- 1 - Dois-je le (la) revoir ?
- 2 - Comment parler aux enfants ?
- 3 - Que dire aux petits-enfants ?
- 4 - Quelles relations avec la belle-famille ?
- 5 - Et les amis ?
- 6 - Être triste, jusqu'à quel point ?
- 7 - Dois-je déménager ?
- 8 - Comment passer le prochain Noël ?
- 9 - Créer son clan de solos : une bonne idée ?
- 10 - S'autoriser une nouvelle histoire ?
Dois-je le (la) revoir ?
Si vous avez encore des enfants à charge, oui. "Cela évite les situations ubuesques où l'on dépose les enfants en bas de l'immeuble, sans même vouloir passer la porte d'entrée", estime Patrick Estrade, psychothérapeute à Nice.
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Tout le monde il est beau...Pour Laurent Bavière, président de l'Association française des solos, tout dépend de la qualité de la relation. "J'ai vu de tout, même des couples séparés qui s'inscrivaient ensemble à notre association !"
En tout cas, pour le psy, "la rupture est une situation de guerre, même quand on croit que tout va bien. Il est normal et sain de passer par une phase de désamour. Quitte à renouer ensuite des liens amicaux".
Comment parler aux enfants ?
"Quel que soit leur âge, les enfants ne doivent pas être les derniers informés", conseille Patrick Estrade. Malgré vos efforts, ils sentent que la situation est tendue : ce sentiment diffus est, surtout en l'absence de mots, plus angoissant que l'annonce claire d'une séparation.
En revanche, gare aux idées toutes faites : même les ados ou les jeunes adultes peuvent être touchés par cette annonce. "Un jour, j'ai vu en consultation un gamin de 18 ans qui avait dit à ses parents : si vous vous séparez, je me suicide." Veillez donc à maintenir un dialogue chaleureux tout en les conservant à l'écart des haines, des querelles qui ne les concernent pas.
Que dire aux petits-enfants ?
Il est important de continuer à cultiver ce lien affectif si fort qui nous attache aux petits-enfants. "Le risque, c'est le discours que leurs parents tiendront sur votre séparation, suivant qu'ils jugeront que vous êtes coupable ou victime", souligne Patrick Estrade.
Là encore, quel que soit leur âge, il est important de leur expliquer votre nouvelle situation avec des mots simples. En insistant sur le fait que cela ne change rien à l'amour que vous leur portez. Sachez que la justice garantit un droit de visite pour les grands-parents, et que vous pouvez toujours utiliser Internet, le courrier ou le téléphone pour dire que vous pensez à eux.
Quelles relations avec la belle-famille ?
Après de longues années de vie commune, vous avez forcément créé des liens avec votre belle-famille (beaux-parents, beaux-frères, belles-sœurs). Quid de ces relations une fois la séparation consommée ?
"Pourquoi ne pourraient-elles pas être maintenues ? Toutefois, mieux vaut ne pas se bercer d'illusion : chaque parent aura tendance à prendre le parti de son enfant", note Patrick Estrade, qui conseille par ailleurs de ne pas se précipiter pour annoncer son divorce à ses parents. "Il arrive que la distance engendrée par l'idée même de la séparation permette un nouveau départ dans le couple."
Et les amis ?
Ce n'est pas parce que l'on divorce que l'on doit tirer un trait sur 20 ou 30 ans d'amitié. Cependant, le propos mérite d'être nuancé.
"Tout d'abord, explique Laurent Bavière, on le sait mais on le constate lors d'une séparation : c'est dans les moments difficiles que l'on reconnaît les vrais amis. Certains vous tournent le dos, d'autres en profitent pour critiquer votre ex, ce que vous n'avez pas forcément envie d'entendre. Par ailleurs, nos amis menaient souvent la même existence que nous : mariés, avec enfants... Il n'est pas si facile, après le divorce, de se retrouver dans des soirées seul "solo" parmi des couples. Certaines relations s'espacent alors d'elles-mêmes..."
Être triste, jusqu'à quel point ?
Que vous soyez celui qui quitte ou celui est quitté, la séparation est un deuil. Et, comme le rappelle Patrick Estrade, "le deuil comporte cinq étapes : le choc de l'annonce ou de la prise de décision, la colère ou révolte, le marchandage - le moment où l'on essaie de se dire que l'on pourrait recommencer autrement -, la dépression ou tristesse, et l'acceptation". Il est donc normal de traverser une période de coup de blues.
"Si, au-delà de quelques mois, vous continuez à ne plus avoir envie de sortir, à pleurer, à vous replier sur vous-même, mieux vaut consulter. La séparation a peut-être rouvert d'autres blessures à soigner."
Dois-je déménager ?
Changer de maison pour mieux tourner la page, pourquoi pas ? "Parmi nos adhérents, beaucoup sont retournés dans leur région d'origine", observe Laurent Bavière.
Toutefois, lorsqu'un déménagement n'est pas envisageable (à cause des enfants qui sont attachés au lieu ou pour des raisons matérielles), ce peut être l'occasion de changer la déco, l'aménagement. "Ne transformez pas votre lieu de vie en un mémorial à la gloire de votre amour défunt. Au contraire, profitez-en pour vous faire plaisir : débarrassez-vous de ce que vous n'aimiez pas, bâtissez-vous un lieu où vous pouvez cocooner et repartir sur de nouvelles bases. Symboliquement c'est important", conseille Patrick Estrade.
Comment passer le prochain Noël ?
"Rien de pire que le premier Noël, passé seul chez soi, sans les enfants. Cela m'est arrivé après mon divorce, c'est terrible. Pour toute la société, Noël est une fête de famille : pour quelqu'un qui vient de se séparer, c'est un coup au moral", se souvient Laurent Bavière.
Il conseille donc d'anticiper : prévoir une sortie ou une soirée entre amis, suffisamment à l'avance. Et la famille ? "Attention, estime Patrick Estrade. Noël c'est aussi le moment où peuvent ressurgir les anciennes querelles. Vous êtes fragile et pas forcément en état d'affronter les jalousies ou les médisances des uns et des autres."
Créer son clan de solos : une bonne idée ?
"Oui !", assure évidemment Laurent Bavière, qui a fondé l'Association française des solos dans cet esprit. "On a besoin de rapports sociaux, de sortir, de parler avec d'autres de ce que l'on vit." C'est ce qu'on appelle le "soutien social".
"Tout ce qui peut favoriser la rencontre avec d'autres doit être encouragé, confirme Patrick Estrade. Mais il faut aussi se laisser le temps pour se mettre en conscience, être à l'écoute de soi, ressentir sa nouvelle autonomie. Tant qu'on n'est pas dans cette conscience, on ne peut pas repartir et on a du mal à rencontrer à nouveau les autres."
S'autoriser une nouvelle histoire ?
La séparation, vécue comme un ratage amoureux, est une blessure narcissique. Pas facile dès lors d'envisager une autre histoire : on n'a plus confiance, ni en soi ni en l'autre.
Premier conseil : renouer avec ce que Patrick Estrade appelle "le souci de soi", prendre soin de soi, s'accorder de petits plaisirs, avoir envie d'être coquet(te).
Deuxième conseil : être disponible. "La rencontre surgit toujours quand on s'y attend le moins. Il faut pouvoir l'accueillir. Même si ce n'est que pour un soir : ce premier moment où quelqu'un a de nouveau posé un œil amoureux sur vous est extrêmement réconfortant et replace dans une dynamique de séduction. Profitez-en sans culpabilité."
www.patrickestrade.com, le site de Patrick Estrade.
www.asso-des-solos.fr, le site de l'Association française des solos.
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