Accident ischémique transitoire (menace d’AVC) : les 5 bonnes réactions à avoirAdobe Stock
Sommaire

Un AIT correspond à une altération de la fonction cérébrale due à une interruption temporaire de l’afflux sanguin au cerveau . L’AIT ou "menace d’AVC" survient lorsqu’un caillot bloque temporairement une artère cérébrale, sans laisser de cicatrice sur le tissu cérébral. L’IRM cérébrale réalisée lors du bilan est ainsi normale. Le caillot se forme soit sur place, sur le lieu de l’obstruction, ou bien il vient d’ailleurs (embolie). L’autre type d’AVC est l’AVC hémorragique lorsqu’il y a une rupture d’une artère dans le cerveau, avec saignement.

Parfois le signe d’un AVC imminent

L’AIT est un avertissement sérieux : ils sont parfois le signe d’un AVC imminent. En effet, les patients qui ont fait un AIT connaissent un risque plus élevé d’AVC que ceux qui n’en ont jamais fait. Le risque est particulièrement élevé dans les jours qui suivent l’AIT. On observe généralement ces épisodes chez les personnes de plus de 50 ans.

Les causes et les symptômes d’un AIT et d’un AVC ischémique sont identiques. Il existe deux types d’AVC : les AVC ischémiques et les AVC hémorragiques. Un AVC ischémique survient lorsqu’un caillot de sang bouche un vaisseau sanguin du cerveau. Un AVC hémorragique survient lorsqu’il y a une rupture d’une artère dans le cerveau.

Les AIT et les AVC s’observent généralement chez les personnes d’âge moyen ou âgées. L’hypertension artérielle, le cholestérol, le diabète et le tabac sont les principaux facteurs de risque cardio-vasculaires. L’athérome, qui correspond à des dépôts de cholestérol dans les artères cervicales et cérébrales, est la principale cause d’AVC ischémique. L’arythmie cardiaque peut également être responsable d’un AIT/AVC.

1 - Accident ischémique transitoire : apprendre à le reconnaître

Tout d’abord, il faut apprendre à reconnaître un AIT. Il est important de pouvoir reconnaître les symptômes d’alerte pour une prise en charge rapide. Cela permet d’augmenter les chances de survie et d’éviter les séquelles. Jusqu’à preuve du contraire, il est à considérer comme un AVC tant que les symptômes n’ont pas régressé. La plupart des symptômes sont communs chez les hommes et chez les femmes.

"Les signes d'un AVC apparaissent souvent soudainement, mais cela ne veut pas dire que vous n'aurez pas le temps d'agir. Certaines personnes ressentiront des symptômes plusieurs jours avant de subir un AVC. Une étude a révélé que 43 % des patients victimes d'un AVC présentaient des symptômes de mini-AVC jusqu'à une semaine avant d'avoir un AVC grave", avertit la Cardiac Screen clinic (Londres).

Les symptômes peuvent se traduire par une faiblesse musculaire soudaine d’un côté du corps (visage, bras, jambe, voire la totalité d’un côté), une perte de sensibilité, des difficultés à parler, des troubles visuels (perte de la vision dans un hémi champ visuel, ou une cécité totale dans un œil) ou des troubles de la vigilance. Mais il faut également savoir que certains symptômes sont spécifiques à la femme. Il est alors important de les connaître pour ne pas passer à côté. Ce peut être : un souffle court, des nausées, une modification de la personnalité, des vertiges et des pertes de connaissance, une crise d’épilepsie subite et parfois des hallucinations. Des difficultés de prise en charge de l’AIT chez la femme demeurent : en règle générale, le délai entre la survenue de l’AIT et l’appel aux urgences est plus long lorsque la victime est une femme.

Il existe des symptômes de l'AVC susceptibles de survenir une semaine avant, selon la Cardiac Screen clinic :

  • maux de tête : "Si vous prenez note de ces symptômes et cherchez de l'aide, même s'ils disparaissent, alors vos chances de rétablissement sont bien meilleures", précise la clinique.
  • vertiges : des vertiges soudains, une perte d'équilibre ou des problèmes de coordination peuvent être révélateurs.
  • engourdissements : Des engourdissements ou des picotements peuvent être synonymes de mini-AVC.
  • confusions : "Se sentir confus ou avoir du mal à comprendre des choses qui sont généralement faciles pour vous" doit alerter ajoute la clinique.
  • engourdissements ou faiblesse d'un côté du corps : Un engourdissement ou une faiblesse au niveau du bras ou de la jambe peut aussi annoncer un AVC.
  • perte de vision : La clinique anglaise attire aussi notre attention sur la perte ou modification de vision dans un ou les deux yeux, qui surviennent généralement soudainement.

