Poumons : attention aux crépitants, râles ou sifflementsIllustrationIstock
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Avec son stéthoscope sur les oreilles, il écoute votre respiration. C’est le premier acte que le médecin fait lorsqu’il vous ausculte. Mais que peut-il bien entendre ? Quelle différence y a-t-il entre un bruit à l’inspiration et un autre à l’expiration ? Ces sons ont des caractéristiques bien particulières. Ils peuvent être liés aux allergies, à une maladie ou une infection. Mais à quel moment doit-on consulter un médecin ?

Les bruits respiratoires, sont des signaux d’alerte auxquels il faut être vigilant. Ce sont des râles anormaux qui sont entendus au stéthoscope par le médecin. Certains peuvent être entendus par la personne elle-même sans dispositif médical. Ils témoignent d’un rétrécissement ou d’une obstruction des voies respiratoires.

Le plus connu, dont de nombreuses personnes souffrent est le ronflement. Ce râle rauque est un signe d’obstruction des voies aériennes au niveau de la gorge. Selon l’Assurance Maladie, celui-ci concerne 40% des adultes de plus de 50 ans. Son intensité est variable selon les individus mais il peut parfois atteindre 100 décibels. Ce qui équivaut à un camion qui passe.

" Ces secrétions présentent en grande quantité dans les bronches ne s’évacuent pas "

En dehors de la gêne causée par ce vacarme, il peut traduire d’un syndrome d’apnée du sommeil. Et cette maladie nécessite une prise en charge médicale. Elle se caractérise par des sueurs nocturnes et une fatigue importante en journée et nécessite une aide respiratoire nocturne.

D’autres râles peuvent traduire de problèmes de santé plus inquiétants. Il en existe trois types spécifiques : le ronchus, le sibilant et le crépitant. Mais ils ne s’entendent pas tous à l’oreille et nécessitent pour la plupart l’usage d’un stéthoscope, donc d’un médecin.

Le premier est un ronchus. C’est un signe d’encombrement bronchique. " Des secrétions présentent en grande quantité dans les poumons ne s’évacuent pas, ce qui lui donne une tonalité rauque comparable à un ronflement ", explique le Dr Pascal Meyer, médecin anesthésiste réanimateur à l’Institut Curie à Paris. Cette accumulation de sécrétions peut parfois s’infecter et entraîner une pneumopathie qui nécessite un traitement spécifique.

" Les caractéristiques des râles sibilants "

Les sibilants sonnent comme un sifflement et correspondent à un rétrécissement des voies aériennes. " Lors de la respiration, l’air qui passe dans les bronches rétrécies, provoque un sifflement à l’expiration ", indique le Dr Pascal Meyer. Très caractéristique de la crise d’asthme ou de la BPCO, bronchopneumopathie chronique obstructive, il est facilement détectable par la personne concernée.

L’asthme est une pathologie qui peut être vécue comme très anxiogène. Elle touche 4 millions de personnes en France. Les crises légères se calment facilement avec des traitements sous forme d’inhalateurs. Mais dans certains cas, ce traitement ne suffit pas. Une gêne pour respirer, accompagner d’une difficulté à s’exprimer et un état d’agitation ou à l’inverse une fatigue extrême sont des signes d’alertes qui nécessitent une prise en charge médicale urgente.

" Comme un bruit de pas qui crispe dans la neige "

Les râles crépitants sont quand eux beaucoup plus inquiétant et doivent nécessiter une prise en charge médicale immédiate. Audibles, uniquement au stéthoscope, ils sont comparables à un bruit de pas qui crispe dans la neige. Ils sont le signe de liquide dans les alvéoles des poumons. Ce sont des bruits fins, secs et égaux entre eux. Ils apparaissent à la fin de l’inspiration, lorsque la personne remplit ses poumons d’air.

Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène : une pneumopathie, une fibrose pulmonaire et un OAP, œdème aigu du poumon. Et cette pathologie peut être le signe d’une insuffisance cardiaque. " S’il y a trop de pression dans le cœur, le sang reflux alors dans les poumons ", explique le Dr Pascal Meyer.

L’OAP se manifeste par une difficulté respiratoire qui s’aggrave en position allongée. Des extrémités bleues peuvent être visibles. Celles-ci sont liés à un manque d’oxygénation des tissus. C’est une maladie grave qui nécessite souvent une hospitalisation.

Il faut rappeler que tous les bruits respiratoires ne nécessitent pas de prise en charge par le SAMU ou les urgences. Si vous ne ressentez pas de difficultés à respirer ou à vous déplacer, le médecin généraliste sera tout à fait apte à prendre en charge ce symptôme et vous orientera si nécessaire.

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