Et si faire l’amour était bon pour notre cerveau ? Si une activité sexuelle permettait de bien vieillir ? En plus d’être une source de détente et de plaisir pour de nombreux individus, le sexe aurait aussi certains avantages pour la santé. Plusieurs anciennes études ont déjà mis en avant ses intérêts pour calmer les douleurs, réduire le stress ou encore préserver la santé cardiaque. Pourtant, les rares bienfaits étudiés sont seulement physiques ou psychologiques. Selon une récente étude, cela pourrait aller bien au-delà.
Face à tous les bienfaits possible du sexe sur la santé, des chercheurs américains ont voulu s’intéresser à ses effets sur le cerveau. Ce dernier, qui perd de ses capacités cognitives en vieillissant, pourrait réduire ses risques de déclin grâce à une bonne pratique sexuelle. En effet, les chercheurs du Hope College et de l’Université Purdue ont dévoilé que, chez les personnes âgées, l'activité sexuelle était liée à une meilleure fonction cognitive sur le long terme. Leurs résultats ont été publiés dans The Journal of Sex Research le 28 juillet 2023.
La fonction cognitive de 1 683 participants a été mesurée
Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les données de 1 683 personnes. "Nous avons utilisé les données longitudinales de deux cycles du Projet national sur la vie sociale, la santé et le vieillissement (NSHAP)", détaillent les auteurs. Les scientifiques ont pris en compte la fréquence des rapports sexuels, mais aussi leur qualité (plaisir physique et satisfaction émotionnelle) rapportés par chacun des participants.
D’un autre côté, la fonction cognitive des participants a également été mesurée. Pour y parvenir, les chercheurs ont utilisés une processus de notation officiel, qui prend en compte différents aspects comme :
- l’attention ;
- la mémoire ;
- le langage ;
- la pensée conceptuelle ;
- la capacité de calcul ;
- et le sens d’orientation.
Sexualité et cerveau : les résultats varient selon l’âge
Les résultats ont montré que les rapports sexuels n’impactaient pas de la même manière les personnes en fonction de leur âge. Pour les adultes âgés de 62 à 74 ans, une meilleure qualité sexuelle était liée à un meilleur fonctionnement cognitif, tandis que pour ceux âgés entre 75 et 90 ans, ce sont les rapports sexuels plus fréquents qui étaient liés à un meilleur fonctionnement cognitif.
De plus, la sensation de plaisir physique après un rapport était liée à un meilleur fonctionnement cognitif chez les hommes mais pas chez les femmes. Hormis cela, aucune différence n’a été trouvé entre les deux sexes. Il n’y avait également aucune preuve d’un lien entre le fonctionnement cognitif et la sexualité ultérieure. "Il était surprenant qu'il n'y ait eu aucun résultat significatif sur la manière dont le fonctionnement cognitif était lié à l'activité sexuelle ou à la qualité sexuelle cinq ans plus tard", détaillent les auteurs.
Vieillissement : l’importance promouvoir la qualité sexuelle chez les couples
Pour les auteurs, les résultats sont très intéressant et doivent encourager à promouvoir l'activité sexuelle chez les plus âgés, même si cela est parfois tabou. Toutefois, ils précisent : "Bien qu'il puisse sembler que le fonctionnement cognitif puisse être lié à la sexualité, nous n'en voyons vraiment aucune preuve, même lorsque nous nous concentrons sur différents groupes d'âge et de sexe. Au lieu de cela, les résultats soulignent l'importance de la sexualité et la manière dont elle contribue à la santé". Ainsi, si fonctionnement cognitif et la sexualité sont liés, le lien n'est pas forcément direct. La sexualité favoriserait la santé cérébrale grâce à d'autres élements.
Cela pourrait tout d’abord provenir du fait qu’en faisant l’amour, un couple pratique une activité physique. Or, cette dernière est bonne pour la santé physique, ce qui peut aussi avoir un impact sur le cerveau. De plus, une vie sexuelle épanouie serait associée à moins de stress, connu pour favoriser le déclin cognitif. Toutefois, davantage de recherches sont nécessaires afin de valider ces hypothèses.
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