50% : c’est la hausse du nombre de personnes, femmes comme hommes, âgées de 75 à 84 ans prévue entre 2020 et 2030, d’après les données du gouvernement. L’Insee indique par ailleurs qu’en 2050, 24 millions de Français auront plus de 60 ans. Ce vieillissement de la population signifie que les problèmes de santé et les maladies liées à ces tranches d’âge vont être plus fréquents. Il est donc essentiel pour les pouvoirs publics, dès aujourd’hui, de prévoir des stratégies en matière de prise en charge des pathologies liées au vieillissement
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6 façons simples de ralentir le vieillissement après 60 ansDès 50 ans, la masse musculaire diminue de manière significative
Si certaines maladies favorisées par un âge avancé comme Alzheimer ou Parkinson sont aujourd’hui plutôt bien connues, il en existe une à laquelle on ne fait pas assez attention : la sarcopénie, ou dystrophie musculaire liée à l’âge. Qu’est-ce que c’est ? “Dès 50 ans, la masse et la force musculaires diminuent de manière significative. Au-delà d'un certain seuil, ce phénomène est appelé sarcopénie. Celle-ci retentit sur les performances physiques, favorise les troubles de la marche et constitue un facteur de fragilité chez les personnes âgées”, explique le CHU de Bordeaux sur son site Internet.
Le CHU poursuit : “La sarcopénie est associée à une augmentation du risque de chutes et de fractures entraînant des immobilisations qui, à leur tour, viennent aggraver la sarcopénie. Récemment, le regard porté sur cette pathologie a changé, donnant lieu à des approches nouvelles, tant dans le diagnostic que dans la stratégie thérapeutique qui associe exercices physiques spécifiques et apport alimentaire adapté.”
Sarcopénie : une maladie trop peu connue
Cette maladie passe aujourd’hui trop souvent sous les radars, d’après les experts. Sa découverte est en effet récente et il n’existe à ce jour aucun traitement médicamenteux pour y faire face. Trop peu de médecins y sont sensibilisés, et le grand public ne connaît pas son existence. La sarcopénie est pourtant considérée comme l’équivalent pour le système musculaire de la maladie d'Alzheimer. Une aberration pour les spécialistes, qui soulignent qu’au vu du vieillissement de la population, la sarcopénie va devenir un enjeu de santé publique.
“La multiplicité des facteurs de risque de la sarcopénie rend cette pathologie très singulière : elle est encore trop peu connue et difficile à diagnostiquer ; elle doit être prévenue ou ralentie par un exercice physique régulier et une nutrition appropriée, et ce dès 50 ans. Elle doit surtout faire l'objet de programmes de recherche dédiés à la découverte de nouveaux traitements médicamenteux encore absents”, analyse le professeur Jean Mariani, neuro-biologiste, directeur de l’Institut de la longévité Charles Foix à Ivry-sur-Seine et président du Comité scientifique de Biophytis.
Dystrophie musculaire liée à l’âge : un risque majeur de handicap
Le professeur de neurobiologie poursuit : “Au-delà de l’avancée en âge, l'association avec l’obésité est au cœur de nos recherches car elle est à la fois déclencheur et facteur aggravant de la sarcopénie, et tend à toucher une partie toujours plus importante de la population.”
La recherche sur la dystrophie musculaire liée à l’âge est essentielle pour mieux comprendre cette maladie et préserver les personnes âgées du handicap : une étude publiée dans la revue Journal of the American Geriatrics Society a montré que la probabilité de déficience fonctionnelle et de handicap est presque deux fois plus élevée chez les hommes âgés et trois fois plus élevée chez les femmes âgées atteints de sarcopénie de stade 2 que chez des hommes et des femmes du même âge dont l’IMC musculaire est normale.
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