Infirmières libérales : quand l’administratif faire perdre trop de temps

Assurer que l’on est payée, facturer ses prestations, entretenir sa comptabilité, transmettre les dossiers à ses consoeurs et aux médecins, gérer ses rendez-vous et son emploi du temps… Autant de tâches qui n’ont rien à voir avec le soin, mais qui prennent un temps fou aux infirmières libérales et qui les empêchent de se consacrer pleinement et entièrement à leur métier : le soin à la personne et le suivi médical. Il est de ce fait, plus qu’urgent, aujourd’hui, de développer des outils, comme un logiciel infirmier libéral, pour aider les infirmières libérales dans leurs tâches administratives.

En 2017, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait d’ailleurs remis un rapport sur le sujet à la ministre de la Santé et des Solidarités de l’époque, Agnès Buzyn.

Infirmières libérales : débordées par les tâches administratives

Ce rapport, intitulé “Simplification des relations entre les professionnels de santé de ville et les administrations”, dressait un constat assez alarmant sur l’état de la profession des infirmières libérales, des kinésithérapeutes, des masseurs et des médecins de ville. Et pour cause : l’Igas mettait en lumière, entre autres, le fait que ces professionnels de santé se disaient débordés par les nombreuses tâches administratives qui les acculaient. Un débordement qui affecte directement leur capacité de travail et constitue une véritable charge mentale.

Pour rappel, on appelle infirmière libérale une infirmière qui n’exerce pas en milieu hospitalier ou en clinique, mais dans un cabinet et/ou directement à domicile, chez les patients qu’elle soigne. Pour ces professionnelles du soin, il y a donc beaucoup plus de paperasse et de dossiers à compléter, d’où une pratique bien différente de leurs consoeurs de l’hôpital.

Faites le test chez vous : si vous tapez “infirmière libérale burn out” dans la barre de votre moteur de recherche, vous tomberez sur de nombreux témoignages de femmes concernées, que cela soit sur les réseaux sociaux comme Instagram ou Facebook, sur des sites spécialisés, dans des articles de presse ou dans des vidéos YouTube. Il existe donc un véritable malaise autour de la charge de travail des infirmières libérales, qui luttent au quotidien pour réaliser leur métier dans de bonnes conditions.

Quand le burn out pointe le bout de son nez

D’autant qu’en plus des tâches administratives, les infirmières libérales doivent gérer un quotidien hautement stressant, voire dangereux. À l’inverse de leurs consoeurs en milieu hospitalier, celles-ci doivent interagir avec leurs patients “en solo”, sans témoins extérieurs. Elles sont donc davantage exposées aux agressions physiques, aux insultes et aux confrontations traumatisantes. Elles sont, de plus, nombreuses à tisser des liens plus intimes avec leur patientèle, d’où un engagement encore plus fort, et un sentiment de responsabilité - voire de culpabilité - décuplé.

Il est par ailleurs essentiel d’avoir à l’esprit que le burn out peut avoir des effets extrêmement dévastateurs sur la santé, mentale comme physique, d’une personne. Sur le plan psychique, cette maladie liée au travail peut en effet entraîner une dépression lourde, du stress, de l’anxiété, de l’insomnie, voire du stress post-traumatique et une incapacité totale de reprendre le travail. Sur le plan physique, le burn out peut réellement diminuer l’endurance à l’effort, le tonus, mais aussi entraîner une prise ou une perte de poids, liée aux changements d’habitudes alimentaires dus à la dépression.