Tabac : 7 astuces pour ne pas avoir envie de fumerIstock
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Ne pas se confronter au produit

Il est très important de ne pas se mettre en position de faiblesse face à la cigarette si on n’a pas envie d’être tenté. Il faut alors savoir identifier les situations "à risques". Pour ne pas succomber à la tentation et parvenir à arrêter de fumer, il faut qu'autour de soi "l’objet du désir ou de l’addiction sorte de l’horizon. Avoir un paquet de cigarettes chez soi, c’est déjà se mettre dans une situation de risque d’échec majeur", explique le Pr Thomas.

Une addiction est faite pour que l’on craque forcément à un moment donné. Si vous vous débarrassez aussi bien de votre paquet que de tous les objets liés au tabac comme les cendriers, briquets, etc, il sera plus simple de pouvoir résister à la tentation. Pour notre expert, "le temps du raisonnement à savoir si on va vraiment s’allumer une cigarette ou s’acheter un paquet, on peut reprendre le contrôle et stopper l’envie de fumer".

Éviter les contacts avec des fumeurs

Essayez de ne pas côtoyer les personnes qui fument va être un facteur clé de la réussite. Et si, même après avoir prévenu ses proches de notre souhait de ne plus fumer, les tentations sont toujours aussi présentes : n’hésitez pas à énoncer clairement votre engagement.

Tenez-vous loin des endroits où l’on fume ou si ce n’est pas possible, déclinez les offres de cigarettes. Être fier de ne pas succomber peut-être une grande force. "Il faut avoir des personnes de confiance. Le conjoint, les personnes de la famille vont être le pilier numéro un. Ils vont avoir plus tendance à aider que les collègues par exemple. C’est circonstanciel il faut se mettre dans un environnement protecteur", rapporte notre cardiologue.

Il faut se tenir à l’écart des personnes qui peuvent nous inciter. Osez dire : "Ne me proposez plus !", ajoute-t-il.

Nettoyer ses vêtements pour enlever l’odeur

La fumée du tabac qui se dépose sur le vêtement, fauteuils ou rideaux… est aussi dangereuse pour la santé que de fumer. Ce contexte environnemental est tel que selon de récentes études, les effets cancérogènes seraient équivalents au tabagisme classique, car la fumée en vieillissant s’incruste en profondeur et devient de plus en plus toxique.

Les effets peuvent être dévastateurs sur plusieurs organes, notamment le foie et les poumons. "Les fumeurs ont des habits qui sont imbibés de tabac. Il faut donc faire le grand ménage, la grande toilette pour qu’au niveau olfactif il n’y ait pas de stimuli par réaction instinctive. Leur environnement peut les conditionner à reprendre la cigarette", explique le porte-parole de la Société Francophone de Tabacologie.

La menace sur la famille est aussi à prendre en compte, même si les fumeurs ne fument quasiment plus chez eux d’un point de vue du respect familial. Cependant, des troubles comportementaux et neurologiques chez les enfants peuvent apparaitre plusieurs années plus tard si jamais ils y sont confrontés.

Nettoyer ses vêtements pour enlever l’odeur© Istock

Utiliser des substituts médicamenteux

Pour une transition plus facile, des substituts existent. Chewing-gums, patchs, pastilles, comprimés... autant de médicaments qui délivrent de la nicotine dont le fumeur a besoin et qui l’incitera à ne pas reprendre une cigarette.

Ces moyens occupent et apportent une aide supplémentaire à ne pas négliger. Des véritables outils d’aide au sevrage. "Il y a des médicaments comme pour le diabète qui permettent de ne pas souffrir et triple les conséquences pour réussir".

Idée reçue : en ce qui concerne le chewing-gum, beaucoup de personnes pensent qu’il faut en mâcher beaucoup pour que ça fasse son effet. C’est faux. "Il ne faut pas les mâcher comme un chewing-gum habituel. Si on le mâche beaucoup de fois à la suite, on libère trop de nicotine et ça peut dégoûter. C’est trop d’un coup. Il se mâche lentement et de façon épisodique", rapporte le Pr Daniel Thomas. Mais conjuguer les patches et des substituts buccaux est encore plus efficace en fonction de certaines personnes qui ont plus ou moins besoin de nicotine. Chacun a sa capacité d’absorption.

