"Nous fournissons la première preuve à l'échelle planétaire que des températures plus chaudes que la moyenne érodent le sommeil humain", prévient Kelton Minor, le directeur et professeur à l'Université de Copenhague dans un communiqué scientifique mettant en avant ses travaux présentés dans la revue One Earth. En effet, le chercheur et son équipe ont mis en évidence que le réchauffement climatique est responsable d’une dégradation du sommeil.
44 heures de sommeil perdues à cause de la hausse de températures tous les ans
Afin de comprendre comment les événements météorologiques affectent le temps passé dans les bras de Morphée, les scientifiques danois ont analysé 7 millions d'enregistrements de sommeil de plus de 47 000 adultes dans 68 pays couvrant tous les continents à l'exception de l'Antarctique.
Ils ont découvert que les nuits très chaudes (plus de 30 degrés), les participants dormaient en moyenne 14 minutes en moins. Par ailleurs, en s’appuyant sur 21 modèles climatiques, il a été estimé que le nombre d’heures de sommeil perdues en moyenne par personne et par an en raison du réchauffement climatique enregistré au début du 21ᵉ siècle était de 44. Cela contribuerait à environ 11 nuits courtes supplémentaires de nuits par personne et par an.
Les effets néfastes de la hausse des températures sur le sommeil sont deux fois plus importants chez les plus de 65 ans et trois fois plus pour les personnes ne vivant pas dans un pays développé. Par ailleurs, les femmes semblent avoir plus de mal à dormir lors des nuits chaudes. La perte de sommeil est un quart plus élevé chez les femmes que les hommes.
"Au fil des saisons, des données démographiques et des différents contextes climatiques, les températures extérieures plus chaudes érodent constamment le sommeil, la quantité de perte de sommeil augmentant progressivement à mesure que les températures deviennent plus chaudes", explique l’auteur principal de l’étude. Ses travaux ont permis d’estimer que selon les prévisions climatiques actuelles, le réchauffement climatique pourrait faire perdre entre 50 à 58 h de sommeil par personne et par an d’ici 2099.
Un sommeil insuffisant facteurs de risque de plusieurs maladies
Lors des pics de chaleurs, l’endormissement est retardé et le réveil beaucoup plus matinal, selon les données recueillies. Les raisons de ces troubles ? Lorsque l'on dort, la température corporelle diminue de 0,5 à 1°C. Ce mécanisme est l'un des piliers d’une bonne nuit. Or le corps a beaucoup plus de difficulté à se refroidir dans un environnement chaud. Le manque de sommeil qui en découle n’est pas sans conséquence pour notre santé physique et mentale. Il est entre autre associé à :
- des performances cognitives réduites (attention, vigilance, réflexion…) ;
- une productivité diminuée ;
- un vieillissement prématuré ;
- une fonction immunitaire affaiblie ;
- une hausse des risques cardiovasculaires ;
- une hausse du risque de développer la maladie d’Alzheimer ;
- la prise de poids ;
- la dépression, les pensées suicidaires ;
- l’anxiété, le stress ;
- des troubles humeurs.
https://www.news-medical.net/news/20220520/Warmer-than-average-temperatures-erode-human-sleep-study-shows.aspx
https://www.cell.com/one-earth/fulltext/S2590-3322(22)00209-3
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