Comment bien choisir ses verres de lunettes ?Adobe Stock

Faut-il choisir des verres progressifs ?

"Il s'agit d'une décision qui doit être discutée et adaptée à chacun. Le verre progressif, qui apporte une continuité entre la vision de loin et celle de près , convient à 99% des personnes présentant une presbytie installée", estime Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France. Toutefois, la zone correspondant à la vision de près est située en bas du verre.

"Pour les libraires, les pilotes d'avion par exemple, et toutes les personnes qui doivent lire en hauteur, il faut intervertir les zones de vision de près et de loin ou trouver une autre solution." Et pour lire au lit, ce n'est pas forcément très confortable.

Existe-t-il une hauteur de verre minimum pour les progressifs?

"Plus que la taille de la monture, ce qui est important c'est de respecter une distance de 1,2 à 1,4 centimètre entre la pupille et le bas du verre. La position de la monture par rapport à l'oeil et donc la forme et l'implantation du nez, la position des yeux ou l'inclinaison de la face comptent particulièrement dans le choix des lunettes. De même les hypermétropes dont l'oeil est très mobile mettront plus de temps à s'adapter", souligne Alain Gerbel.

"Il convient donc de passer du temps à prendre des mesures, et à adapter les lunettes à la personne."

Les verres progressifs sont-ils adaptés au travail sur écran ?

"Pour l'immense majorité des presbytes, les verres progressifs conviennent aux travaux sur écran. A condition qu'ils soient de bonne qualité, c'est-à-dire qu'ils permettent une bonne largeur de champs visuels, et qu'ils soient munis d'un certificat de garantie", estime Alain Gerbel. "Mais souvent, les corrections pour la vision de près sont trop fortes, ce qui rend les lunettes inconfortables. De même, on observe un recul de l'âge de la presbytie alors qu'on continue de prescrire des progressifs à 45 ans. À cet âge, mieux vaut opter pour de nouveaux verres, dits "antifatigue", qui soulagent les petits soucis d'accommodation, la fatigabilité observés entre 45 et 50 ans."

À quoi servent les verres antireflets ?

"Contrairement à ce qui est trop souvent dit, les antireflets n'ont pas une fonction uniquement esthétique", insiste Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France. "Avant de parvenir à l'oeil, le rayon lumineux traverse différents milieux : l'air et les larmes, et à chaque fois il subit une déformation. On en ajoute une en accolant à l'oeil un verre qui contient toujours de minuscules défauts, scories modifiant encore la réfraction. Le traitement antireflets corrige ces défaut en améliorant la transparence. Une bonne expérience consiste à conduire de nuit avec lunettes : avec des verres non traités les phares des voitures paraissent comme irisés, en halo, ce qui n'est pas le cas avec des verres traités."

Verres en verres ou en matière organique ?

"Les verres organiques sont fabriqués en résine. Autrefois celle-ci était en effet, moins transparente que le verre et se rayait facilement . Aujourd'hui, il n'y a pas pratiquement pas de différence entre un verre minéral et un verre organique, à condition que celui-ci soit traité antireflet et antirayures", explique Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France. "Les verres organiques sont les plus vendus, car ils sont légers, incassables."

Les verres qui foncent au soleil : gadget ou nécessité ?

"Tout dépend de votre mode de vie", répond Alain Gerbel. "Les verres photochromatiques peuvent être utiles pour les personnes qui sont souvent dehors, comme les agriculteurs par exemple. Mais si vous êtes un(e) citadin(e) qui passez le plus clair de votre temps à l'intérieur, ce n'est pas forcément utile. De plus, il faut savoir que les propriétés de ces verres dépendent des pigments qu'ils contiennent et qui s'oxydent sous l'effet des rayons lumineux. Or lorsqu'on conduit, le pare-brise filtre ces rayons, ce qui empêche les verres de foncer. En revanche, il faudrait que tout le monde possède au moins une paire de solaires à sa vue pour protéger ses yeux."

Les verres teintés : pour qui ? Pourquoi ?

"Les verres teintés sont destinés à certaines pathologies particulières comme la Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ou la rétinite pigmentaire. Ils filtrent certains rayons lumineux." explique Alain Gerbel.

Ainsi, l es verres rouges ou bruns filtrent les rayons bleus, réduisent l'éblouissement dans les rétinites pigmentaires, tandis que les verres jaunes améliorent la vision des contrastes, ce qui est utile dans la DMLA. En revanche, ces lunettes ne conviennent pas à la conduite.

Amincir les verres, à quoi ça sert ?

"Là encore l'intérêt n'est pas seulement esthétique", insiste Alain Gerbel, président de la Fédération nationale des opticiens de France. "Bien sûr, en affinant le verre, on évite ou atténue l'effet loupe qui peut se remarquer lorsque la correction est très importante, mais cela permet également au verre d'être mieux inséré dans la monture. Par ailleurs, pour certaines corrections, les verres percés doivent obligatoirement être amincis. Il faut donc prendre différents paramètres en ligne de compte."

Combien coûtent les verres ?

"En entrée de gamme, il faut compter en moyenne 150€ pour une paire de verres et 350€ pour des progressifs, 600€ si l'on choisit un équipement très haut de gamme que l'on conserve en moyenne 3 à 5 ans, ce qui revient à moins d'1€ par jour. En ce qui concerne les verres de confort type antifatigue, les tarifs sont à moins de 100€. Et pour chaque traitement, qu'il s'agisse des antireflets ou de l'amincissement, on ajoute environ 10 à 15% du prix du verre", évalue Alain Gerbel. "Il faut souligner que nos tarifs ont baissé de 15% ces dernières années."

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