Riche en vitamines et en oligoéléments sains pour la santé, le thon contient également du mercure, un puissant neurotoxique. Dans un rapport publié le 29 octobre, les ONG (organisations non gouvernementales) Bloom et Foodwatch ont divulgué la présence de cette substance toxique dans 100 % des conserves analysées, "un scandale sanitaire" selon la présidente de l’association Bloom, Claire Nouvian.
Un peu moins de 150 conserves issues de 15 supermarchés européens ont été étudiées par les associations de défense des océans. Une boîte testée sur dix excède la valeur limite pour le thon frais. "Une conserve achetée dans une supérette parisienne contenait même, selon l’ONG, une teneur record 13 fois plus élevée que celle des espèces soumises à la norme la plus restrictive", précise Le Parisien dans un article.
"Le thon est l’une des espèces les plus contaminées, mais c’est aussi le poisson le plus consommé en France, avec une moyenne de 5 kg par personne et par an", explique au Parisien Julie Guterman, principale autrice de l’enquête.
Cela s’explique par la contamination due aux métaux lourds issus de la combustion du charbon, de l’extraction minière et de certaines activités industrielles. À ce moment-là, le mercure est dispersé dans l’environnement et se transforme en méthylmercure par contact avec des bactéries. Les organismes marins, comme le thon, sont les premières victimes de ce poison. "Le méthylmercure est toxique pour les systèmes nerveux. Des troubles neurologiques et comportementaux peuvent être observés après exposition", indique l’OMS.
La plupart des poissons doivent respecter un seuil maximal de 0,3 milligramme de mercure par kilo. Ce n'est pas le cas du thon, de l'espadon ou du requin. Pour ces espèces le seuill à ne pas dépasser est de 1mg/kg. "Le règlement européen qui fixe les teneurs maximales autorisées en mercure précise que ces teneurs s’appliquent au poids frais et non au produit fini", explique l’association. Or, le thon est déshydraté lors de la cuisson et de la mise en conserve, ce qui augmente considérablement les concentrations en méthylmercure.
Les deux ONG appellent la Commission européenne à s’aligner sur la teneur maximale la plus stricte qu’elle a fixée pour d’autres espèces, soit 0,3 mg/kg. "Nous exigeons que les pouvoirs publics renforcent la réglementation et, sans attendre, que les distributeurs ne commercialisent que des produits en dessous du seuil le plus protecteur", résume Camille Dorioz, directeur des campagnes chez Foodwatch.
En cas d’intoxication, voici une liste des signes de contamination au mercure.
Troubles de la mémoire
1/7
Le méthylmercure attaque principalement le système nerveux central, avec des conséquences particulièrement graves durant le développement. C’est notamment le cas pour les contaminations chez le fœtus et le nourrisson (par le biais de l’alimentation maternelle pour le premier et de l’alimentation directe pour le second).
Irritabilité
2/7
Les empoisonnements les plus fréquents sont toutefois les empoisonnements chroniques, c’est-à-dire liés à l’exposition quotidienne et durable aux composés organiques du mercure.
Convulsions
3/7
En cas d’exposition importante, le méthylmercure peut provoquer des convulsions et des paralysies spastiques (muscles qui se contractent de façon excessive et involontaire).
Paralysie spastique
4/7
Il est également à l’origine de cas de cécité, de surdité et de retard du développement mental.
Brouillard mental
5/7
L'absorption du méthylmercure se fait d'abord par le tube digestif pour ensuite se répandre dans le reste du corps. L'élément toxique pénètre facilement dans le cerveau, où il peut demeurer pendant une longue période.
Problèmes cognitifs
6/7
Chez les adultes, les effets d'une exposition importante se manifestent par des changements de personnalité, des tremblements, des troubles visuels, des problèmes de surdité, une perte de coordination musculaire et de sensation, des troubles de la mémoire, des déficiences intellectuelles et même le décès.
Éruptions cutanées
7/7
Les personnes exposées à des niveaux élevés de mercure peuvent connaître des problèmes de santé allant des éruptions cutanées aux anomalies congénitales, voire au décès dans les cas d'empoisonnement extrêmes.
Sources
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