Vous avez tendance à prendre du poids alors que vous veillez à une alimentation équilibrée ? Les coupables sont peut-être les aliments goitrigènes !
Des composés présents dans certains aliments empêchent la fabrication d’hormones, dont les hormones thyroïdiennes. "C’est le cas des thiocyanates et des oxazolidones, qui sont des anti thyroïdiens naturels", dévoile le docteur Pierre Nys, endocrinologue et nutritionniste.
Les aliments qui les contiennent sont qualifiés de goitrigènes (ou goitrogènes) : ils entravent la fabrication des hormones thyroïdiennes. En réaction, l’organisme va augmenter le volume de la glande pour compenser cet effet, ce qui formera un goitre au niveau du cou.
Ce phénomène provoque ce qu'on appelle l'hypothyroïdie et intervient généralement chez les femmes à partir de 50 ans. L'un des symptômes de ce manque d'hormones thyroïdiennes est la prise de poids. En outre, la fatigue, les pertes de mémoire et certaines maladies cardiovasculaires sont également des conséquences possibles.
On passe en revue les aliments goitrigènes dans notre diaporama.
Aliments goitrigènes : des aliments sains qui peuvent faire grossir
Les aliments goitrigènes ont tendance à vous amener à stocker du gras, notamment au niveau du dos et du double menton. Contre toute attente, ces aliments sont relativement sains. L'hypothyroïdie peut expliquer pourquoi certaines personnes prennent du poids alors qu'elles ont une alimentation équilibrée. En effet, les aliments goitrigènes incluent notamment de nombreux choux, mais aussi d'autres légumes comme la patate douce.
En France, 3,3% des femmes et 1,9 % des hommes souffrent d’hypothyroïdie.
Chez l'adulte, les aliments goitrigènes responsables de l'hypothyroïdie vont générer une prise de poids inexpliquée, la fatigue, des essoufflements, une irritabilité, un gonflement du visage, des yeux et du cou (le goitre), une perte de cheveux, des ongles cassants, une voix enrouée ou encore un taux élevé de cholestérol sanguin.
Faites défier notre diaporama et découvrez les aliments goitrigènes.
Choux : ils empêchent la thyroïde de capter l"iode
Chou blanc, vert, rouge, frisé, kale, chou-fleur, brocoli, chou de Bruxelles… Les choux appartiennent à la famille des crucifères. "Or tous les crucifères contiennent des thiocyanates, qui risquent de modifier le fonctionnement de la thyroïde", explique le docteur Pierre Nys, endocrinologue et nutritionniste. En effet, les thiocyanates empêchent la thyroïde de capter l’iode, élément indispensable à son fonctionnement.
Radis : des problèmes de thyroïde si on en mange trop
Qu’il soit rose ou noir, le radis appartient à la famille des crucifères. Il est donc, comme les choux, riche en thiocyanate, un composé anti thyroïdien.
Bon à savoir : "En principe : il existe un effet dose. Plus on en mange, plus on a de risque de souffrir d’un problème de thyroïde. Mais en plus de cet effet, il existe une sensibilité individuelle qui n’est pas prévisible. On ne peut donc pas prédire avec certitude à quelqu’un qu’un aliment goitrigène lui posera problème", précise le docteur Nys.
Pousses de bambou : elles peuvent entraîner un goitre
Aliment prisé dans la cuisine asiatique, les pousses de bambou font partie des aliments goitrigènes.
Navet : il perturbe l'assimilation de l'iode
Ce légume appartient à la famille des crucifères et fait à ce titre partie des aliments à consommer avec modération pour éviter les troubles de la thyroïde. Les thiocyanates qu"il contient empêchent la thyroïde de capter l’iode, élément indispensable à son fonctionnement.
Cresson : des risques d'interférence avec la thyroïde
Qu’il soit cuisiné en soupe ou en salade, le cresson contient des thiocyanates et rejoint ainsi la liste des aliments qui peuvent interférer avec la production d’hormones thyroïdiennes.
Millet : une céréale qui peut faire dysfonctionner la thyroïde
Commune en Asie et en Afrique, cette céréale est de plus en plus consommée en France, notamment dans le cadre d’un régime sans gluten. Elle fait néanmoins partie des aliments qui peuvent troubler le fonctionnement de la thyroïde.
Patate douce : elle peut augmenter le volume de la thyroïde
En vogue depuis peu dans nos assiettes, la patate douce peut perturber la thyroïde. En cause : les oxazolidones qu’elle contient et qui favorisent l’augmentation du volume de la thyroïde.
Les oxazolidones limitent en effet l’utilisation de l’iode par la thyroïde et participent donc à l’apparition d’un goitre.
Rutabaga : il peut nuire à la glande thyroïde
Issu d’un croisement entre le navet et le chou frisé, le rutabaga appartient à la famille des crucifères et peut donc perturber la glande thyroïde.
Manioc : un tubercule à consommer avec modération
Tout comme la patate douce, ce tubercule contient des oxazolidones et peut donc perturber la glande thyroïde. Il est principalement consommé en Amérique du Sud et en Afrique.
Thyroïde : attention aussi aux perturbateurs endocriniens
Des substances déstabilisant la thyroïde peuvent se cacher dans certains aliments ou dans leur emballage. "Il s’agit des perturbateurs endocriniens, notamment les phénols et les hydrocarbures aromatiques, qui sont toxiques pour la fonction thyroïdienne, et risquent donc d’entraîner un dérèglement chez les personnes à risque", met en garde le docteur Nys.
[Vidéo] Hypothyroïdie : les autres facteurs de risques
Merci au Dr Pierre Nys, endocrinologue et nutritionniste, auteur de plusieurs ouvrages dont Protéger et soigner sa thyroïde (Editions Leduc.s, 2016).
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