Salmonelles, listeria et staphylocoques sont des bactéries responsables d’intoxications alimentaires. Mais si ces dernières sont parmi les plus connues et fréquentes, elles ne sont pas les seules. Une plus rare, la toxine botulique, vient de contaminer plusieurs personnes à Bordeaux.
L’information, relayée par le média Sud Ouest, évoque huit personnes hospitalisées au CHU de Bordeaux après avoir mangé dans le même restaurant du centre-ville. Trois d’entre elles seraient dans un état grave. Une neuvième personne aurait été transférée dans son pays d’origine, en Allemagne.
Botulisme : de quoi s’agit-il ?
"Le botulisme est une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante produite par la bactérie Clostridium botulinum", explique l’Institut Pasteur. Cette bactérie extrêmement puissante se développe dans les aliments mal conservés. Parmi les sept types de botulisme existant, quatre affectent l’homme (les types A, B, E et plus rarement F).
Une fois la toxine consommée, le botulisme se déclare après une incubation pouvant aller de quelques heures à quelques jours. Cela varie en fonction du mode de contamination. Dans tous les cas, les symptômes sont identiques, mais leur sévérité peut varier. Ils comprennent :
- une sécheresse de la bouche ;
- un défaut de déglutition voire d’élocution ;
- une parésie (paralysie partielle ou légère des muscles) pouvant aller jusqu’à une paralysie complète des muscles.
Dans les formes les plus graves, ces symptômes conduisent à une insuffisance respiratoire qui entraîne le décès. Dans la grande majorité des cas, les patients pris en charge à temps s’en sortent sans séquelles. Si la conséquence de cette intoxication peut être fatale, elle reste très rare. "En France, le botulisme est rare : l’incidence moyenne s’est stabilisée depuis 1980 autour de 20 à 30 foyers par an, impliquant le plus souvent chacun un à trois malades", explique l’Institut Pasteur.
Intoxications à la botulique : des cas extrêmement rares
Les cas de botulisme restent donc très rares en France. Ainsi, l’arrivée des patients au CHU de Bordeaux a nécessité l’ouverture d’une cellule de crise tout au long de la journée. "C’est exceptionnel, nous confirmait, lundi soir, un médecin. Une rareté qui s’explique par l’intensité des contrôles sanitaires désormais en vigueur", relate Sud Ouest.
Actuellement, sur les huit malades présents au CHU de Bordeaux, cinq sont placés sous assistance respiratoire au sein du service de réanimation. Les trois autres ont été placés en soin continu. Pour l’heure, les aliments suspectés d'avoir provoqué l'intoxication sont des conserves de sardines faites maison par le restaurateur. Ces dernières ont toutes été consignées en attendant les résultats d’analyse, qui doivent permettre de déterminer la toxine coupable de l'intoxication alimentaire. Les résultats sont attendus dans trois jours. Pendant ce temps, le restaurant concerné doit restreindre son activité. "Les personnes qui ont fréquenté cet établissement bordelais sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter en cas de symptômes", conclut le préfet de la Gironde.
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