Sans sexe... c'est-à-dire ?
Les Français déclarent en moyenne 2,4 rapports sexuels par semaine. "Un chiffre sans doute un peu surestimé" selon Luc Martrenchar. Cette statistique peut inquiéter ceux qui voient leurs relations sexuelles s'espacer, craignant alors de se situer en dehors de la normalité.
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Anorgasmie : je n'arrive pas à avoir d'orgasme, que faire ?Or, "il n'y a pas de fréquence normale, chacun peut faire confiance à ce qu'il ressent : une plénitude, du désir ou de la frustration" rassure le psy. "La qualité des relations sexuelles est bien plus fondamentale que la quantité."
Ainsi, pour beaucoup, il vaut mieux une relation sexuelle toutes les deux semaines pendant laquelle un plaisir sexuel profond est ressenti que des relations quotidiennes qui ne font pas vibrer.
Le malentendu homme/femme
Pour Luc Martrenchar, l'insatisfaction sexuelle arrive en tête de ce qui diminue le désir. Ainsi "76,8% des femmes se déclarent insatisfaites sexuellement ou en manque de sexe" note le spécialiste. "Or, pour qu’il y ait du désir, il faut qu’il y ait du plaisir."
De fait, la sexualité féminine est très différente de la sexualité masculine : "Certaines femmes ont besoin de manifestations de tendresse, d’amour, et d’un temps de préliminaires conséquent pour être suffisamment excitées."
A la ménopause, une autre source de décalage peut survenir : "Débarrassée de son rapport à la procréation, la sexualité pourra présenter un nouvel attrait pour la femme. Alors que la baisse de testostérone aurait tendance à diminuer la libido de l'homme."
Qu'est-ce qui remplace le sexe dans les couples sans sexualité ?
"Souvent, le sexe dans le couple est remplacé par la masturbation ou des relations extra-conjugales. L’énergie sexuelle est aussi utilisée à d’autres fins que la sexualité, dans le travail ou la création artistique par exemple. C’est ce qu’en psychanalyse on appelle "sublimation".
On peut aussi pratiquer intensivement un sport afin de libérer des endorphines qui nous donnent du plaisir ou bien encore avoir recours à des substitutifs, comme les produits sucrés, l’alcool ou le cannabis", explique Luc Martrenchar. "Dans tous les cas, il n’y a rien qui remplace totalement la sexualité. Il n’y a pas de sublimation totale, même chez ceux qui se revendiquent asexuels.
L’asexualité, c’est la coupure entre la psyche et le corps. Cette coupure n’empêche pas qu’il y ait un manque. La sexualité reste un besoin, certes pas vital, mais un besoin quand même."
Faut-il se forcer à renouer le lien sexuel ?
"D’évidence non : les rapports sexuels doivent rester le résultat d’un désir partagé" affirme Luc Martrenchar. "Pour certains, le lien sera définitivement cassé, pour d'autres, l'affection est toujours là. Retrouver une sexualité vivante, créatrice et heureuse passe par une prise en compte de la façon dont l’autre vit sa sexualité et une volonté de nourrir la relation amoureuse dans son ensemble.
Parfois, la consultation d’un sexologue est indiquée, car le sexe, comme le dit Phlippe Brenot, grand psychiatre et sexologue français, ça s'apprend : se satisfaire et satisfaire l'autre ne va pas de soi. Il est parfois préférable alors de consulter en couple, car un trouble sexuel est toujours un trouble sexuel du couple."
Pourquoi arrête-t-on de faire l'amour ?
Luc Martrenchar liste d'autres causes de désaffection pour le sexe.
- Les soucis quotidiens qui petit à petit minent le désir,
- Le stress et l'angoisse de la performance (renforcée par la pornographie, qui montre une sexualité très éloignée de la sexualité réelle)
- Les difficultés de la vie, comme le chômage, qui viennent atteindre l'estime de soi,
- La naissance des enfants qui fait passer du statut d'amant ou amante à celui de père ou mère
- Les tensions dans le couple, lorsqu’elles restent non-dites
- L’âge, qui peut altérer l’image de soi ou de l'autre
- L'homosexualité inconsciente
- Les interdits intériorisés lors d'une enfance répressive par rapport à la sexualité.
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