Miel : 5 choses à savoir avant d'en prendreIstock
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Choisir un miel d'origine française

Le miel a de nombreuses vertus pour la santé. Apprécié pour ses propriétés antalgiques, antimicrobiennes, cicatrisantes mais également sa douceur et son goût sucré, le miel séduit plus d’un Français : il s’écoulerait en effet 1,3 kilo de miel par seconde dans l’hexagone. Une grande consommation qui est liée à sa disponibilité, puisque l’on peut trouver du miel un peu partout (en grande surface, sur les marchés ou encore directement chez les apiculteurs).

Attention toutefois : tous les miels ne se valent pas, et cette différence de valeur peut être facilement observée en lisant l’étiquette du produit.

Marion Mourrin, naturopathe, préconise de "choisir un miel français, car on a des normes relativement exigeantes." La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) veille à l’application des règles d’étiquetage qui obligent par exemple à mentionner la date de durabilité, l’adresse du fabricant, du conditionneur ou du vendeur sur les produits mais également le pays d’origine.

Un miel sur lequel est inscrit "Origine France" ou "Récolté en France" "nous assure qu’il n’y a pas de mélange ou d’ajout d’autres substances", affirme-t-elle. En effet, la consommation de miel en France étant supérieure à sa production, la grande majorité des produits est importée de Chine, d’Espagne ou d’Ukraine, des exportateurs qui n’hésitent pas à nous tromper sur la marchandise en y ajoutant des sirops sucrés.

Afin d’éviter l’arnaque du faux miel, le mieux reste donc d’acheter son miel à "un apiculteur local qui, lui, ne va pas utiliser de mélange, explique Marion Mourrin. Privilégiez également les miels fraîchement récoltés en regardant la date de durabilité, vérifiez la liste d’ingrédients et assurez-vous que le miel soit pur, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas d’autres ingrédients à l’intérieur : ni additif, ni conservateur, ni sirop. Le miel est un produit naturel, il n’a besoin de rien d’autre. Quand il est bien récolté, il se suffit à lui-même."

Il ne faut pas prendre de miel pendant les repas pour ne pas bloquer la digestion

Des vertus digestives sont également attribuées au miel. Dans L’agenda des remèdes naturels 2018 (éditions Alpen), il est décrit comme "facilitant l’assimilation des aliments en améliorant la digestion et le transit intestinal". Pourtant, le pH (unité de mesure d’acidité) acide du miel ne serait pas à négliger, puisque dans certains cas, l’aliment aurait l’effet inverse à celui escompté. "Pris cru, le miel est déconseillé en fin de repas car il engendre des fermentations intestinales et bloque la digestion par ses principes actifs antibiotiques", affirme Anne-Laure Jaffrelo.

La solution ? Le prendre hors des repas, ou l'incorporer directement dans nos préparations culinaires. "Trois quarts de tasse de miel remplacent une tasse de sucre blanc, explique Marion Mourrin. Les préparations seront ainsi bien meilleures au niveau de l’assimilation."

Ne pas en donner aux enfants avant 1 an

Malheureusement, tout le monde ne peut pas bénéficier des bienfaits du miel. C’est le cas des nourrissons de moins d’un an : dans un communiqué du 14 juin 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte sur les risques de botulisme en cas de consommation de miel chez cette population. "Affectant le système nerveux, cette maladie est provoquée par les spores d’une bactérie (Clostridium botulinum) contenues dans les poussières, dans certains sols, mais aussi dans le miel, explique l’Agence.

L’enfant de moins d’un an est particulièrement sensible à cette infection car son système immunitaire n’est pas tout à fait prêt pour se défendre contre les microbes. S’il consomme du miel contaminé par des spores de C. botulinum, celles-ci peuvent se développer dans l’intestin, et y produire une toxine responsable de la maladie."

Les principaux symptômes du botulisme sont une constipation, une irritabilité, un faible réflexe de succion, un manque d’expression faciale ou encore une perte de contrôle des mouvements de la tête. Bien que rare, cette maladie n’est pas à négliger puisqu’elle nécessite, la plupart du temps, une hospitalisation "très longue sous assistance respiratoire". Après un an, plus de risque : l’enfant peut consommer du miel, car ses défenses immunitaires seront assez développées pour lui permettre d’éliminer les spores tout seul.

Le miel est plus sucré qu'on ne le pense

Si le miel est réputé bon pour la santé, il n’en reste pas moins… sucré : "Le miel est essentiellement constitué de sucres, à 80%, explique Marion Mourrin. Parmi ces sucres, on retrouve 40% de fructose, 30% de glucose et les 30% restants sont un mélange de maltose, de saccharose et de polysaccarides."

Est-ce un problème pour autant ? Pas vraiment, car le miel, "en quantité modérée, est le meilleur sucre pour l’organisme, affirme la naturopathe. Il ne va pas faire monter le pic de glycémie [taux de sucre dans le sang] puisqu’il va être absorbé lentement." C’est ce qu’on appelle un sucre complexe, différent des sucres simples qui, eux, sont rapidement transformés en énergie.

Un avantage indéniable qui rend le miel tolérable pour les personnes diabétiques, souffrant d’une pathologie qui élève le taux de sucre dans le sang. Toutefois, certains miels sont à privilégier dans ce cas de figure, comme le miel de châtaignier et le miel d’acacia, qui a un indice glycémique particulièrement faible (apport en sucre de 35, sachant qu’un aliment est considéré à faible indice glycémique si celui-ci est inférieur à 50).

Que signifie alors "quantité modérée" ? Une consommation de miel correspondant à "une cuillère à café par jour, que l’on ajoute généralement à une infusion", affirme Marion Mourrin.

Allergiques aux pollens ? Attention !

En France, on estime que 30% des adultes sont allergiques aux pollens. Des allergènes d’autant plus gênants qu’ils peuvent se manifester sous plusieurs formes. Dans un communiqué du 25 juillet 2018, l’Anses alerte en effet des risques liés à la consommation de compléments alimentaires à base de miel, de gelée royale et de propolis, susceptibles de provoquer des réactions allergiques à cause de la présence de pollens dans ces produits.

"Il est conseillé aux personnes allergiques aux pollens mais également aux personnes prédisposées aux allergies ou à l’asthme d’éviter de consommer des compléments alimentaires contenant ces>produits", affirme l’Agence.

Les allergiques aux pollens doivent-ils donc bannir le miel de leur alimentation ? Selon Marion Mourrin, il convient de faire un test avant de statuer : "Dans un premier temps, on ne va pas forcément l’éviter. Il faut en goûter un tout petit peu pour voir s’il est bien toléré. Si l’on manifeste le moindre désagrément ou la moindre résistance, il sera alors à proscrire."

Sources

Remerciements à Marion Mourrin, naturopathe et Anne-Laure Jaffrelo, naturopathe.

"Etiquetage du miel". DGCCRF. 21 octobre 2016.

"Pas de miel pour les enfants de moins d’un an". Anses. Mis à jour le 14 juin 2016.

"Allergies aux pollens et compléments alimentaires: l’Anses rappelle les précautions à prendre". Anses. 25 juillet 2018.

"Pollens et allergies". Ministère de la Santé. Mis à jour le 20 mars 2018.

"Consommation de miel en France". Planetoscope.

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