"N'avoue jamais", recommandaient nos grands-mères aux infidèles. Les psy d'aujourd'hui ne sont pas très loin de cette position. "Lorsque le conjoint ou la conjointe n'a aucun soupçon, l'aventure, s'il ne s'agit que d'une aventure ponctuelle, ne regarde que soi", estime le Dr Robert Neuburger, psychiatre et thérapeute familial.
"La discrétion s'impose. Les gens parlent souvent pour soulager leur conscience, mais c'est faire souffrir l'autre inutilement. Cependant, dans la maxime, on parle non pas de ne rien dire mais de ne pas avouer, ce qui laisse supposer que l'autre a des doutes. Dans ce cas, il est, à mon avis, préférable de reconnaître les faits, sinon on crée une situation pire que le mensonge : la dissimulation qui, elle, est destructrice pour la personne trompée."
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"Tout et rien à la fois", répond Marie, 48 ans, mariée depuis 25 ans et infidèle pour la première fois depuis quelques semaines. "Je ne veux surtout pas que mon mari le sache. Ce que je vis n'est pas contre lui mais pour moi. Je lui mens, mais mes mensonges le protègent. De l'extérieur, ma vie de couple est pareille, j'arrive même à faire l'amour avec lui et à y prendre du plaisir, ce dont je ne me serais pas crue capable. En revanche, avec mon amant qui est marié lui aussi, c'est toute la magie des débuts : le cœur qui bat, les rendez-vous improbables, l'émerveillement des premières fois. J'ai l'impression de revivre mes vingt ans. Je sais que c'est injuste vis-à-vis de mon mari, et très égoïste, mais j'ai envie d'en profiter."
Qu'est-ce que ça change ?
Tout dépend de ce que l'on vit, car entre l'aventure sans lendemain et la liaison sérieuse qui balaie tout sur son passage, il existe une foule de nuances.
"Où se situe en réalité le problème de l'infidélité ?", interroge Robert Neuburger. "On rencontre des gens très attachés à leur conjoint et qui prennent un plaisir sexuel ailleurs. Bien sûr, on peut se poser la question du respect de l'autre. Cependant, tant qu'il ou elle n'est pas au courant, il s'agit juste d'un problème d'organisation, de sa propre disponibilité psychologique et de celle de son amant ou de sa maîtresse." Et cette disponibilité, cette capacité à investir ou non la nouvelle relation dépend, bien entendu, de la qualité du lien conjugal.
Est-ce grave ?
"Je pense que tout se décide plus ou moins consciemment avant la rencontre", estime Robert Neuburger. De quel désir s'agit-il ? Rajeunir, retrouver des émois des débuts ? "La vie n'a pas de marche arrière. Mais lorsque l'on se trouve dans une situation où le couple ne va pas bien, où l'on se dispute, où l'on s'ennuie, la tentation est grande de se renouveler, de trouver un nouvel intérêt. A ce titre, le cap des 45-60 ans est particulièrement délicat. Les séparations de seniors augmentent d'ailleurs de façon exponentielle. Les gens ne se contentent plus d'une vie familiale, ils veulent une vraie vie d'homme et de femme. Ce désir est d'ailleurs autant revendiqué par les hommes que par les femmes."
A lire : ''On arrête on continue, faire son bilan de couple'', de Robert Neuburger, Payot, 10 €.
Tout le monde peut être tenté...
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