Troubles du sommeil : 7 fois plus de risques d’en souffrir après un AVCAdobe Stock

Vous ne passez pas une nuit sans vous réveiller ? De nombreux Français sont dans le même cas. En effet, dans un sondage de 2018 de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), ils sont 73% à déclarer se réveiller au moins une fois par nuit.

Ces troubles du sommeil peuvent avoir de nombreuses causes sur lesquelles vous pouvez avoir une influence (stress, anxiété, mode de vie…), mais également d’autres sur lesquelles vous ne pouvez avoir aucun impact. Parmi elles, on retrouve plusieurs pathologies comme une hyperthyroïdie, le reflux gastro-œsophagien (RGO), ou encore le syndrome des jambes sans repos. Selon une récente étude canadienne, ils pourraient également être la séquelle d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral). La recherche, menée par une équipe de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, a été publiée le 14 mars dans la revue Canadian Medical Association Journal.

AVC : près de deux tiers des participants ont des symptômes de trouble du sommeil

Pour cette recherche, les scientifiques ont utilisé les données des personnes âgées de 18 ans et plus, ayant répondu aux modules du sommeil et des maladies chroniques du cycle 2017-2018 de l’Enquête de santé dans les collectivités canadiennes. Les participants devaient faire part de leur qualité de sommeil en répondant à des questions. Ainsi, ils devaient dire s'ils restaient éveillés une partie de la nuit ou non, et quantifier leur durée de sommeil(moins de 5 heures étant une courte durée et plus de 9heures une longue). Les participants expliquaient également s'ils avaient du mal à s'endormir ou à rester endormi pendant la nuit.

Selon les résultats de l’étude, près de deux tiers des Canadiens ayant subi un AVC présentent des troubles du sommeil.

De plus, ils étaient également jusqu'à 7 fois plus susceptibles d’être victimes de trouble du sommeil après avoir subi un AVC.

L’importance de sensibiliser sur le lien entre AVC et troubles du sommeil

Matthew Jeffers, doctorant au programme d’épidémiologie de la Faculté de médecine et auteur principal de l’étude, estime qu’il est nécessaire de sensibiliser davantage sur le sujet. "En ce qui concerne les praticiens de soins primaires, nous souhaitons avant tout accroître la vigilance de ces derniers en attirant leur attention sur le nombre élevé de patients ayant subi un AVC qui présentent des symptômes de trouble du sommeil. Compte tenu de la fréquence de ces symptômes, il pourrait être utile que les médecins envisagent de dépister les troubles du sommeil sous-jacents chez les patients victimes d’un AVC", déclare-t-il.

Selon lui, d’autres recherches sont nécessaires afin "d’étudier des groupes de patients dans des laboratoires de sommeil pour acquérir une compréhension plus approfondie et plus objective de la relation entre l’AVC et des types spécifiques de trouble du sommeil, tels que l’apnée du sommeil et l’insomnie". Les résultats de l’étude pourraient également contribuer à cibler les interventions, pour permettre une meilleure prise en charge des troubles du sommeil.

Sources

https://www.cmaj.ca/content/195/10/E354

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/insomnie-adulte/definition-facteurs-favorisants

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