Autre point important à aborder et que peu de personnes connaissent : ces substituts sont remboursés par l’Assurance Maladie. "Tous les substituts nicotiniques sur prescriptions sont remboursées. Un produit remboursé assure une réussite du médicament, fiable et recommandable", ajoute notre expert.

Demander de l’aide à son médecin

Il ne faut pas avoir peur de consulter son médecin pour demander de l’aide. Si quelque chose ne va pas, si la santé est en cause, il ne faut pas hésiter. "Aidez-moi ! Je sais que je suis accro ! Si beaucoup de fumeurs faisaient ce premier pas, les médecins seraient bien plus proactifs et plus sensibilisés aux moyens de l’arrêt de la cigarette", explique notre cardiologue.

Le problème est que les fumeurs se rendent compte que les médecins ne sont pas compétents et ils vont aller chercher des méthodes alternatives, par exemple chez les hypnotiseurs, acupuncteurs etc... Cependant, ces techniques ont des effets placebo (elles ne sont pas scientifiquement prouvées) mais elles sont plus efficaces car les patients ont eu confiance en la personne qui l’a déjà fait ou avec qui ils le font.

"Et puis si ça échoue, ce n’est pas les seules solutions. Il y a d’autres moyens, comme avec la démocratisation de la cigarette électronique", ajoute le Pr Thomas. Au moins avec la cigarette électronique, ils avaient la maîtrise, ils se démarquaient dans un circuit d’aide médicale, un outil pour y arriver sans souffrir.

Demander de l’aide à son médecin© Istock

La tirelire : une démarche motivante

Calculer ses économies, mesurer ses bénéfices lorsqu’on nous sommes tentés de fumer une cigarette peut être un bon moyen d’y échapper. On pourrait appeler ça une astuce "raisonnée". Ce système permet de mettre tous les jours ce qu’on l’on dépense pour les cigarettes dans la tirelire ou sur une application.

Le fait de savoir combien on a économisé montre aux fumeurs qu’ils peuvent se projeter à faire un voyage, des travaux dans la maison, de beaux vêtements etc. Consacrer cet argent à quelque chose dont on a toujours rêvé de faire et qu’on ne pensait jamais pouvoir se permettre est très satisfaisant.

Pour le porte-parole , "c’est une perspective concrète et motivante. Elle va porter le fumeur à poursuivre ses efforts. Très trivial mais aussi très efficace". Il ne faut pas oublier que le prix du tabac joue quand même énormément dans la prise de décision. Souvenez-vous, entre 2003 et 2004, Jacques Chirac avait augmenté le prix du tabac de 40%. 25% des fumeurs avaient arrêté. "Le prix c’est ce qui fonction le plus", conclut-il sur ce sujet économique.

Faire du sport aide les plus jeunes

Mais souvent, le problème le plus souvent repéré est que les fumeurs hésitent à demander de l’aide. Ils se culpabilisent et pensent qu’il faut qu’ils se débrouillent tout seul, sans prendre en compte l’addiction. "C’est une drogue dure égale à l’héroïne et la cocaïne".

Un argument notamment avec les plus jeunes pour lutter contre le tabagisme résiderait dans le sport. "Il peut être également une bonne chose car beaucoup de jeunes fument et font du sport. Il faut alors miser sur les performances. Lorsqu’on arrête et qu’on reprend, on se rend compte des effets néfastes". Le sport serait alors un retour immédiat sur investissement et pour progresser il n’y a pas de secret.

Il ne faut pas non plus se décourager, même à n’importe quel âge. Sur le plan cardiovasculaire notamment. Vous pouvez fumer jusqu’à 30 ans - 40 ans sans vous arrêter et la cigarette n’aura peut-être jamais abimé votre corps, ou bien très peu. Mai, il y a un âge où ça il s’abîme beaucoup plus vite et les conséquences seront irréversibles.

Pour les femmes, prendre soin de sa peau peut être une excellente motivation. La cigarette est un ennemi terrible de la peau, mais aussi sur la voix. "Même si chacun mène sa vie comme il la ressent. L’impact du tabac sur la peau est quelque chose de visible comparé à un infarctus. Sur le visage, ça se voit", explique le Pr Daniel Thomas.

Sources

Remerciements au Pr Daniel Thomas, cardiologue et porte parole de la Société Francophone de Tabacologie.

Arrêt du tabac : quelle prise en charge pour les substituts nicotiniques ?, Assurance Maladie

J'ARRÊTE DE FUMER, Tabac info service

Vidéo : Voici ce que le tabac fait à votre visage

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