, mais ce n’est pas le cas de tous les cancers du poumon", détaille le professeur Blay. Même constat pour le cancer du sein : "Les cancers inflammatoires du sein se propagent très vite quand d’autres cancers du sein restent indolents" ajoute le spécialiste.

À noter : "Le cancer du pancréas est également connu pour sa résistance aux traitements, pour son mauvais pronostic et pour son taux élevé de rechute. À ce titre, il pourrait être considéré comme généralement "agressif"", dévoile le médecin.

Cancers agressifs : des stratégies différentes de traitements

Le traitement d’un cancer agressif, comme pour tout type de cancer, dépend de l’organe touché.

"Mais contre un cancer qui se propage particulièrement vite, on pourra envisager des stratégies différentes qui consistent notamment à inverser certains traitements : on choisira par exemple de recourir à une chimiothérapie avant d’envisager la chirurgie", souligne le professeur Blay.

Les cancers liés au tabac : les plus redoutables

Même si on ne peut pas prévoir l’agressivité d’une tumeur, il apparaît que "les cancers liés au tabac et à l’alcool sont souvent redoutables, avec une progression rapide et de mauvais pronostics", déplore le professeur Blay. Ne pas fumer et boire avec modération constituent donc des stratégies logiques de prévention contre les cancers agressifs. Ce qui vaut pour la prévention de tous les cancers, à propagation rapide ou non, puisque le tabac serait responsable de 83% des cancers chez l’homme et de 69% des cancers chez les femmes, et la consommation d’alcool de 11% des cancers chez l’homme et de 4,5% chez la femme.

A noter : l’immunodépression (liée par exemple au virus du Sida) est souvent un facteur de risque de cancers plus agressifs. "Les patients atteignent plus difficilement la phase de rémission et les taux de rechute sont plus élevés que chez les personnes non immunodéprimées", nous révèle le spécialiste.

Sources

Merci au professeur Jean-Yves Blay, médecin oncologue et directeur du Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, à Lyon.

Cancer-environnement.fr, un site du Centre Léon Bérard.

Oncoprof.net, site du Professeur Jean-François Héron, professeur de cancérologie de la Faculté de Médecine de Caen.

Vidéo : Top 3 des cancers les plus fulgurants

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