En cas de doute, vous pouvez demander à la personne de lever les deux bras : s’il s’agit d’un AVC, l’un des deux bras retombe. Vous pouvez également demander à la personne de vous serrer les mains : si la pression est moins forte d’un côté, il peut s’agir d’un signe d’AVC. Vous pouvez lui demander de sourire ou de tirer la langue : vous remarquerez une asymétrie, signe typique et caractéristique d’un AVC. Enfin, il est possible de faire parler la personne, cela permet de détecter des troubles du langage. Il est possible d’observer plusieurs épisodes d’AIT en une seule journée.

2 - AVC : Agir rapidement

Une fois que les signes de l’AVC sont reconnus, il est urgent d’agir en composant le 15 : cet appel permet d’acheminer rapidement le malade à l’hôpital, si possible vers une unité spécialisée et d’organiser une prise en charge adaptée. Lorsqu’il s’agit d’un AIT, une prise en charge dans les 24 heures diminue de moitié le risque qu’un AVC survienne dans les trois mois qui suivent.

AVC : la formule pour l'identifier

Un moyen mnémotechnique a été mis en place pour identifier un AVC et réagir. Il s’agit de la formule VITE : V comme Visage paralysé, I comme Impossible de bouger un membre, T comme trouble de la parole et E comme Éviter le pire en contactant rapidement les secours.

Lors de l’appel au 15, il est important de décrire au médecin régulateur les signes qui vous ont mené à cet appel, en évoquant les symptômes, l’heure de survenue des premiers signes de l’AIT (ce détail peut être important pour la suite et la mise en place du traitement) et le mode d’évolution. Ne raccrochez pas tant que votre interlocuteur ne vous l’a pas demandé : le médecin pourrait avoir besoin d’autres renseignements ou de vous donner des conseils.

Il existe des gestes utiles à mettre en place en attendant l’arrivée des secours. Il est recommandé d’allonger le patient (afin d’éviter une potentielle chute) et de continuer à lui parler (ce qui permet d’évaluer son état de conscience). Vous pouvez préparer la dernière ordonnance du patient et les résultats de la dernière prise de sang réalisée : ces informations pourront être utiles aux médecins qui vont prendre en charge le patient. Il est conseillé de ne pas faire boire ni manger la personne et de ne donner aucun médicament oral, même s’il s’agit de son traitement habituel.

AIT : comment réagir après ?

3 - Suivre un traitement antiagrégant plaquettaires

Après la survenue d’un AIT, il est recommandé de suivre de près un traitement compte tenu du risque de survenue d’un AVC dans les jours ou les semaines qui suivent cet événement. Pour cela, les médecins prescrivent à leur patient un traitement antiagrégant plaquettaires (aspirine), en l’absence de contre-indication, afin de fluidifier le sang et de limiter les risques de formation d’un nouveau caillot. Le sevrage tabagique est indispensable ainsi que l’adoption d’une alimentation variée. Un suivi médical régulier sera alors mis en place.

En cas de sténose carotidienne (carotide encrassée par des dépôts d’athérome), une intervention chirurgicale au niveau de la carotide peut être proposée. Une consultation en cardiologie est systématique afin d’évaluer la fonction cardiaque et de rechercher des troubles du rythme cardiaque.

4 - L'importance de l'hygiène de vie

Enfin, après un AIT, il est important de mettre en place une bonne hygiène de vie sur le long terme. Cela permet notamment de limiter les risques. Cette nouvelle hygiène de vie passe notamment par une surveillance de la pression artérielle, du cholestérol et de la glycémie. Il est conseillé d’avoir une activité physique quotidienne d’au moins 30 minutes pour lutter contre la sédentarité et également de limiter l’alcool, de supprimer le tabac et de manger équilibré. Si ce nouveau rythme de vie est difficile à mettre en place - les mauvaises habitudes étant parfois dures à changer - il est possible de se faire aider par des professionnels de santé. Ceux-ci pourront prévoir conseils et programmes pour retrouver une vie plus saine et éloigner le risque d’AVC.

5 - Un suivi cardiologique pour contrôler les facteurs de risque

Après un AIT, il est également important de contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaires pour limiter les risques de récidive. Il est recommandé d’arrêter le tabac, de manger équilibré et d’avoir une activité physique quotidienne d’au moins 30 minutes. Un contrôle de la pression artérielle, du cholestérol et de la glycémie est nécessaire. Un suivi cardiologique est proposé pour contrôler les facteurs de risque cardiovasculaires et éloigner le risque d’AVC.

Sources

Merci à Nathalie Dervaux, cardiologue

mots-clés : caillot sanguin, cerveau
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